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Crise à la FFR: la démission de Laporte est "une bonne chose pour le rugby", juge Oudéa-Castéra

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Présente ce vendredi à Marcoussis où elle a assisté au comité directeur, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a salué la décision de Bernard Laporte de démissionner de son poste de président de la FFR.

"Une bonne chose pour le rugby français." Depuis Marcoussis, le Centre national du rugby, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a "salué" la décision de Bernard Laporte de démissionner de la présidence de la Fédération française de rugby (FFR). "Cette décision s’imposait à l’issue de cette consultation dans laquelle les clubs se sont massivement mobilisés. Le comité d’éthique a joint son rôle de supervision dans ce temps de consultation qui s’est bien passé avec des débats dignes, Bernard Laporte en a tiré les conclusions, ce qui est une bonne chose pour le rugby français, ses valeurs et la suite", a-t-elle commenté ce vendredi matin.

Laporte avait été contraint de se mettre en retrait de ses fonctions le 6 janvier dernier après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, 75.000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby pour corruption, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux.

Jeudi, l’ex-sélectionneur du XV de France avait subi un nouveau revers avec le rejet par les clubs de son candidat, Patrick Buisson, pour prendre sa succession. Appelés à voter depuis lundi, les associations de clubs amateurs ont dit non à 51,06% à Buisson, fragilisant un peu plus la position de Laporte, réélu à la présidence de la FFF en octobre 2020 et jusqu'en 2024. Il n'ira donc pas au terme de son mandat. Pour Oudéa-Castéra, le changement ne doit pas s’arrêter là.

Oudéa-Castéra veut une démission du comité directeur... qui reste en place

Elle pousse pour une démission du comité directeur qui engendrerait la tenue de nouvelles élections dans six semaines. Il ne s'agit que d'un avis consultatif puisque la ministre n'a pas le pouvoir d'agir sur le processus électoral des Fédérations. "Les statuts offrent plusieurs possibilités, a-t-elle rappelé ce vendredi. La possibilité – c’est le sens de l’article 21 des statuts – qui est un président par intérim nommé au sein du comité directeur, puis un temps à l’horizon de juin lors de la prochaine assemblée générale dans laquelle un nouveau président serait élu au sein du comité directeur existant."

"Il y a une autre voie, celle de l’article 15, dans laquelle plusieurs membres du comité directeur ou le comité directeur dans son ensemble pourrait choisir de démissionner afin de provoquer sous six semaines des élections générales qui rouvrent plus largement le spectre des candidatures possibles et du jeu démocratique au-delà du comité directeur. Je leur ai dit que c’était leur responsabilité, leur choix mais j’ai aussi le sentiment qu’il était de mon devoir d’essayer de leur dire comment j’analysais les choses, quelles étaient, à mon sens, les conséquences de l’une ou l’autre des voies statutaires, la portée de ce choix et que c’était mon rôle de conseil", a-t-elle développé.

"Je ne veux pas m’arroger des responsabilités qui ne sont pas les miennes. Je veux jouer ce rôle d’échanges, de sparring-partners. Je leur ai indiqué que la voie qui me semblait la plus claire, le plus nette, la plus légitime et la plus rapide – parce qu’on a tous envie que cette crise soit résolue rapidement maintenant – c’était la voie d’une démission du comité directeur. Je leur ai indiqué que dans mon état d’esprit ce n’était en aucun cas une mise en cause personnelle de ces membres du comité directeur qui, individuellement, n’ont rien à se reprocher", a-t-elle insisté devant les médias. Sauf que le comité directeur reste finalement en place. Un président par intérim sera donc nommé avant les élections en juin.

RR avec Clément Brossard