France-Italie (VI Nations) : Vakatawa explosif, Plisson décisif

TOPS
Virimi Vakatawa
C’était le principal point d’interrogation de ce XV de France new-look. Le facteur X. Attraction venue du rugby à 7, Virimi Vakatawa passait un test grandeur nature à quinze et au sein de la grande équipe de France. L’intéressé l’a réussi haut la main, réalisant une prestation en tout point remarquable, aussi bien offensivement que défensivement. Il n’aura fallu qu’un quart d’heure à l’ailier fidjien pour inscrire son premier essai en bleu. C’est encore lui qui vient contester un ballon à Campagnaro, en relais d’un plaquage décisif de Fickou (53e). Lui qui s’illustre à l’heure de jeu sur une avancée de dix mètres tout en puissance, en cassant pas moins de cinq plaquages, et qui est directement à l’origine du dernier essai des Bleus. Bref, samedi après-midi, on n’a vu que lui sur la pelouse du Stade de France.
Jules Plisson
Il a longtemps été dans l’autre catégorie, où il aurait accompagné sans souci Sébastien Bézy. Mais il y a eu cette seconde période, celle où l’ouvreur du Stade Français a retrouvé ses esprits, plus d’allant et plus de créativité dans le jeu, à l’image de cette chandelle pour lui-même (53e). Surtout, Jules Plisson a retrouvé un rôle de buteur et il n’a pas failli dans sa tâche, transformant l’essai de son coéquipier et ami Hugo Bonneval, avant de passer deux pénalités, dont la dernière de 50 mètres. Celle de la gagne.
Sergio Parisse et Hugo Campagnaro
Le premier a fait ce qu’on attendait de lui, c’est-à-dire du Sergio Parisse, roublard quand il le faut, à la limite au bon moment, à l’image de cette mini-brouille avec Damien Chouly, et décisif surtout pour les siens, avec un essai (25e) et une implication directe sur le deuxième, inscrit par Canna (45e). Le deuxième a fait mal, très mal à la défense française. Hugo Campagnaro ne s’est pas contenté de tourmenter Jonathan Danty et Gaël Fickou : il a littéralement mis à genoux la défense française, cassant régulièrement les plaquages adverses. Les deux hommes ont animé le jeu italien. Mention plus qu’excellente pour Parisse, qui a bien failli être, à nouveau, le héros de l’après-midi sur un drop tenté en toute fin de match… et qui ira mourir à côté des poteaux français.
FLOPS
Sébastien Bézy
Choisi pour buter à la place de Jules Plisson, Sébastien Bézy est totalement passé à côté de son sujet face aux perches. Une pénalité imprécise et peu puissante (13e) et une transformation totalement dévissée (14e) : un couac inattendu pour celui qui culmine à 89 % de réussite dans cet exercice en championnat. Le demi de mêlée du Stade Toulousain a certainement craqué sous la pression. Il n’a pas toujours donné l’impulsion attendue dans le jeu, relâchant notamment le ballon à plusieurs reprises. Une prestation décevante et qui souffre de la comparaison avec l’excellente seconde période de Plisson, au jeu au pied beaucoup plus précis. Remplacé par Machenaud (68e).
La paire Danty-Fickou
Ils ont souffert, c’est le moins que l’on puisse dire. Certes, Gaël Fickou a eu la bonne idée de chiper le ballon dans les mains de Sergio Parisse (alors en train de se plaindre auprès de l’arbitre) et de lancer Maxime Médard pour le deuxième essai tricolore (Chouly, 49e). Le trois-quarts centre toulousain était également là pour rattraper in extremis Hugo Campagnaro juste avant la pause, mais c’est à peu près tout ce qu’a fait le Toulousain (remplacé par Mermoz, 56e). Souvent en retard, ses plaquages ont manqué d’autorité et de tranchant. Tout ce que l’on reproche aussi, sur ce match, à Jonathan Danty, beaucoup trop emprunté et brouillon. Bien mieux en seconde période, quand les Bleus ont enfin remis les mains sur le ballon, avec ce relais décisif sur l’essai de Bonneval (60e).
La première ligne des Bleus
C’était l’axe fort des Bleus version Saint-André, la garantie sur laquelle voulait s’appuyer Guy Novès. Mais cette caution « expérience » de ce XV de France new-look a failli. On n’a pas reconnu la première ligne tricolore, si rugueuse et si disciplinée par le passé. On a vu un Eddy Ben Arous souvent à la faute ou encore un Rabah Slimani peu à son avantage. C’est logiquement que Guy Novès a sorti le premier puis le deuxième au profit d’Uini Atonio et de Jefferson Poirot, très tonique pour sa première (50e). Deux changements qui ont contribué, aussi, à l’allant tricolore de la fin de match. Une donnée que le nouveau sélectionneur ne pourra que prendre en compte pour la composition du prochain XV de France.