Coupe du monde 2023: au coeur d’un possible trafic de billets, Chabal donne sa version des faits

Soupçonné d’un trafic de billets après avoir acquis une centaine de places pour la prochaine Coupe du monde de rugby, Sébastien Chabal (45 ans, 62 sélections entre 2000 et 2011) récuse avec force les lourdes accusations qui pèsent contre lui. S’il reconnaît qu’il a bénéficié de privilèges en relation avec son statut d’ambassadeur bénévole de France 2023, et comprend que cela ait pu choquer, "que les gens soient frustrés, et peut-être en colère", l’ancien international du XV de France tenait à rappeler sur Canal+ qu’il a acheté les places en question "au plein tarif".
"Je sais que je suis un privilégié"
Après tout, comme l’a rappelé le quotidien L’Equipe, le fait d’acheter des places hors du circuit traditionnel réservé au grand public, est une pratique courante pour les partenaires de l’événement. Reste à savoir ce qu’il va advenir de ces places ? "Je compte les offrir et faire plaisir à du monde", jure Sébastien Chabal. Jamais il n’a été question pour lui de s’enrichir, promet-il. "Mes activités professionnelles me permettent de vivre très largement, je sais que je suis encore un privilégié, je ne vais pas faire ça pour quelques milliers d’euros."
"De par ma place de privilégié, d’ambassadeur de France 2023, je discute directement avec les dirigeants. Et comme vous le savez, autour de moi, j’ai quelques fans de rugby. J’ai eu beaucoup de demandes. Suite à cela, j’ai demandé au comité d'organisation si je pouvais acheter une centaine de places pour les donner à ma famille, mes amis, mes proches, mon entourage, ce qui m'a été accepté", a-t-il détaillé. Par ailleurs, Chabal a assuré ne pas savoir "qu'il y avait des quotas de places pour les ambassadeurs de France 2023". Les règles de vente limitent à huit le nombre de places par personne salariée du comité d'organisation.
Un autre ancien rugbyman, Henri Mioch, chargé de mission pour l'organisation de la Coupe du monde entre 2017 et 2020, est lui soupçonné d'avoir acheté quelque 600 billets. Ces achats de billets ont été découverts lors de perquisitions menées en novembre, notamment au siège du groupement d'intérêt public (GIP) France-2023, chargé d'organiser la Coupe du monde de rugby.
Ces perquisitions s'étaient tenues dans le cadre de l'enquête ouverte en octobre par le parquet national financier (PNF) visant des faits de favoritisme, trafic d'influence et corruption, et confiée aux gendarmes de la section de recherches de Paris.
Cette enquête avait été ouverte à la suite d'un signalement conjoint de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation visant "les marchés passés", "la billetterie" et "les véhicules mis à disposition" de l'ex-directeur général du GIP, Claude Atcher. Ce dernier a été définitivement révoqué en octobre en raison de ses pratiques managériales jugées brutales.