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Dusautoir : « Le début de quelque chose d’intéressant »

Thierry Dusautoir

Thierry Dusautoir - AFP

Déçu de la défaite contre les Anglais ce samedi à Twickenham (55-35), Thierry Dusautoir préfère retenir le positif d’un match fou où les Bleus auront encaissé sept essais mais réussi à en inscrire cinq. Pour le capitaine tricolore, il faut garder cet état d’esprit en vue de la Coupe du monde.

Thierry, on a l’impression que l’état d’esprit du XV de France a changé depuis quinze jours suite au coup de gueule de Philippe Saint-André et à l’explication entre joueurs…

Le bilan de ces deux semaines, c’est qu’on a recentré notre réflexion sur le collectif. Tout ce qui s’est passé dans le groupe a aidé à ce que l’équipe ait un meilleur comportement sur le terrain. On a joué un rugby plus collectif, la semaine dernière (victoire 29-0 en Italie, ndlr) comme ce soir. Le véritable enseignement de ces deux dernières semaines, c’est que lorsque l’on se comporte réellement en équipe et qu’on joue collectivement, on est dangereux.

Vos points forts lors des matches précédents, la conquête et la défense, ont été vos points faibles. Comment l’expliquez-vous ?

Ça vient aussi de la qualité du jeu anglais et de la physionomie du match. On aurait pu se passer de deux-trois essais mais notre production a également été différente de ce qu’elle a été ces dernières années. L’un dans l’autre, l’enseignement de ce soir est quand même positif. On est capable de jouer au rugby. Pour aborder la Coupe du monde, il faudra garder ce même état d’esprit tout en retrouvant la sérénité défensive qu’on avait ces derniers temps.

Les Anglais vont ont surpris avec des touches jouées à toute vitesse. Etait-ce affreux à vivre sur le terrain ?

C’était surtout affreux de ne pas être placés défensivement. On a été un peu naïf à ce niveau-là et ils ont mieux joué les coups, tant mieux pour eux. Mais on a aussi imposé des temps de jeu assez importants. Je garde en tête deux essais qu’ils marquent assez facilement. C’est dommage. On a aussi eu moins de réussite au pied que la semaine dernière. C’est un ensemble qui fait qu’on perd le match. Et l’Angleterre a très bien joué au rugby. C’est une équipe très spectaculaire, notamment derrière avec des joueurs qui vont très vite. Ils l’ont encore montré ce soir.

Les deux derniers matches de ce Tournoi vous donnent-ils de l’espoir pour la Coupe du monde ?

En tout cas, c’est une très bonne base pour aborder la préparation. Comme je vous le disais, le gros enseignement des deux dernières semaines, c’est la force de notre collectif quand on se décide à vraiment jouer en équipe. Ça n’a pas été trop le cas sur le début de Tournoi et on a pu le regretter à certaines occasions. Il ne faudra pas revenir en arrière par rapport à ça. Ça doit être un acquis pour notre équipe et on pourra construire là-dessus.

Le match était très plaisant à voir mais n’auriez-vous pas préféré casser le rythme imposé par les Anglais ?

Ils ont imposé du rythme mais on a aussi essayé d’en imposer. C’est une question de maîtrise et d’expérience. Au niveau international, on est quand même une équipe un peu jeune. Mais après tout ce qu’on lui a reproché, on ne peut pas non plus reprocher à cette équipe d’avoir voulu jouer au rugby, se défendre et sortir la tête haute de ce match. A l’avenir, pour la Coupe du monde, il va falloir trouver un équilibre entre être aussi intéressant offensivement et savoir gérer nos matches.

Êtes-vous heureux d’avoir participé à un tel match ?

Je joue à ce niveau pour gagner les matches donc je suis déçu d’avoir perdu. Mais ce n’est pas un point final. Au contraire. C’est le début de quelque chose d’intéressant. Comme l’a dit Philippe (Saint-André, le sélectionneur des Bleus, ndlr), la Coupe du monde commence dès demain. Il ne faudra pas oublier ce Tournoi riche en enseignements et si on est assez malin, on saura le bonifier en vue de cette Coupe du monde.

la rédaction avec W.T. à Londres