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Coupe du monde: "On est loin d'être les plus nuls", assure Iturria

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A quatre jours du premier match de l'équipe de France face à l'Argentine en ouverture de la Coupe du monde au Japon, le deuxième ligne Arthur Iturria était face à la presse.

Arthur, est-ce que la pression monte?

Non tout va bien, on a tous hâte d’y être. On est venu pour ça. Pour ceux qui vont jouer, on essayera de donner le maximum samedi.

L’Argentine, le match le plus important depuis quatre ans?

Tous les matchs sont importants mais ce serait mentir que de ne pas reconnaître que c’est une des grosses étapes. Ce serait bien de lancer le championnat du monde de la meilleure des façons. L’Argentine, c’est un peu le concurrent direct. On s’attend à un gros match. On a bien bossé même si on sait qu’eux aussi ont bien travaillé. On a quand même progressé durant cette année. Il va falloir voir concrètement où on en est et rien de mieux qu’un premier gros match contre une équipe d’Argentine qui sera peut-être un ton au-dessus de nous mais qui n’est pas insurmontable non plus. On est loin d’être les plus nuls.

Pratiquement cent jours après une grosse déception et le forfait à quelques minutes de la finale de Top 14, c’est une revanche, une motivation de revenir?

Revanche, non parce que ce sont des choses qui arrivent dans le rugby, mais je suis très content d’être là, ça aurait pu être beaucoup plus grave.

Il y a deux écoles: donner la composition le plus tôt pour travailler sereinement ou le plus tard possible pour maintenir le groupe sous pression. Vous préférez quelle école?

La savoir à l’avance permet de travailler plus correctement toute la semaine, d’avoir plus de rodage entre nous. Ca permet de mieux travailler avec l’équipe qui va jouer le week-end et sur certains réglages notamment la touche, ça peut être important.

Donc c’est très bien de l’avoir eu à l’avance…

Oui, pour nous, on l’a eu à l’avance, ceux qui y sont, on travaille ensemble et c’est le principal.

Après, il faut gérer les déceptions dans le groupe, c’est compliqué?

Oui mais il y a beaucoup de matchs quand même, il y a trois matchs en dix jours, on va tous jouer, on reste tous sur le pont. On va avoir besoin de tout le monde. On parle beaucoup du premier match mais on va avoir deux autres matchs sur cinq jours qui vont être très importants pour la compétition.

Question "numéro 10", c’est difficile de changer souvent de 10 ou bien le plan de jeu est supérieur au type de joueur aligné?

Je pense que le plan de jeu est au-dessus du joueur en général. Mais c’est sûr que les joueurs ont leur propre façon de jouer il faut donc s’adapter surtout nous les avants parce qu’on se fait beaucoup diriger par la charnière.

Le fait d’avoir Camille sur le banc et Romain titulaire, c’est pareil?

Je ne sais pas moi (rires…). Je ne répondrais pas à cette question (rires…).

Je ne cherche pas à vous piéger, juste avoir deux joueurs différents qui peuvent entrer ou sortir à des moments cruciaux, des moments de vérité, c’est important.

Il peut y avoir un moment de vérité si les deux équipes jouent leur rugby comme elles l’entendent, il est possible qu’à un moment ça bloque et qu’il faille jouer autrement donc oui, on a deux numéros dix qui jouent différemment, qui n’ont pas la même expérience et c’est bien de les avoir tous les deux et ils travaillent très bien ensemble, les deux se servent l’un de l’autre, c’est important pour l’équipe.

Deuxième ligne ou flanker, pour vous, ça change énormément de choses notamment au niveau des déplacements, vous pouvez nous expliquer?

Les flankers dans le jeu sont le plus souvent sur les côtés du terrain. Donc on y est moins exposé qu’au milieu du terrain qui est le point fort des Argentins. Ils utilisent beaucoup leur cinq de devant pour perforer. Donc sur ce genre de match, 2e ligne ou 3e ligne, oui il y a une énorme différence. On est bien moins exposé en 3e ligne qu’en 2e ligne.

Tout au long de votre préparation, Marcoussis, Monaco, Oliva, Nice, Fujiyoshida, il n’y avait pas grand monde. Tokyo, vous vous préparez à la secousse?

C’est vrai qu’on travaille un peu à huis-clos depuis quelques mois. C’est une bonne chose d’avoir travaillé sans trop de monde autour parce qu’on est moins tendu, maintenant à nous de montrer tout ce qu’on a travaillé (rires…).

La vie de tous les jours aussi, 30millions de personnes, l’enfer…

Oui ça va faire bizarre, ça va être un nouveau choc culturel. Je l’attends avec impatience parce que c’est vrai que c’est très joli le Mont Fuji mais on est un peu coupé du monde, on va voir comment c’est, on va aller se balader mais je pense qu’on va prendre une belle claque, oui!

Laurent Depret