"Il n'a rien fait, c'est une folie", le fondateur de So Foot s'indigne face à la situation de Christophe Gleizes condamné en Algérie

Détenu depuis plus d'un an après avoir été arrété en Algérie, Christophe Gleizes a, récemment, été condamné à sept ans de prison ferme par le tribunal de Tizi Ouzou. Le journaliste, qui collabore notamment avec le média So Foot, est accusé sans fondement, d'après Reporters sans frontières, d'avoir échangé, entre 2015 et 2017, avec un responsable du Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé comme une organisation terroriste par les autorités algériennes, également dirigeant du club de football de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK).
"Je n'ai pas la moindre nouvelle depuis une dizaine de jours"
Invité de l'After Foot, ce mercredi soir, sur RMC, Franck Annese, le fondateur du groupe SO PRESS et donc de So Foot, s'est exprimé sur le sujet. Il est d'abord revenu sur les derniers élements concernant la détention du journaliste Christophe Gleizes: "Je n'ai pas la moindre nouvelle depuis dix jours. Son avocat doit le voir cette semaine donc on aura des nouvelles je l'espère très vite. Il l'a vu il y a un peu plus de dix jours. Christophe avait le moral et on a pu connaître ses conditions de détention. Il partage une cellule de 10m2 avec un co-détenu. La douche et les toilettes sont dans la cellule. Ce n'est pas l'hôtel, c'est dur, très dur même. Christophe a le moral dans toutes les circonstances. Il est en prison depuis 18 jours, c'est déjà long."
Christophe Gleizes a été arrêté le 28 mai 2024 dans la ville de Tizi Ouaou. Il a été dans la foulée déféré devant le procureur de la République algérienne. Christophe Gleizes a fait appel de sa condamnation à 7 ans de prison: "L'appel sera en octobre d'après les premiers retours que nous avons. Pour moi, c'est inimaginable de le laisser moisir en prison de juillet à octobre. Ce n'est pas possible, ce mec n'a rien fait. C'est une folie. Il a interviewé un dirigeants de club de football, et qui, parallèlement, a des activités pro-Kabylie. Interviewer ne veut pas dire épouser la cause de quelqu'un. Je ne remets pas en cause le mouvement pro-Kabylie. Christophe n'a jamais prôné l'indépendance de la Kabylie dans aucun écrit ou message. Ce n'est pas sa cause et il n'a jamais défendu ça. Il a interviewé cette personne dans le cadre de sujets liés au football. Les motivations du jugement sont folles", a souligné Franck Annese dans l'After Foot.
Un comité de soutien, inauguré ce mercredi par Reporters sans frontières, a rassemblé une centaine de personnalités demandant sa libération. On y retrouve notamment l'ancien coach de l'équipe de France féminine, Hervé Renard, l'ancien sélectionneur de l'Algérie, Vahid Halilhodzic, le journaliste sportif Hervé Mathoux, la journaliste Anne-Sophie Lapix, l'acteur Gilles Lellouche et l'actrice Catherine Deneuve. Leurs noms figurent aussi parmi les plus de 17.100 signatures recueillies par la pétition lancée, fin juin dernier, par l'ONG réclamant "la libération immédiate" du journaliste.
D'après Franck Annese, les relations actuelles tendues entre la Franc et l'Algérie expliqueraient l'actuelle situation que traverse Christophe Gleizes: "C'est une victime co-latéralle de ce qu'il se passe entre la France et l'Algérie. Il y a une guerre diplomatique assez intense. Il n'a rien à voir là-dedans. Il n'a aucun discours politisé, c'est un journaliste de football et qui parle de football."