France-Argentine: série noire, la mêlée, Matera... où en sont les Pumas?

Neuf défaites de rang
On dit l’Argentine plus structurée et plus armée que jamais collectivement pour affronter le gratin du rugby mondial, depuis que la franchise des Jaguares réunit sous une même bannière la majorité des Pumas (27 sur les 31 du groupe). Cette affirmation sera mise à rude épreuve, celle de la compétition samedi (9h15), dans la "poule de la mort" de la neuvième Coupe du monde de rugby de l’histoire.
Neuf, comme la série de défaites que l’Argentine va tenter d’arrêter contre la France. Car les Pumas ont pris l’habitude de perdre, et l’arrivée de Mario Ledesma en juin 2018 n’est pas parvenue à endiguer la marée. Il y a certes des adversaires plus abordables à jouer que la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud, mais les Pumas ont aussi perdu contre la France, l’Ecosse et l’Irlande sur l’année écoulée.
Friable en mêlée fermée
Le 10 novembre dernier, il y a près d’un an, les Pumas s’inclinaient (17-28) contre le XV du Trèfle à cause de la mêlée, encaissant trois essais sur cette seule phase de jeu. La mêlée, tradition ancestrale en Argentine, s’est faite secouer sur tous les continents entre 2018 et 2019. Contre la France également.
"Les Argentins ont quand même oublié leur ADN, depuis trois quatre ans, qui est la 'bajadita' (mêlée avec des appuis inversés), a témoigné Philippe Saint-André vendredi, dans le Super Moscato Show. Ils avaient un vrai point fort avec la mêlée, ils étaient pénibles dans la zone de ruck."
Si les Français soutiennent la comparaison dans la dimension physique, maîtrisent le tempo imposé par les Argentins, avec la multiplication de temps de jeu importants, et à les sanctionner en conquête tout en restant disciplinés, les hommes de Jacques Brunel auront de grandes chances de l’emporter samedi.
Matera, l’atout majeur des Pumas
L’Argentine, pour s'en sortir et rester en vie, espère capitaliser sur les automatismes de ses joueurs, lesquels forment à 90% l’ossature des Jaguares. Capitaine de la sélection argentine avec 62 sélections au compteur à seulement 26 ans, Pablo Matera est l'un de ses joueurs qui comptent. Le troisième ligne des Jaguares s’est fait un nom en l’espace de quelques années. Indispensable, il a été le deuxième joueur le plus utilisé par la franchise argentine la saison dernière.
Plus fort encore, Matera a été élu homme du match après la finale du Super Rugby malgré la défaite de son équipe contre les Crusaders. Avec 17 courses, 45 mètres parcourus, 1 offload, 4 défenseurs battus et neuf plaquages réussis sur dix, le troisième ligne a abattu un travail colossal. Dans la plus pure tradition argentine, il ne lâche rien sur le terrain. La seconde ligne argentine (Lavanini, Petti), et les lignes arrières sont de grande qualité et Nicolas Sanchez, le demi d’ouverture, expérimenté et précieux dans la gestion et l’occupation du terrain. Le danger peut venir de partout.