L'Australien Rocky Elsom, ex-président du club de rugby de Narbonne, visé par un mandat d'arrêt international

Rocky Elsom, encore joueur de rugby avec l'Australie, en 2011 - Iconsport
Un mandat d'arrêt international et une condamnation à deux ans de prison ferme pour abus de biens sociaux. Voici ce qu'a prononcé la justice françase à l'encontre de Rocky Elsom, ancien joueur de rugby australien et président du club de Narbonne, ce vendredi. Le tribunal correctionnel de Narbonne l'a aussi condamné à 100.000 euros d'amende dont 50.000 avec sursis, à 240.000 euros à payer au liquidateur judiciaire du Racing Club de Narbonne, qui évolue au 3e niveau national.
Yann Le Bras, avocat de Rocky Elsom, a averti qu'il allait faire appel de la décision, et n'a pas dit où se trouvait son client. "J'ai soumis au tribunal à la fois de graves problèmes de procédure et des éléments permettant de relaxer Rocky Elsom", a-t-il dit à l'AFP.
Le parquet avait requis le 14 février trois ans de prison et 630.000 euros d'amende à l'encontre de l'Australien, rejugé après avoir fait opposition à une première condamnation en octobre à cinq ans de prison.
L'ancien capitaine des Wallabies et troisième ligne aux 75 sélections ne s'est jamais présenté aux audiences mais lors du deuxième procès, il était représenté par un avocat. Injoignable pendant toute la première procédure, il s'était justifié en assurant n'avoir pas été informé de la date de l'audience. Il avait donc fait opposition au premier jugement, dans le cadre duquel un mandat d'arrêt international avait déjà été émis contre lui.
Champion de France en 1936 et 1979, Narbonne avait été placé en liquidation judiciaire et relégué en Fédérale 1 en 2018, après des années de difficultés financières.
Un troisième mandat d'arrêt prononcé contre lui
La décision de vendredi "est une réelle satisfaction. Il a été reconnu coupable d'avoir dilapidé les fonds du club et condamné à verser une somme conséquente en réparation de son préjudice", a réagi auprès de l'AFP l'avocat du liquidateur judiciaire du club, Patrick Tabet.
L'avocat de la partie civile relève qu'il s'agit du "3e mandat d'arrêt prononcé contre lui".
À l'audience, Me Le Bras avait plaidé la relaxe, estimant que son client n'avait "ni volé, ni pillé ce club sur les dix mois où il était en fonction avant un changement de gouvernance, mais essentiellement payé des salaires dus à des joueurs et une facture au distributeur de bière".
Président du Racing Club de Narbonne Méditerranée en 2015-2016, M. Elsom était notamment poursuivi pour avoir versé 79.000 euros à un ancien entraîneur ou encore embauché comme directeur général, pour environ 7.200 euros par mois, un individu vivant en Australie qui "n'est jamais venu à Narbonne" et "n'a fait aucune prestation" pour le club, selon Me Tabet.
Lors du premier procès, le tribunal l'avait jugé coupable d'abus de biens sociaux, de faux et usage de faux, et l'avait condamné à cinq ans de prison, ainsi qu'à verser 705.000 euros à la partie civile. Lors du deuxième procès, il a été relaxé des accusations de faux et usage de faux.