Charvet : " Si on s’était dopé, on aurait été champions du monde"

Denis Charvet - -
« Ce monsieur (Pierre Ballester, auteur de Rugby à charges, l'enquête choc) veut faire du sensationnel à tout prix et vendre son livre. C’est honteux. Il n’y a jamais eu une pilule, ni une proposition de quoi que ce soit. Il n’y a jamais eu de dopage comme il peut en parler. Notre seul dopage, c’était le rêve. D’abord, il n’y avait pas d’argent, ou très peu. Il y avait surtout un entraîneur qui s’appelait Jacques Fouroux, qui était notre meilleur dopage.
Quand je vois qu’il remet en question la victoire à Nantes contre les All Blacks (16-3 le 15 novembre 1986 à Nantes)… Jouer les All Blacks, c’est une sommité dans le rugby mais c’est surtout une peur incroyable. Et la peur fait faire de grandes choses. Ce jour-là, on avait vraiment peur de les jouer. Mais il n’y a jamais eu de dopage. Non seulement je récuse tout ça, mais ça fait très mal d’avoir pu lire certains noms comme Sella, Blanco ou Berbizier. On ne peut pas salir leurs noms.
« C’est choquant, très vexant et presque humiliant »
Si on s’était vraiment dopé, on aurait été champions du monde. On ne l’a pas été, on a même été ridiculisé en finale (de la Coupe du monde 1987) contre les All Blacks (29-9). Donc il faut être sérieux. Non seulement, ce n’est pas sérieux, mais c’est honteux de dire des choses sans preuve. C’est l’histoire de celui qui m’a qui m’a dit qui m’a dit… Il n’y a rien. C’est un pétard mouillé. C’est très choquant, très vexant et presque humiliant. Je m’englobe dans toute cette génération de joueurs et ces camarades de jeu. Je suis corps et âme avec eux pour les défendre, pour nous défendre et pour crier au scandale.
Evidemment, je ne vais pas dire que rien n’a changé. L’argent est arrivé en masse dans le rugby. Et le dopage a souvent été conditionné par l’argent. Donc évidemment qu’on peut être suspicieux parfois. Mais il y a un comité d’éthique aujourd’hui. Il y a une commission de lutte antidopage qui est très sérieuse, très stricte en France. J’ai confiance en cette lutte antidopage. Après, on est obligé d’être réaliste et conscient que ça peut exister, évidemment. Mais je le répète, il n’y a jamais eu l’ombre d’un soupçon de dopage à mon époque. »