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Double Contact - Lartiste: "Hakimi est devenu un boss au PSG"

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RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des personnalités qui font l’actualité. A l’occasion de la sortie de son projet "Soledad, saison 1", on a rencontré Lartiste. Le chanteur de 39 ans nous parle de la réussite de Luis Enrique au PSG, du leadership d’Achraf Hakimi et des débuts de Kylian Mbappé au Real Madrid.

Une meute de jeunes loups, altruistes et talentueux, qui se partagent la lumière sans l’ombre trop écrasante d’un chef. Après le départ de ses superstars, le PSG affiche un visage différent depuis quelques temps. Avec une façade moins bling-bling et un état d’esprit plus solidaire sur le terrain. Un changement de cap qui séduit pleinement Lartiste. "Ça me plait. C’est même un peu dommage que ça arrive un peu tard. On aurait dû faire ça un peu plus tôt", glisse le chanteur de 39 ans, lorsqu’on le rencontre pour la sortie de son projet "Soledad, saison 1 (disponible depuis le 24 janvier). "C’est bien qu’ils se réveillent et qu’on retrouve des vraies valeurs de club. Plus de football et moins de business, même si ça restera toujours présent. Retrouver ces valeurs-là, c’est génial."

A la tête de ce PSG new look, Luis Enrique est en train d’imposer son management, ses préceptes et sa méthode de travail, malgré quelques critiques sur sa communication. "J’ai l’impression qu’en France, on a du mal avec ce genre de personnage", observe Youssef (son vrai prénom). "Luis Enrique arrive avec son côté espagnol, sanguin. Il a sa méthode, sa poésie du football, qu’il ne peut pas expliquer à tout le monde. Et j’ai l’impression qu’on se sent un peu vexé de son comportement avec les journalistes. Mais il n’est pas là pour répondre à des journalistes. Il est là pour monter un projet sportif au top (…) Luis Enrique, je veux qu’il reste. On a besoin d’un mec comme ça. C’est ce qui nous fallait."

"On s’échange des DM avec Nuno Mendes"

Pour valider la vision tactique de Luis Enrique, il fallait aussi un joueur capable de finir les actions. Et Paris semble l’avoir trouvé avec Ousmane Dembélé, qui enchaîne les buts à une cadence inespérée en ce début d’année 2025. "Il est top 3 parmi les meilleurs dribbleurs du monde", s’enthousiasme Lartiste. "Arriver à placer des petits ponts et des crochets comme ça, mettre dans le vent des grands défenseurs… Il ne faut pas oublier que les défenseurs d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’il y a quinze ou vingt ans. Ils sont encore plus dans le cardio et la recherche de performances physiques. Ils ne te laissent aucun espace pour t’exprimer avec le ballon. Donc quand tu en as un, comme Ryan Cherki ou Dembélé, qui te sort une dinguerie comme ça, tu kiffes, parce que tu sais que c’est de plus en plus difficile d’y arriver."

Supporter de longue date du PSG, l’interprète de "Mafiosa" (en feat avec Caroliina), est connecté avec Nuno Mendes: "On s’échange de temps en temps des DM. Nuno Mendes représente bien l’état d’esprit de ce Paris Saint-Germain: résilience. Il était blessé et il est revenu au top de sa forme. Il est jeune, il est frais, il a envie de gagner." Natif d’Imintanoute, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Marrakech, Lartiste, qui a grandi en Seine-Saint-Denis, se réjouit de la montée en puissance d’Achraf Hakimi. "C’est le boss aujourd’hui, comme s’il avait perdu cette responsabilité d’être le défenseur de Mbappé sur le terrain. Chaque fois que Mbappé avait un problème avec un autre joueur, Hakimi, en bon pote, était tout le temps pour le défendre. Et maintenant, il a pris ses propres responsabilités et c’est devenu un boss. Il est partout, il court plus que tout le monde. C’est un leader."

"Quitter le Parc des Princes? Je ne suis pas chaud du tout"

Le chanteur franco-marocain apprécie également l’implication et la ferveur des ultras du Virage Auteuil, qui suivent le PSG dans toutes ses péripéties. En faisant souvent beaucoup de bruit, notamment à l’étranger: "Je suis fier d’eux. Je les entends se casser la voix, prendre le dessus et s’emparer des autres arènes. Et c’est une super belle image. On dit qu’on n’a pas de culture foot en France, c’est complétement faux, on a une culture foot mais il faut juste la laisser tranquille. Ça marche, ne soyez pas jaloux (sourire)."

En revanche, Lartiste n’imagine pas son club de cœur déserter le Parc des Princes pour investir une enceinte ultra-moderne en Île-de-France: "Non, ça je ne suis pas chaud du tout. Tu ne peux pas enlever l’identité d’un club. Ça casserait quelque chose. Je n’aime pas trop bouger sur ces choses-là. Il y a une identité club-stade-ville, c’est important."

"Il y a pleins de gens qui veulent que ça ne marche pas pour Mbappé"

Originaire de Bondy, Lartiste est branché depuis longtemps avec la famille Mbappé. Wilfrid, le père de Kylian, a même été son entraîneur lorsqu'il jouait au foot dans sa jeunesse. Alors même s’il aurait aimé que le principal ambassadeur de sa ville reste au PSG, il continue de le soutenir au Real Madrid. Avec un regard bienveillant. "Ça ne doit pas être une partie de plaisir d’être dans cette concurrence au quotidien, mais il va le gérer parce que c’est un champion. Il y a pleins de gens qui veulent que ça ne marche pas pour Mbappé, parce que peut-être qu’ils le trouvent arrogant, hautain (…) On ne sait jamais ce que les gens veulent, un mec qui parle comme une caillera, qui ne sait pas s’exprimer, ou un mec qui s’exprime bien. Mbappé, on le prend pour hautain parce qu’il s’exprime bien. On ne laisse jamais les gens être eux-mêmes, c’est-à-dire des footballeurs. Mbappé souffre beaucoup de ça..."

Lartiste a déjà coché sur son calendrier les dates de la prochaine CAN, prévue du 21 décembre 2025 au 18 février 2026 au Maroc. Un événement qu’il attend avec une grande impatience: "Le premier objectif, c’est de réussir cette CAN. Et le top serait de la remporter. Mais ça va être compliqué, c’est dur d’être un leader. Tu n’as pas le droit à l’erreur. Si ça se passe bien, on va la remporter. Mais il suffit de rater les trois premiers matchs pour que ça devienne toxique et que tout l’amour se transforme en haine. Il faudra faire attention".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport