RMC Sport Coupe du monde de rugby

Expérience, bataille des airs…: les clés de France-Irlande

placeholder video
C’est la finale de la poule D ce dimanche (17h45). Si la France et l’Irlande sont qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe du monde, ce dernier match va permettre de savoir qui évitera les All Blacks, champions en titre. Pour les Bleus, ça passe par une grosse performance.

Bête noire contre bête noire

Depuis la prise de fonction de Philippe Saint-André en 2011, l’équipe de France n’a jamais battu l’Irlande. Les Bleus de PSA ont débuté par deux nuls (17-17 et 13-13) avant de s’incliner à deux reprises (20-22 et 18-11). Si près, si loin… Mais ce zéro pointé face au XV du Trèfle n’inquiète pas le sélectionneur, alors que l’Irlande part avec le statut de favori ce dimanche (17h45). Philippe Saint-André a même ironisé sur le fait que tout le monde voyait les Irlandais « magnifiques », comprenez trop beaux à son goût. Et finalement, le boss des Bleus n’a peut-être pas tort. D’abord parce que ses joueurs sortent d’une prestation plutôt correcte face au Canada, à l’inverse des Irlandais qui balbutient quelque peu leur rugby depuis le début de la compétition.

Et si l’Irlande fait figure de bête noire sous l’ère Saint-André, la réciproque peut également s’appliquer. Et plus particulièrement en Coupe du monde. Depuis la première édition en 1987, les Bleus ont affronté à trois reprises les Verts. Bilan : trois victoires ! Et non des moindres. Par deux fois, le XV de France a éliminé le XV du Trèfle en quarts de finale (36-12 en 1995 et 43-21 en 2003). La dernière confrontation remonte à 2007(phase de poule), une victoire 25-3 dans un vrai-faux 8e de finale. Dernière stat positive, en 94 confrontations avec l’Irlande, la France mène (56 victoires, 7 nuls, 31 défaites). Voilà pourquoi l’optimisme est de mise.

L’expérience

Au moment des matches couperets, le fameux maitre-mot « expérience » revient souvent sur le tapis. Et même si ce France-Irlande n’est pas éliminatoire, le perdant perdra gros puisqu’il retrouvera en quarts de finale la Nouvelle-Zélande, l’ultra favori à sa propre succession. Toute la semaine, on a vanté les mérites de cette équipe de France, un mix entre anciens et jeunes qui fait des merveilles. Les Dusautoir, Mas, Papé, Michalak encadrent les Slimani, Ben Arous, Nakaitaci… Sans oublier les Parra, Bastareaud ou Picamoles, déjà bien aguerris au niveau international.

Et pourtant, sur le papier, même si le groupe des 31 composé par Joe Schmidt, le sélectionneur irlandais, est le moins expérimenté jamais emmené en Coupe du monde, avec 17 novices de la compétition, il a pourtant plus de bouteille que celui bâti par Philippe Saint-André. Des 31 Bleus, 18 n’avaient pas disputé un match de Coupe du monde.

La bataille des airs

La titularisation de Bruce Dulin, arrière de métier, à l’aile face à l’Irlande, avait fuité depuis près d’une semaine. Et ce n’est pas son officialisation qui a apaisé les débats. PSA tente-t-il un coup alors que les deux premières tentatives « Dulin à l’aile » n’avaient pas été des réussites ? Pas vraiment. Dulin a gagné sa place car la clé du match sera peut-être dans les airs. C’est quasiment certain, les Irlandais vont « canarder » les Français au pied et PSA compte donc sur Dulin et son timing pour être sous les ballons.

Un choix qui pourrait s’avérer payant puisque Dulin est également un relanceur imprévisible, capable de trouver la faille dans un match qui s’annonce fermé. « Il est très bon sur les ballons hauts millimétrés des Irlandais et il proposera des solutions sur le jeu de relance, explique Saint-André. Il va très vite et est capable de gagner ces duels. C'est un électron libre capable de créer énormément d'incertitudes dans le jeu. »

La bataille du sol

Le jeu au sol français a été quelque peu pointé du doigt. Et notamment l’efficacité des Bleus dans les rucks, qui posait question. Face aux Irlandais, la bataille au sol sera également déterminante. Un point clé parfaitement résumé par le talonneur Guilhem Guirado : « Si on fait confiance à notre système défensif, on va les empêcher de jouer comme ils ont habitude de faire et de trouver des solutions. Et si dans le jeu au sol, on est toujours à la limite mais qu’on ne concède pas de pénalité et qu’on arrive à leur ralentir un maximum de ballons sur les zones de ruck, je peux vous dire que les ballons ne seront pas aussi faciles à jouer que ce qu’ils ont l’habitude de faire, donc on va se focaliser sur ça. »

Les buteurs

Les buteurs français ont fait un 100% lors du dernier match face au Canada. Depuis le début de la compétition, Michalak et Parra sont très adroits dans cet exercice. Face à l’Irlande, leur précision sera encore soumise à rude épreuve. Surtout face à un buteur de classe comme Jonny Sexton, l’ouvreur irlandais. Une machine face aux perches. Avec déjà 519 points en 55 sélections, il est devant Michalak et ses 436 points en 75 sélections. L’adresse des buteurs risque donc de faire la différence. On se souvient d’ailleurs qu’en 2014, lors de la défaite au Stade de France (20-22), Jean-Marc Doussain avait loupé la pénalité de la gagne à dix minutes de la fin à moins de 30 mètres, quasiment face aux poteaux… A éviter ce dimanche !