RMC Sport Coupe du monde de rugby

A un an du Mondial, les Bleus sont dans le rouge

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - AFP

Dans un an jour pour jour débutera la Coupe du monde, en Angleterre. Un rendez-vous que les Bleus de Philippe Saint-André abordent complétement dans le flou, englués dans une crise sportive durable. Etat des lieux des soucis tricolores à 365 jours de l’échéance mondiale.

Des résultats très inquiétants

Depuis son arrivée à la tête du XV de France, en août 2011, Philippe Saint-André court après une saison référence. Aux commandes d’une équipe finaliste du Mondial 2011, difficile de se satisfaire de deux 4es et d’une 5e place lors des trois derniers Tournoi des VI Nations. Les derniers tests face aux nations de l’hémisphère Sud ne sont pas plus rassurants, avec trois défaites face à l’Australie en juin dernier. Bref, à un an de la Coupe du monde en Angleterre, les feux sont au rouge. « Ce qui est surtout dommage pour nous, c’est d’avoir pris du retard sur l’Angleterre qui a les mêmes cadences que nous, mais qui est déjà en ordre de bataille pour la Coupe du monde, peste le capitaine Thierry Dusautoir. D’une manière générale, toutes les nations progressent et nous, on ne se rassure pas. On ne gagne pas. Il va falloir reconstruire notre confiance pour aborder cette Coupe du monde dans les meilleures conditions. »

Un sélectionneur contesté

Si les résultats ne plaident pas en sa faveur, Philippe Saint-André est aussi décrié pour certains de ses choix, comme l’absence récurrente de François Trinh-Duc, et sa communication « molle ». Face à un vent de contestation de plus en plus violent, la FFR a conforté Saint-André dans ses fonctions et a nommé Serge Blanco à la tête d’un comité de suivi censé aider le sélectionneur. Mais l’arrivée de l’ancien capitaine du XV de France aux côtés de « PSA » est aussi un petit aveu de faiblesse pour l’ancien entraîneur de Toulon.

« Quand j’ai vu cette annonce, je vais vous dire très honnêtement ce qui m’a traversé la tête. Je me suis dit : « Philippe, démissionne ! », lâche Sébastien Chabal, membre de la Dream Team RMC Sport. Ça aurait une meilleure solution. Il a accepté que ça n’ait pas marché, il en prend la responsabilité et c’est très honnête de sa part. C’était la meilleure façon pour lui de sortir dignement. Aujourd’hui, on ne lui donne plus aucun crédit. En lui mettant Serge Blanco par-dessus, c’est humiliant. Je serais lui, je me serais barré. »

Des étrangers à la rescousse ?

Pour enrayer cette crise de résultats qui augure d’un Mondial bien morose, la Fédération française de rugby est prête à « secouer le cocotier ». A la liste initiale des 30 joueurs « protégés » (qui disputeront un maximum de 30 matches cette saison, hors phases finales), s’est ajouté 44 nouveaux noms, dont ceux de 10 étrangers. Le but ? Améliorer qualitativement le groupe tricolore avec des joueurs étrangers évoluant dans le Top 14. Les dix « élus » sont Uini Atonio, François van der Merwe, Steffon Armitage, Alex Tulou, Brock James, Blair Connor, Noa Nakaitaci, David Smith, Scott Spedding et Rory Kockott. Ce dernier, né en Afrique du Sud et qui joue à Castres depuis 2011, pourrait même être appelé dès les tests de novembre.

Une hypothèse que ne voit pas forcément d’un bon œil Sébastien Chabal. « Je suis sceptique. Il y a des postes où tu pourrais aller chercher des joueurs étrangers. Mais à la mêlée, il y a des joueurs qui ont autant de talent que lui, assure l’ancien troisième ligne international. Il a du caractère et des qualités mais, pour moi, Morgan Parra, qui n’a pas été en réussite l’année dernière, est en train revenir. Il y a aussi Machenaud et Doussain. Je ne vois pas ce qu’il peut apporter plus que ce qu’on a. » Vu la situation actuelle, le coup mérite peut-être d’être tenté.

la rédaction