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France-Ecosse : Cyril Baille, le costaud ''made in Lannemezan'' qui s'installe chez les Bleus

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Appelé pour la première fois en équipe de France lors de la tournée d’automne, le pilier gauche du Stade Toulousain Cyril Baille a entamé le Tournoi des VI Nations dans la peau d’un titulaire, après les forfaits successifs d’Eddy Ben Arous et Jefferson Poirot. A l’heure où la formation est pointée du doigt, il est le symbole du renouveau, lui « l’enfant du Plateau » de Lannemezan.

« C’est son travail qui paie. On a le cœur qui tape un peu quand on le voit en équipe de France ». Quand Sandrine Baille évoque le parcours de son fils Cyril, l’émotion n’est pas loin dans la voix. Pas forcément des larmes, mais plutôt de la fierté, celle de la trajectoire triomphante du rejeton, qui s’était d’abord essayé au foot, sans succès, avant de se tourner vers le ballon ovale. Pour Cyril Baille, hier pure promesse de Lannemezan - ancien pensionnaire de Pro D2 en 2009-2010 - et aujourd’hui titulaire au sein du XV de France, tout a surtout commencé au pied des Pyrénées. Le lieu qui l’a vu naître et être piqué par la passion du rugby à l’âge de 11 ans, sous les yeux de son père, joueur à Lannemezan et Montréjeau.

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Un lieu que Cyril Baille (23 ans, 1m82, 115 kg, 3 sélections) n’occulte jamais de son quotidien. L’intéressé est encore un enfant du club et sert de modèle aux jeunes de l’école de rugby, qu’il a fréquenté avant de rejoindre le Stade Toulousain à l’âge de 16 ans. « C’est important, ces valeurs. Les gars se souviennent de l’endroit d’où ils viennent et les voir revenir ici, c’est bien » lâche dans un sourire Didier Kubler, le responsable de l’établissement. Cyril Baille n’a pas oublié qu’avant d’éclore à la face de l’Hexagone sous les couleurs toulousaines, de rafler un titre de champion de France cadets dès sa première année aux côtés de Christopher Tolofua et Dorian Aldegheri – l’actuelle première ligne du Stade Toulousain – en finissant la saison invaincus, c’est bien à l’ombre du club Rouge et Noir qu’il s’est formé.

« Il répond à un texto à la minute, même une heure avant le coup d’envoi »

« C’est une fierté pour sa famille, pour lui et pour le club, savoure le vice-président de Lannemezan (Fédérale 2) Philippe Dastugue. Avoir des éléments comme ça qui sortent du terreau… Et puis, il reste toujours aussi disponible. Il répond à un texto à la minute et même à une heure d’un coup d’envoi. » Aujourd’hui sous les feux des projecteurs en Bleu, titulaire face à l’Angleterre lors du Tournoi des VI Nations, de nouveau aligné d’entrée ce dimanche contre l’Ecosse, Cyril Baille, titulaire indiscutable à Toulouse et baptisé en Bleu le 12 novembre dernier contre les Samoa… devant sa famille, reste attaché à sa ville, sa terre.

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La preuve, ce besoin d’aligner les kilomètres – 120 exactement – entre Toulouse et son lieu de naissance et de se rapprocher des montagnes pour retrouver les siens, autant pour aller soutenir son cousin Richard, joueur de Lannemezan, que pour humer à nouveau l’atmosphère du stade François Sarrat. Même quand le thermomètre affiche -4 degrés. « C’est important d’avoir ce noyau parce qu’on est confronté à beaucoup de pression, beaucoup d’attente, confie Cyril Baille. Quand j’ai été appelé en équipe de France, j’ai un peu mesuré le chemin parcouru. Ça, ce sont mes racines, mais il faut continuer à aller de l’avant, ne pas seulement se focaliser sur le passé. »

S’il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait, lui qui a tout bien fait depuis son plus jeune âge en passant par toutes les catégories tricolores, est déjà, en soi, un sacré modèle de réussite. « On a critiqué la formation à la française mais on ne veut pas faire jouer les jeunes, pointe du doigt Philippe Dastugue. Désormais, l’équipe de France leur fait confiance. » A bon escient. Dynamique, bon ballon en main et fort d’une bonne tenue en mêlée, Baille recense toutes les qualités du pilier moderne. Au vu de sa fulgurante progression, « l’enfant du Plateau » a l’avenir devant lui et de quoi rendre encore plus fier les enfants de Lannemezan. Et soucieux, ce dimanche, le camp écossais.