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Double Contact - L’Allemand: "Benzema est venu nous voir au quartier"

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RMC Sport a sa rubrique "culture-sport", baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. A l’occasion de la sortie de son projet "État d’âme", on a rencontré L’Allemand. Le rappeur de Vénissieux nous parle de sa passion pour l’OL, de l’aura de Karim Benzema dans sa région natale et de son amitié avec Houssem Aouar.

Talonnade de John Carew, coup-franc de Juninho, frappe de Sylvain Wiltord… L’Allemand a découvert le ballon rond dans les années 2000, à l’époque où l’OL planait sur la Ligue 1 et faisait régulièrement chuter le Real Madrid en Ligue des champions. "Quand j’étais petit, je les voyais avec des étoiles dans les yeux, raconte le rappeur de Vénissieux, dans la banlieue sud de Lyon. Je n’avais pas Canal + à la maison. Ma mère me laissait monter voir les matchs chez le voisin, j’étais le plus heureux du monde. Le soir, je dormais trop bien après (sourire)."

Lorsqu’on le rencontre pour la sortie de son projet "État d’âme" (disponible depuis novembre), Emir (son vrai prénom) se replonge avec nostalgie dans la période dorée des Gones. Quand tous les rêves étaient alors permis: "Les équipes adverses avaient peur de Lyon. On avait Essien, Coupet, Cris, Malouda, Abidal... Ils étaient incroyables. Juninho a choqué toute la terre. Les coups-francs, c’était des pénalties a. Lyon, c’était une équipe qui s’arrachait, avec de la combativité, de la détermination. Ce n’était jamais fini."

"Ils perdent un match, ils vont en soirée après…"

"L’amour du maillot, du club, maintenant ce n’est plus comme avant le foot, regrette-t-il. Quand l’OL perdait, je ne pense pas qu’un joueur publiait une photo de lui sur les réseaux. Aujourd’hui, ils perdent un match, tranquille, ils vont en soirée après, ils font leur week-end, ils vont à Londres ou je ne sais pas où…"

Alors que les hommes de Laurent Blanc sont à la peine en ce début d’année, il n’y a même plus de derby pour entretenir la flamme, à l’heure où l’ASSE se bat pour rester en Ligue 2. "Ça me fait de la peine, assure L’Allemand. C’est bien le derby Lyon-Saint-Etienne, ça ramène une ambiance. C’est une ambiance incroyable. Je n’y ai jamais assisté au stade, mais juste à la télé, on voit l’ambiance, c’est un truc de fou. C’est dans la tête de tous les Lyonnais et de tous les Stéphanois."

"A Lyon, tout le monde aime Benzema"

Au milieu de ces nuages épais, le Ballon d’or de Karim Benzema a ramené une belle éclaircie dans le ciel rhodanien. "C’est une source de motivation. Il a cru en lui, il a bossé. A Lyon, tout le monde aime Benzema. Il a fait l’unanimité. Tout le monde est fier de lui. Comment ne pas l’être? Le Real Madrid a gagné la dernière Ligue des champions, c’est à 90% grâce à lui. Son Ballon d’or est mérité, il a fait une saison incroyable."

L’artiste des Minguettes a déjà rencontre KB Nueve a plusieurs reprises, grâce notamment à Aimé Bafounta, un rappeur de son secteur connu sous le pseudonyme de "Marechal": "Benzema, c’était son petit. Un jour, il l’a ramené au quartier en nous disant que ça allait être une future star du ballon. La première fois que je l’ai vu, c’est à l’AS Minguettes (le club formateur de Luis Fernandez, ndlr). Deux fois par an, le car de l’OL s’arrêtait devant le club et dedans il y avait un joueur. Nous, on pouvait monter et il nous donnait une photo de lui avec une dédicace. Benzema était venu en 2008 ou 2009. C’était la saison où il a tout arraché avant de partir au Real, il était vraiment au-dessus de tout le monde, c’était trop."

"On a le même délire avec Aouar"

Désormais au sommet du foot mondial, Benzema impressionne encore plus L’Allemand, qui se décrit lui-même comme un attaquant "très technique" lorsqu'il joue entre potes. "Il a un pied, on dirait qu’il réussit tout, admire le rappeur du SixNueve. Sa qualité de passe, sa vision de jeu. Et aujourd’hui, il a plus faim qu’avant. Il est partout sur le terrain, il motive son équipe. C’est un vrai leader, le big boss. On dirait qu’il avait une petite pression avant. Il y a eu Mourinho, après le Real jouait pour Cristiano. Maintenant qu’il est libre, quand on dit Real Madrid, on pense à Benzema!"

S’il a déjà tapé le ballon avec Rachid Ghezzal ou Yassin Fekir, le petit frère de Nabil Fekir (prêté cette saison par le Betis Séville au Real Balompédica Linense, en troisième division espagnole), le punchliner d’origine algérienne est surtout proche d’Houssem Aouar hors des terrains. "En 2018, il a partagé un de mes morceaux et on a commencé à parler, bien avant qu’il pète, expliquet-il. Il a vu comment j’étais, j’ai vu comment il était, on ne se prend pas la tête. On est tous les deux issus des quartiers de Lyon. On a la même mentalité, le même délire. Il sait que j’aime bien l’OL et le foot. On a accroché directement".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport