Galles-France: ce qui a changé chez les Bleus depuis la Coupe du monde

Les joueurs: les jeunes au pouvoir
On s’y attendait mais la tendance se confirme. Une page s’est bien tournée le 20 octobre 2019, jour de l'élimination du XV de France en quarts de finale de la Coupe du monde contre le pays de Galles (19-20), à Oita. Entre retraite et méforme, la génération Guirado a passé le témoin à celle désormais guidée par capitaine Ollivon. Un chamboulement pour l’instant payant opéré par Fabien Galthié. Ce samedi, au Principality Stadium, seuls sept Tricolores auront vécu la cruelle défaite face aux Gallois: Vakatawa, Fickou, Ollivon, Dupont, Ntamack, Alldritt et Le Roux. Symbolisé par l’explosion du demi de mêlée toulousain Antoine Dupont (23 ans), ce renouveau est notamment impulsé par les champions du monde de moins de 20 ans. Mais d’autres joueurs tels qu’Anthony Bouthier, à l’arrière (2 sélections), surprennent et passeront un test grandeur nature ce samedi face aux Gallois. Avec 234 sélections cumulés (et un âge moyen de moins de 25 ans), les Tricolores ne pèseront pas bien lourd face aux 859 capes des Gallois (un record dans le Tournoi). Mais avec la fougue de la jeunesse et la confiance retrouvée, ils devraient avoir les armes pour mettre le feu à Cardiff.
Le staff: Galthié le patron, Edwards "l'infiltré"
On a presque déjà oublié Jacques Brunel. Très attendu au poste de sélectionneur, Fabien Galthié, 50 ans, n’a pas encore connu la défaite. Epaulé par le manager Raphaël Ibanez, il a constitué un staff solide avec Laurent Labit, William Servat, Karim Ghezal, Thibault Giroud, Nicolas Buffa et Shaun Edwards. Ce dernier, en charge de la défense, fut membre du staff du pays de Galles pendant onze ans. "Il nous apporte toute sa science de la défense, concède Laurent Labit. Mais là où Shaun Edwards est très pointu, la richesse qu'il nous a amenée, c'est une expertise à l’intérieur de l’organisation, dans tous les détails qui font que l’on va encore plus perturber l’adversaire. Des tâches auxquelles nous n'apportions pas souvent d'importance comme ce qu'il peut se passer après un plaquage, dans les rucks ou au niveau des trois-quarts sur les extérieurs." Edwards sera évidement un atout très précieux avant de défier ses anciens joueurs.
Le jeu: des résultats et du panache
"C’est une toute nouvelle équipe de France, avec de nouvelles perspectives, un nouveau sélectionneur et un nouveau staff." Du haut de ses 136 sélections, le capitaine gallois Alun Wyn Jones sait qu’il aura face à lui une toute autre opposition qu’au Japon il y a quatre mois. Qui aurait pu prédire que cette équipe de France, si laborieuse et si fébrile il y a quelques mois, se payerait l’Angleterre, vice-championne du monde, pour son entrée en lice dans le Tournoi ? Certes, tout n’est pas encore parfait. Les Bleus manquent encore de constance sur la durée. Ils ont des trous d’air, des périodes de flottement. Ils ont encaissé trop d'essais (deux contre les Anglais et trois face aux Italiens). Mais en trouvant un colonne vertébrale solide avec Anthony Bouthier à l'arrière, Antoine Dupont et Romain Ntamack à la charnière, Gregory Alldritt en numéro 8 et Julien Marchand en talonneur, Fabien Galthié a déjà réussi à trouver de la cohésion. Et un jeu offensif attrayant. Reste à confirmer cette tendance pour son premier match à l’extérieur.