Chabal: "Comment on a répondu au haka en 2007"

Sébastien Chabal - AFP
« Qui a eu l’idée de notre réponse au haka contre la Nouvelle-Zélande en 2007 ? Je ne vais pas être d’une grande aide… car je n’en ai aucune idée (rires). Ce sont nos leaders de jeu et le capitaine qui s’étaient réunis la veille ou deux jours avant mais ne nous en avaient pas du tout parlé. Ils ne voulaient pas que ça nous perturbe dans notre préparation. La grande majorité des joueurs, on a découvert ça cinq minutes avant d’entrer sur le terrain. On nous a jeté des maillots.
« De toute façon, on n’avait plus le temps de réfléchir »
« Toi un blanc, toi un bleu, toi un rouge. Tu te mets là comme ça et on va faire face au haka pour leur montrer que même s’ils sont favoris, il faudra qu’ils nous passent sur le corps pour gagner. » Ça s’est préparé en comité restreint, autour d’une petite équipe de décideurs. On a tous adhéré. De toute façon, on n’avait plus le temps de réfléchir à si c’était bien ou pas bien. C’était ça… et ça a plutôt bien marché. »
« Le haka te remonte comme une pendule »
« Le haka néo-zélandais, c’est un moment de respect. Tu sais que ça fait partie de leur culture, de leur histoire et ça doit être respecté. C’est fait par toutes les nations qui les affrontent. Lorsque je l’ai vécu la première fois – j’avais 20 ans – c’est vrai que ça te fout la chair de poule. Là, ils commencent à gagner le match parce qu’ils prennent l’ascendant psychologique. Mais la deuxième fois, tu t’en sors. Tu t’en sers pour te motiver. C’est un moment où tu te concentres, où tu te remontes comme une pendule. T’as hâte que le coup de sifflet retentisse et que le match démarre. »
« Il est nul McAlister, c’est une pompe ! »
« Je rentre assez rapidement, en première période si je me souviens bien. Je remplace Fabien Pelous en deuxième ligne. Il avait attaqué le match avec une côte fêlée ou déjà cassée. Toute la semaine, Bernard nous avait fait des théories sur Luke McAlister. « Il est nul, c’est une pompe ! ». Et là d’entrée, premier ballon, il traverse tout et marque. Et là en tribunes, j’entendais la voix de Bernard résonner « McAlister, il est nul ! ». Là, je me suis dit, « ouh, ça va piquer ».
« Tu vois le doute dans leurs yeux »