Coupe du monde: les tops et les flops de France-Irlande

Le XV de France s’est inclinée ce dimanche dans la finale de sa poule qui l’opposait à l’Irlande (24-9). Malgré les sorties sur blessure de Sexton et O’Connell, les Bleus n’ont jamais pu inquiéter leurs adversaires, autant par manque d’idées que par un déchet technique trop important.

TOPS

Scott Spedding

L’arrière tricolore aura été l’un des rares Bleus à répondre présent face à l’Irlande. D’abord, en ne renonçant pas après avoir vu sa première pénalité rebondir sur le poteau adverse et en scorant à deux reprises pour les Français, leur permettant, un temps, de regarder la Green Army droit dans les yeux. Surtout, Spedding aura tenté d’amener du mouvement et du gaz à un XV de France en grandes difficultés avec le ballon.

Ian Madigan

La sortie sur blessure de Jonathan Sexton aurait pu couper les jambes de l’Irlande, rapidement dominatrice de son choc face à la France. Mais c’était sans compter sur la vista et le sens du jeu de son remplaçant, également doublure en club au Leinster : Ian Madigan. Comme Sexton, ce dernier a affiché une précision d’horloger au pied, ne manquant qu’une seule transformation (pour une réussie) et faisant un carton plein sur ses pénalités, dont une de 40 mètres. Sa fraîcheur et sa disponibilité ont fait mal, très mal aux Bleus. Et son entrée réussie a prouvé que l’Irlande avait de la ressource.

La discipline française

Le plan de jeu du XV de France, qui avait basé l’idée d’un succès sur une grosse défense, a en partie marché. Oui, les Bleus ont bien défendu, ont manqué très peu de plaquages avec Picamoles (20), Dusautoir et Maestri au four et au moulin (18) et ont su mettre de l’impact dans les duels. La preuve avec les sorties sur blessure de Jonathan Sexton et de Paul O’Connell, évacué sur civière. Oui, les Bleus ont fait preuve de discipline, ne lâchant pratiquement pas de points faciles aux Irlandais. C’est ce qui a permis aux hommes de PSA de rester dans le match. Mais pas de le remporter.

FLOPS

Pas une seule action d’essai pour les Bleus

C’est le principal constat de ce match. Jamais le XV de France n’a été en position de franchir l’en-but. Jamais les Bleus n’ont inversé la tendance générale, qui était de voir cette équipe d’Irlande les dominer dans le jeu et dans l’intention. Les hommes de Philippe Saint-André ont manqué d’idées dans leur animation, à l’image d’un Frédéric Michalak beaucoup moins fringant que lors de ses précédentes sorties. Ils ont manqué de justesse technique – on y reviendra – lors de leurs temps forts, plombant eux-mêmes les rares bons mouvements qu’ils avaient su initier.

Le déchet technique des Bleus

On aurait même pu accoler l’adjectif incroyable au mot déchet, tant le XV de France a balbutié son jeu de passes ce dimanche. Les Bleus ont fait preuve d’une imprécision technique à tous les niveaux, concédant beaucoup trop de ballons à l’adversaire (17 turnovers concédés contre 11 par les Irlandais) ou abandonnant également la gonfle en touche. Ajoutez à cela une domination constante de l’adversaire et cela faisait beaucoup. Beaucoup trop pour espérer l’emporter.

L’incroyable raté d’Earls

On aurait pu citer le plan de jeu de Philippe Saint-André, qui est vite apparu trop restrictif pour faire mouche ce dimanche. Mais il fallait bien trouver un petit bémol à cette victoire irlandaise. Alors on citera l’essai promis à Keith Earls et totalement croqué par ce dernier à la demi-heure de jeu (31e). Bien décalé par Bowe sur un deux contre un tout fait à jouer, ce dernier a trouvé le moyen, de façon incompréhensible au vu des images, de cafouiller le ballon au moment de sa réception dans les 22 tricolores, alors que plus rien ne pouvait s’opposer à sa percée victorieuse. Un raté qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses, si d’aventure le match avait tourné dans l’autre sens…