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Mondiaux de natation: révélations, déceptions... le bilan des Français

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Les championnats du monde de natation se sont achevés ce dimanche à Gwangju en Corée du Sud. Côté français, certains se sont révélés, comme David Aubry, alors que d'autres ont déçu, à l'image de Jérémy Stravius.

C’est avec deux médailles de bronze dans sa besace que l’équipe de France quitte ce dimanche les championnats du monde de natation à Gwangju, en Corée du Sud. Deux médailles conquises par David Aubry sur 800m et par le relais 4x100m mixte composé par Clément Mignon, Mehdy Metella, Charlotte Bonnet et Marie Wattel, avec les participations de Béryl Gastaldello et Maxime Grousset en séries.

Côté tricolore, la révélation de ces Mondiaux se nomme indiscutablement David Aubry. Qualifié en eau libre pour les JO de Tokyo, fort de sa 10e place obtenue à Yeosu une semaine avant Gwangju, l’élève de Philippe Lucas à Montpellier a décroché la médaille de bronze sur le 800m avec un record de France. A bientôt 23 ans, il a atteint également la finale sur 1500m avec un record de France battu de 4’’18 avec un temps de 14'44''72.

Les révélations Wattel et Grousset

Marie Wattel, elle, s’est révélée. Alors qu’elle n’avait jamais passé le cap des séries dans un championnat du monde (2013 et 2015, pas qualifiée en 2017), elle s’est qualifiée pour les finales de deux épreuves qu’elle disputait en individuel. Elle a échoué à trois centièmes du podium sur le 50m papillon (5e) avec deux records de France battus en 25’’50 en finale et s’est classée également 5e du 100m papillon.

Maxime Grousset est une autre grande satisfaction de ces Mondiaux. Pour ses premiers championnats du monde, le sprinteur qui s’entraîne à l’INSEP avec Michel Chrétien s’est qualifié pour les demi-finales du 50m papillon et du 50m nage libre avec un chrono sous les 22 secondes (21’’86). Il est devenu le troisième performeur français de l’histoire hors combinaison (derrière Florent Manaudou et Frédérick Bousquet). Il a frôlé la qualification pour la finale (9e des demi-finales).

Mignon est bien de retour

Clément Mignon, lui, a signé son retour. Ephémère retraité à l’issue des championnats d’Europe de Glasgow l’été dernier, il a repris sa carrière après quatre mois d’arrêt, avec une reprise de l’entraînement en janvier. Et le Marseillais, médaillé de bronze européen sur 100m en 2016, est de suite revenu à son meilleur niveau. Il a pris la 7e place de la finale de la course reine. A Gwangju, il a nagé sept fois un 100m nage libre. Un record pour un nageur français dans des championnats du monde. Retraité après les championnats d’Europe de Glasgow l’été dernier, Mignon a repris l’entraînement en janvier dernier. Et il a réalisé sur sept 100m disputés en Corée du Sud cinq des six six meilleurs chronos de sa carrière.

Du côté du relais 4x100m nage libre, la France n’avait plus participé à une finale internationale depuis la médaille d’argent des Jeux olympiques de Rio. Non qualifiée pour les mondiaux de Budapest et sortie en séries des championnats d’Europe l’été dernier, la France a terminé 8e et dernière de la finale. Mais les Bleus, qui n’étaient pour certains pas à leur niveau, ont pris date à un an des JO. Et pourront peut-être compter l’an prochain sur un renfort de poids: Florent Manaudou, s’il décide de s’entraîner pour un 100m.

Des leaders au tapis

Trois leaders, médaillés en individuel à Glasgow, se sont en revanche retrouvés au tapis, à commencer par Charlotte Bonnet. Elle a eu une année compliquée, au sortir de ses trois titres européens de Glasgow l’été dernier avec un virus contracté en février, une blessure à une épaule en juin, la première blessure de sa carrière. Bonnet est arrivée à cours de préparation et aussi avec moins de confiance. Résultat, elle a terminé 7e de la finale du 200m et échoué en demi-finales du 100m nage libre. Elle a retrouvé le sourire avec le relais 4x100m nage libre mixte, avec un chrono enfin à hauteur de son vrai niveau.

Mehdy Metella, lui, était arrivé avec la deuxième performance mondiale de l’année sur le 100m papillon, mais le médaillé de bronze il y a deux ans sur le 100m nage libre est reparti de Corée sans médaille individuelle. Eliminé en demi-finales du 100m nage libre, le Guyanais a échoué à la 5e place en ratant notamment son arrivée. Fantine Lesaffre, débarquée "en pleine forme" en Corée, elle quant à elle est passée à côté de sa finale du 400m 4 nages. Dernière de la finale à près de 5 secondes de son record, la championne d’Europe en titre a expliqué avoir été rongée par le stress avant sa finale. Elle avait dû attendre une semaine entre sa première course le 200m 4 nages (éliminée en demi-finales) et sa finale.

Les déceptions Stravius, Joly et Gastaldello

Jérémy Stravius, Damien Joly et Béryl Gastaldello, eux, ont déçu. L’Amiénois, qui en 2011 était devenu ex-aequo avec Camille Lacourt sur le 100m dos le premier champion du monde de l’histoire de la natation française, est passé à côté des derniers championnats du monde de sa carrière. Loin de son niveau sur le relais 4X100m nage libre, il a échoué en demi-finales du 50m dos qui restera donc la dernière course de sa carrière dans un championnat du monde. Arrivé avec le record de France du 1500m, Joly a terminé 9e des séries et vu depuis les tribunes son coéquipier d’entraînement à Montpellier David Aubry lui raboter de plus de quatre secondes son record de France. Il n’est pas non plus parvenu à se qualifier pour la finale du 800m nage libre.

Passée à côté de ses deux premières courses individuelles (100m papillon et 100m dos), Gastaldello a réussi à se qualifier pour les demi-finales du 100m nage libre sans parvenir à se qualifier pour la finale (15e temps des demi-finales). La nageuse, qui s’entraîne aux Etats-Unis, n’aura pas réussi à l’approcher de ses records personnels.

Enfin, quid du bizuth?

Tom Paco-Pedroni, qui disputait ses premiers championnats du monde pour sa première sélection en équipe de France, a participé à la qualification du relais 4x100m nage libre pour la finale et a pris la 8e place avec ses coéquipiers en finale.

Arnaud Valadon