Racing: "J’en ai encore dans le moteur", savoure Lauret après son triplé contre Northampton

Wenceslas Lauret, qu’est-ce que ça fait d’inscrire un triplé ?
Déjà, ça fait plaisir. Ça me fait penser à quand j’étais jeune lorsque j’avais aussi inscrit un triplé avec Biarritz. Je me suis dit que mes cannes de 20 ans étaient toujours là.
C’était en janvier 2011 contre Agen…
(Rire) Oui, c’est vieux. J’étais jeune. Si je m’en souviens? Bien sûr. Quand on marque un triplé, on ne l’oublie pas! C’est rare. Mais ce week-end à Northampton, ce n’est pas le triplé en soi qui fait plaisir mais plus la victoire. On entame bien notre campagne européenne. C’était important de revenir fort après le passage à vide que nous avons connu et c’est ce que l’on a réussi à faire. Mais nous avons encore un match important samedi, contre les Ospreys.
Vous avez parcouru 135 mètres ballon en main, signé 15 plaquages et marqué trois essais. C’est pas mal non ?
(Sourire) C’est bien. Sur le terrain, on n’a pas le temps de rêver, mais les copains venaient me voir en me disant "mais qu’est-ce qui t’arrive? Qu’est-ce qui se passe? C’est énorme". Forcément, on s’en rend compte par leurs réactions. Et vu les messages de soutien que j’ai reçu, ça marque. Moralement, ça fait le plus grand bien. J’ai débloqué mon compteur pour cette année.
Vous avez finalement peu joué depuis le début de saison en raison d’une blessure. Aviez-vous le sentiment, comme le reste de l’équipe, d’avoir des choses à prouver ?
On a toujours des choses à prouver et on doit toujours se remettre en question. Quand on rejoue, il faut apporter son maximum au collectif, c’est ce que m’efforce de faire à chaque fois que je mets ce maillot. Cette période sans match était longue, je m’étais fait le genou et j’ai dû prendre mon mal en patience en essayant d’apporter des choses au groupe et mon expérience aux jeunes. Il faut se rendre utile.
"Je n’ai pas tiré un trait sur l’équipe de France"
Est-ce important pour vous de réaliser de tels matchs à 32 ans ?
(Sourire) Cela montre que je suis toujours là et que j’en ai encore dans le moteur. On se chambre avec Ibou (Ibrahim Diallo), pour l’instant il est bien dans mon dos. (Rire)
Jusqu’à quand comptez-vous jouer ?
Il me reste un an de contrat, jusqu’en 2023. On verra. Pour le moment, je ne me pose pas la question de savoir où et combien de temps. Je veux bien terminer cette année et mon contrat avec le Racing. J’ai des objectifs avec le club et j’aimerais bien m’y tenir. Le reste, on verra. Je n’ai pas envie de me prendre la tête. Plus ça avance, plus on en profite car on se dit que ça peut être les derniers. Si je vais au bout de ma théorie, ça veut dire qu’en 2023 c’est ma dernière saison. Je ne sais pas si d’autres clubs me voudront ou si je prolongerai. Contractuellement, on pourrait se dire que c’est la fin. Je me projette aussi sur la suite pour ma reconversion, je vais ainsi suivre à partir de janvier une formation d’immobilier.
Avez-vous tiré un trait sur le XV de France deux ans après votre 27eme sélection lors de la Coupe du monde ?
Je n’ai pas annoncé la fin de ma carrière en équipe de France. Je n’ai pas tiré un trait. Je n’y suis pas pour l’instant et je suis le premier supporter. On verra. Qui n’a pas envie de jouer en équipe de France ? C’est l’ultime récompense. Et quand on voit les matchs qu’ils font, tout Français rêverait d’être en équipe de France. Je suis le plus impliqué possible avec mon club et je n’en sais pas plus comme pour la fin de ma carrière.
Etes-vous toujours en contact avec le staff des Bleus ?
Oui, avec Thibault Giroud (responsable de la performance) et Laurent Labit (entraineur des lignes arrières et ancien co-entraineur du Racing) qui m’a d’ailleurs félicité pour le match, ça fait toujours plaisir d’avoir des messages de soutien.
A court terme, l’objectif est de briller en Coupe d’Europe pour enfin la remporter après trois finales perdues ces dernières saisons...
C’est vrai que nous avons été trois finalistes malheureux, à chaque fois avec l’image de la Coupe d’Europe dans les yeux. On espère la remporter un jour. Il ne faut pas que la victoire à Northampton ne soit qu’une illusion. Nous devons être capables de reproduire ce genre de matchs, en Coupe d’Europe et en championnat.
Devant cette victoire, on s’est dit qu’il ne fallait pas vous énerver après vos trois défaites consécutives en Top 14…
Si on garde ce niveau, je veux bien qu’on nous énerve tous les week-ends. On doit garder ce niveau. C’est le vrai visage du Racing.