Comment gérer la maternité quand on est sportive de haut niveau

Serena Williams enceinte, le 31 mai 2017 à Roland Garros - ERIC FEFERBERG / AFP
Pas facile d'allier vie familiale et vie professionnelle... Surtout quand cette dernière implique des voyages répétés à l'autre bout du monde. Après avoir donné naissance, les sportives de haut niveau doivent redoubler d'efforts si elles souhaitent conserver de bonnes performances tout en prodiguant une bonne éducation à leur nouveau-né.
Difficile retour au niveau
Et ce n'est pas chose aisée. D'un côté, il y a celles qui veulent à tout prix revenir au plus haut niveau et qui se heurtent à un mur. C'est le cas par exemple de Serena Williams, qui a voulu reprendre la compétition à peine six mois après avoir donné naissance, et qui s'est faite éliminer dès la premier tour du tournoi de Miami. La joueuse américaine a par ailleurs été déclassée à la 491e à la suite de sa grossesse.
Il y a aussi celles qui rencontrent des problèmes familiaux qui impactent leur vie professionnelle, comme Victoria Azarenka. La Biélorusse, en conflit avec le père de son enfant, est en lutte avec ce dernier pour obtenir la garde de son fils, né en décembre 2016. Le juge américain qui s'occupe de ce dossier a interdit à l'ex-numéro 1 mondiale de quitter la Californie tant que l'affaire n'était pas bouclée.
L'importance de l'organisation
Dans tous les cas, une organisation millimétrée doit être établie par les jeunes mamans pour s'en sortir, comme l'explique Marie Dorin-Habert, maman d'une petite fille de quatre ans, au micro de RMC: "J’ai été bien entourée par mon mari, ma famille, mes amis. Je pense que l’organisation est importante", estime-t-elle. Après la maternité, on est obligées d’être bien entourées parce qu’il y a des moments passés à l’entraînement, puis énormément de temps accordé à la récupération. (...) Un enfant petit c’est beaucoup plus facile à emmener partout, parce qu’il ne lui faut pas grande chose à part de l’amour. Mais à partir du moment où ma petite a eu deux ans ça a été plus compliqué, parce qu’il y a eu un réel travail d’éducation qui a commencé, elle a commencé à avoir des revendications à elle aussi".
"Je me suis dit que j'étais une mauvaise mère"
La biathlète a particulièrement mal vécu le fait d'être éloignée de sa fille lorsqu'elle était en compétition. "Il y a beaucoup de culpabilité. C’est ancré dans la société française que c’est la femme qui doit s’occuper des enfants dans les plus jeunes années. Moi je l’ai beaucoup ressenti, non pas de manière méchante, mais on a l’impression qu’il faut se justifier. Je me suis beaucoup dit que j’étais une mauvaise mère parce que je m’en allais. (...) Après ça ne sert à rien de larmoyer en partant, c’est un choix assumé. Si je suis contente, alors la petite est contente", conclue-t-elle.