Champions Cup : les Saracens brisent le rêve européen du Racing

La vaillance n’a pas suffi. Jusqu’à cette pénalité fatale de l’implacable Owen Farrell (78e), le Racing a poussé, menacé, au point d’entretenir le fantasme d’un incroyable renversement auprès des 59 000 spectateurs du Parc l’OL. Mais une forme de logique a été respectée ce samedi. Les Saracens étaient les plus forts. L’ampleur du succès (21-9) ne récompense pas forcément la manière dont le Racing a bougé son adversaire dans le cœur de la seconde période. Mais il atteste de la supériorité d’une équipe des Saracens programmée pour ce sacre européen depuis plusieurs années. Pour la première de l’histoire de la compétition, une équipe soulève le trophée après avoir remporté tous ses matches (9) dans la compétition.
Devenue ces dernières années une force de seconde zone du Tournoi des VI Nations, la France du rugby avait pris l’habitude depuis trois ans de retrouver quelques couleurs lors des ultimes joutes continentales de club de mai. Le vent a tourné. La Champions Cup va retraverser la Manche pour goûter l’air de Watford, fief des « Sarries » dans la banlieue de Londres, après trois ans de soleil varois. La faute à une équipe des Saracens à l’organisation sans faille, supérieure physiquement, portée par un buteur, Owen Farrell auteur de tous les points de son équipe lors de cette finale sans essais.
Le Racing a perdu sa charnière trop tôt
L’année dernière, les Franciliens avaient chuté face à ce même adversaire en quart de finale (11-12). L’affaire s’était jouée sur un coup de dé, une pénalité inscrite par Marcelo Bosch au buzzer. Le goût de la revanche n’aura pas tenu face à la rationalité anglaise. Très vite, le film n’a pas tourné dans le bon sens. Le rôle de buteur laissé par Dan Carter, l’homme aux 96% de réussite dans la compétition, à Maxime Machenaud, n’était pas un premier signe encourageant. Touché au mollet et au genou, l’ouvreur néo-zélandais n’a jamais semblé dans le coup, remplacé dès l’entame de la seconde période par Rémi Talès.
L’autre coup dur de l’entame francilienne aura été ce KO de Maxime Machenaud, contraint de quitter définitivement les siens, après à peine une demi-heure de jeu. Privé de deux de ses atouts maitres, le Racing 92, malgré un énorme Chris Masoe, a malgré tout tenté de combattre l’inéluctable. Manifeste pendant une heure de jeu, la supériorité anglaise s’est ensuite un peu étiolée avant de finir par se retrouver. Parfaitement préparés, les Saracens ont signé un succès avant tout collectif. Quasi-parfaits défensivement, ils se sont adaptés aux conditions parfois pluvieuses en multipliant les coups de pieds par-dessus. Ils n’ont commis que de rares erreurs dans leurs ballons portés. Un cocktail dont l’ambitieux Racing de Jacky Lorenzetti devra s’inspirer pour viser plus haut. Il a démontré ces dernières années qu’il savait apprendre.