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Galles-France: danger à tous les étages pour les Bleus

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Après deux sorties prometteuses mais très largement perfectibles, le XV de France de Guy Novès va passer un vrai test ce vendredi (21h05), au Principality Stadium, face au pays de Galles. De l’ambiance hostile en tribunes à l’ambition galloise, en passant par l’inexpérience tricolore, RMC Sport vous dévoile les principaux dangers qui attendent les Bleus.

Un Principality Stadium tout sauf accueillant

Question de naming oblige, on ne dit plus, depuis le 1er janvier - et on ne le dira plus pendant dix ans, date de la fin de la concession – le Millenium Stadium de Cardiff mais le Principality Stadium. Si le nom, celui de l’entreprise de BTP Principality, change, l’ambiance et le lieu restent les mêmes. A savoir un véritable enfer pour l’équipe s’opposant au pays de Galles. Et le bruit risque d’être assourdissant pour les oreilles de nos Bleus puisque le toit du stade sera fermé vendredi soir. « J’espère qu’ils ne vont pas nous laisser six minutes dehors tout seuls avec cette ambiance de feu, confie Maxime Médard. Ils mettent le feu avant et l’équipe met souvent le feu pendant aussi. » Ne comptez pas sur Guy Novès pour se laisser dépasser par ce type d’ambiance. Ni laisser ses joueurs se faire déborder par l’atmosphère. « Quand il y a 80 000 personnes au Stade de France, ce ne sont que des personnes qui crient et qui soutiennent leur équipe, martèle le sélectionneur des Bleus. Je crois quand même que tous les joueurs ont joué de grands matches de Coupe d’Europe dans des stades pleins. Tout ça c’est vraiment très beau et très agréable ce côté spectaculaire. Mais une fois que le coup de sifflet est donné, ce sont quinze gars qui rencontrent quinze autres joueurs valeureux ».

Un choc en forme de combat pur et dur

Quand on demande aux joueurs du XV de France d’évoquer leur adversaire de vendredi, c’est le même mot qui revient tout de suite : puissant. « C’est une équipe avec des joueurs très puissants, qui aiment bien bastonner », résume Maxime Médard. Un goût de la baston visiblement partagé par les Français, à en croire les Gallois, qui ont mis en exergue plusieurs gestes dangereux de la part des Tricolores. « Les médias ont réagi par rapport à ce qui a été réservé à Jonathan Sexton, le petit coup d'épaule de la part de Maestri… explique Rob Coe, patron de l’agence de presse Westgate PR et spécialiste rugby du Western Mail et du Cardiff Echo. Mais attention, le pays de Galles a toujours répondu au feu par le feu. Et si vous jetez un coup d'œil aux statistiques, dans l'histoire du Tournoi des VI Nations et des V Nations, il y a eu d’un côté, cinq joueurs français expulsés et de l’autre quatre Gallois. » Jules Plisson refuse d’ailleurs qu’on colle une étiquette au XV de France. « Je ne savais pas qu’on faisait peur. C’est vrai qu’eux, ils ne sont pas méchants ni brutaux... lâche l’ouvreur du Stade Français. Nous, on est restés dans les règles du jeu. On ne va pas prendre ces déclarations au sérieux. On passe au-dessus. » Il faudra le prouver vendredi soir.

Des Gallois très ambitieux

Les Bleus devront se maîtriser et… maîtriser une formation des plus ambitieuses. Les Gallois, quarts de finaliste valeureux de la dernière Coupe du monde, ont remporté les éditions 2012 et 2013 du Tournoi des VI Nations. Et les hommes de Warren Gatland n’ont pas d’autres ambitions que de soulever à nouveau le précieux trophée. « Même si on a connu une bonne période il y a trois ou quatre ans, on est surtout conscient de la difficulté de s'imposer dans le VI Nations, assure le capitaine Sam Warburton. On veut ramener le trophée à la maison à nouveau, et j'estime qu'on a de bonnes chances de le faire cette année. » Les bonnes chances, ce sont déjà ces jolies statistiques face aux Bleus : les Gallois n’ont plus perdu contre la France depuis 2011 et le quart de finale de la Coupe du monde (9-8). Depuis, ce sont quatre défaites de rang qu’ont subies les Tricolores. L’avantage psychologique sera là mais… « Pour avoir joué dans un club que l’on annonçait souvent favori, je pense que cela ne veut rien dire du tout, lâche Guy Novès. Puisque vous le rappelez, on n’a pas battu cette équipe depuis très longtemps. Donc on va essayer de jouer comme de bons petits Français. » On n’est pas obligé de le croire.

Des Bleus qui doivent encore prouver

Poussifs et heureux contre l’Italie, bien plus consistants contre l’Irlande, les Bleus version Guy Novès passent leur véritable test ce vendredi face au pays de Galles. Et le sélectionneur attend beaucoup de ses jeunes, notamment de ceux qu’il a choisis de faire entrer pour ce match, comme Djibril Camara. « J’attends de lui, d’abord, qu’il ne soit pas impressionné par le contexte, qu’il donne le meilleur sur le terrain, insiste l’ancien entraîneur du Stade Toulousain. J’attends de lui qu’il utilise ses qualités en étant bien conscient qu’il fera sûrement des fautes. » Ce que fera peut-être aussi Maxime Machenaud, auteur de deux belles entrées face à l’Italie et l’Irlande. Titulaire cette fois à la mêlée, le Racingman a une occasion en or de s’illustrer, qui plus est en dans un contexte difficile. « Il a eu un comportement parfait, souligne Novès. Encore une fois, pour faire vivre le groupe de l’intérieur, il était nécessaire de récompenser ce joueur. Nous avons deux joueurs (Bézy et Machenaud) qui ont du talent, il était intéressant de voir un petit peu ce que Maxime pouvait apporter à l’équipe dans un contexte qui sera sûrement plus compliqué que les deux matches au Stade de France. »

Alix Dulac