Coupe du monde: la Fédération sud-africaine promet de la sévérité dans l'affaire Etzebeth

Eben Etzebeth sous la menace avant la Coupe du monde 2019. Véritable star mondiale et cadre de son équipe, le deuxième ligne de 27 ans est visé dans une grave affaire judiciaire. Il est accusé par plusieurs témoins d'avoir été impliqué dans une bagarre de bar le 25 août à Langebaan, dans le sud-ouest de son pays, puis d'avoir proféré des insultes racistes contre un sans-domicile fixe noir en pointant une arme à feu sur lui.
La Fédération "prendra les mesures appropriées une fois l'enquête et la procédure conclues"
Dans un communiqué publié jeudi soir, la Fédération sud-africaine a annoncé son intention de se conformer aux conclusions de l'enquête en cours. "Respectueuse des lois, SA Rugby a coopéré pleinement à l'enquête sur d'Eben Etzebeth et continuera à le faire, peut-on lire. Nous maintenons que nous ne tolérons aucun acte de violence ou de racisme. SA Rugby prendra les mesures appropriées une fois l'enquête et la procédure conclues".
La commission des droits de l'Homme a entendu Eben Etzebeth le 30 août, juste avant son départ pour le Japon. Le joueur aux 79 sélections a nié les faits de manière catégorique. "Il est complètement faux et sans fondement d'affirmer que j'ai maltraité physiquement ou racialement une personne à Langebaan, comme cela a été rapporté sur les médias sociaux et plusieurs témoins peuvent corroborer cela", avait-il déclaré.
S'il venait à être condamné, la Fédération serait donc prête à punir son joueur malgré sa grande expérience. Reste à connaître le timing de cette affaire, également suivie peut-être avec intérêt du côté du RC Toulon, où le joueur a signé pour l'après-Coupe du monde.
"Je ne peux pas soutenir les Springboks"
L'affaire à de l'écho au pays. Peter De Villiers, sélectionneur de 2008 à 2011, a vivement critiqué la fédération: "Je ne peux pas soutenir les Springboks à la Coupe du monde, a-t-il lâché dans un entretien accordé à Planet Rugby. J'ai été surpris que la fédération ait choisi de ne pas prendre cette option (la suspension). Je trouve décevant que des dirigeants noirs de la fédération, comme Mark Alexander (président) et François Davids (vice-président), n'aient pas agi comme il se doit en lançant une enquête interne et en suspendant le joueur jusqu'à ce qu'il se soit effacé."
"Je prends personnellement les allégations de racisme parce que si vous utilisez des mots racistes contre un homme de la rue, vous pouvez facilement les utiliser aussi contre moi, a poursuivi De Villiers. En acceptant simplement la parole d’Etzebeth et en ne lançant pas d’enquête, la fédération a manqué une occasion de montrer qu’elle tenait vraiment à enrayer le racisme."
L'Afrique du Sud est l'un des grands favoris de la Coupe du monde au Japon, où elle vise un troisième sacre planétaire après 1995 et 2007. Elle débute la compétition par un choc face à la Nouvelle-Zélande, double tenante du titre, le 21 septembre.