Coupe du monde: Joseph n'abandonne jamais

Il faut parfois reculer pour mieux sauter, Jonathan Joseph en a fait l'expérience. Tenu éloigné du XV de la Rose après ses premières sélections, le centre en a profité pour travailler et revenir encore plus fort.

Né le 21 mai 1991 à Derby, Jonathan Joseph voit le jour dans une famille déjà ancrée dans le rugby. Son père, venu de l’archipel antillais des Grenadines, a joué pour les Saints de Northampton dans les années 80. Doué pour le tennis dans sa jeunesse, son entraîneur de l’époque le compare régulièrement à un autre de ses élèves, Andy Murray : « J’ai connu Andy Murray quand il avait 12 ans et Jon était le meilleur athlète des deux ». Joseph choisit finalement le rugby et rejoint les équipes jeunes des London Irish. Il démarre sa carrière professionnelle en 2009. 

Vingt mois sans sélection

Ses bonnes performances en 2012 lui permettent d’obtenir sa première sélection avec l’Angleterre en juin, lorsqu’il entre en jeu face à l’Afrique du Sud. Il manque le Tournoi des Six Nations 2013 sur blessure mais revient pour une tournée d’été en Argentine. C’est également lors de cet été 2013 que Jonathan Joseph décide de rejoindre le club de Bath. Il faut alors attendre vingt mois pour le revoir sous le maillot anglais, barré au centre par Manu Tuilagi. Son « éviction » lui donne une nouvelle motivation, lui dont on a parfois dit qu’il n’avait pas la motivation d’un champion. Après un bon début de saison 2014 avec Bath, son entraîneur Mike Ford souligne l’évolution du joueur : « Pendant la présaison, je me suis dit : ‘Le gamin a compris’. Il a toujours été professionnel mais maintenant il est obsédé. Il avait le couteau entre les dents, à analyser son jeu, rester après l’entraînement pour s’étirer, travailler sur ses jours libres ».

Un retour en force

Ses efforts portent leurs fruits. Lors du Tournoi des Six Nations 2015, plusieurs absences, dont celle de Manu Tuilagi, lui permettent de prétendre à une place de titulaire aux côtés de Luther Burrell. Pour son retour face au Pays de Galles, il échappe à quatre adversaires devant l’en-but avant d’aller marquer. Il inscrit un doublé contre l’Italie puis un nouvel essai contre la France, pour terminer la compétition comme meilleur marqueur. Alors que Tuilagi est encore convalescent et incertain pour le Mondial, Stuart Lancaster, le sélectionneur anglais, a déjà évoqué la possibilité d’associer les deux au centre. Là où Tuilagi est impressionnant de puissance, Joseph utilise sa vitesse et ses appuis pour déposer ses adversaires.

Pour sa Coupe du monde à domicile, l’Angleterre aimerait surfer sur la vague Joseph.

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