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Dusautoir : "J’ai autant confiance dans ce groupe que celui de 2011"

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Thierry Dusautoir vit sa troisième préparation à la Coupe du monde. Le troisième-ligne respire la confiance alors que les Bleus sont réunis à Marcoussis depuis le début de semaine. Le capitaine de l’équipe de France incite ses partenaires à vivre cette expérience à fond, sans se poser de question afin de n’avoir aucun regret, même si certains quitteront l’aventure dès le mois d’août.

Thierry, quel a été votre premier message en tant que capitaine de cette équipe de France pour le début de la préparation qui doit mener les Bleus jusqu’à la Coupe du monde ?

Il a été de profiter du moment présent car le sport de haut niveau, ce n’est pas seulement la compétition. Mon message a surtout été de se construire un état d’esprit.

Avez-vous un rôle important à jouer dans la cohésion du groupe ?

Oui, mais c’est tout à fait naturel. Je ne me mets pas un post-it tous les jours pour me dire que je dois faire attention à la cohésion du groupe. D’ailleurs, le capitaine n’est pas l’unique garant de cette cohésion. Tout le monde est responsable. Une cohésion, ce n’est pas quelque chose qui se décrète, mais qui se vit. C’est ce qu’on est en train de faire.

La Coupe du monde est-elle encore loin ou vous y pensez déjà ?

Ça fait un moment que cette Coupe du monde trotte dans nos têtes. Mais elle est loin aussi car nous ne sommes qu’au début de la préparation et qu’il y a beaucoup de choses à vivre. On va se construire collectivement pour être fin prêt pour cette Coupe du monde.

Dans une si longue préparation physique où chacun a un niveau un peu différent, la responsabilisation est-elle un élément clé ?

Oui, mais je n’ai aucun doute là-dessus. Tous les mecs ont débuté la préparation de façon très professionnelle. Tout le monde joue le jeu, tout le monde souffre ensemble, on s’entraide pour passer les différentes étapes.

Peut-on déjà ressentir des ondes positives après seulement quelques jours de préparation ?

Oui, il y a un bon état d’esprit. Après, avec la fatigue, ce sera plus difficile, mais il n’y a aucune ombre au tableau. Le groupe sera réduit de 36 à 31 éléments le 23 août.

Pensez-vous que cette échéance-couperet soit déjà dans les esprits et puisse perturber certains joueurs ?

C’est dans la tête de certains, mais l’objectif est de ne pas avoir de regret, que l’aventure se termine en août ou en octobre. Tout le monde travaille pour préparer la Coupe du monde. Il ne faut pas se poser de question.

L’aspect humain étant primordial dans un groupe, Philippe Saint-André vient-il vous sonder sur cet aspect ?

Parfois, oui. Mais pour le moment, ce n’est pas d’actualité. Nous sommes encore loin de la liste. Aujourd’hui, on pense à la préparation. On a l’impression que le groupe de 2015 a moins d’expérience que celui de 2011, mais il semble avoir plus de potentiel.

Partagez-vous ce sentiment évoqué par votre coéquipier Pascal Papé ?

Je n’ai pas été forcément aussi loin dans mon analyse, mais je sais que j’ai autant confiance dans ce groupe que celui de 2011. Après, je pense que notre équipe n’a pas encore conscience de ce qu’elle est capable de faire sur le terrain. On a vu quelques prémices, mais nous ne sommes jamais allés au bout de nous-mêmes. On a ressenti beaucoup de frustration durant ces trois dernières années. J’ai bon espoir qu’on voit le vrai visage de cette équipe de France durant le Mondial. 

Mais quel va être le déclic ?

Il n’y a pas forcément de déclic. On joue la compétition ultime donc c’est le moment d’être au rendez-vous.

Les claques reçues depuis trois ans peuvent-elles vous servir ?

Je l’espère ! On aurait préféré débarquer à ce Mondial avec plus de confiance. Mais on n’arrive pas non plus appauvri. On a beaucoup appris dans ces moments-là, dans ces expériences négatives. 

Vous avez été critiqués par les médias, les supporters. On ne croit plus trop en cette équipe de France. Finalement, se préparer sans trop de pression, n’est-ce pas la meilleure solution ?

Le plus important, c’est la pression qu’on se met nous. A ce niveau-là, la pression est importante pour réussir une belle compétition. De toute façon, on n’est pas encore vraiment sur le terrain. On fait du physique, chaque chose en son temps. On va encaisser la charge de travail. Puis on verra durant les matches amicaux ce que la préparation nous a apporté. J’ai déjà vécu deux préparations de Coupe du monde. C’est long et je sais qu’il ne faut pas griller les étapes.

M.L et M.R