RMC Sport

La puissance tricolore… et son imprécision, un succès poussif: le débrief de France-Ecosse

-

- - -

Au terme d’un match qu’ils n’auront jamais semblé maîtriser, les Bleus se sont imposés devant l’Ecosse (22-16) et ont remporté leur premier succès dans ce Tournoi 2017. Un succès acquis plus grâce à la puissance tricolore et l’indiscipline adverse que grâce au jeu des hommes de Guy Novès, encore trop brouillons.

Des Bleus encore trop brouillons

La possession (152 passes contre 105), ils l’ont eu. L’occupation du terrain adverse (418 mètres parcourus contre 312) aussi. Les cartouches pour aller chatouiller les 22 mètres écossais et plus si affinités, également. Mais lorsqu’il a fallu concrétiser le tout, les joueurs du XV de France ont bafouillé leur rugby. On ne peut reprocher aux Bleus leur envie, leur souci de jouer, encore et partout – trop parfois quitte à se mettre sous pression, n’est-ce pas Spedding ? - et leurs belles intentions. Mais on ne peut que déplorer ces ballons tombés, ces scories techniques, comme ce passage à vide (26e) finalement transformé en pénalité tricolore pour un geste d’humeur de Price. Cet en-avant de Maestri (51e) alors que les Français étaient sur une bonne séquence de jeu. Ou encore certains mauvais choix, notamment à la 65e minute où les Bleus refusent de jouer au pied et jouent d’abord la touche, puis la mêlée, qui accouchera d’un essai invalidé à Lamerat… avant, enfin, de prendre les points. Et de gagner leur premier match dans le Tournoi (22-16).

A lire aussi: le film du match

Goujon-Gourdon-Picamoles : physiquement, il n’y a pas eu photo

Guy Novès ne s’en était pas caché avant la rencontre : en alignant Loann Goujon comme titulaire à la place de Damien Chouly, le sélectionneur du XV de France voulait donner du poids et de la puissance à son groupe en phase de conquête. Un choix qui lui a donné raison tant les Bleus ont dominé les Ecossais en mêlées (9 gagnées contre 4) et dans les impacts, offensifs comme défensifs. Mention spéciale à Louis Picamoles, qui a excellé dans cet exercice et mis à mal bon nombre de velléités adverses. Mais aussi à Kevin Gourdon, auteur d’une belle percée dans le cœur du jeu dans la foulée de l’essai écossais (45e), et à l’origine de l’égalisation sur pénalité de Camille Lopez (16-16). Un fait de jeu important puisque derrière, les Bleus n’ont plus été rattrapés.

Sale dimanche pour Vakatawa

A lire aussi: les tops et flops de France-Ecosse

Le sélectionneur l’a dit en progrès physiquement et techniquement. Pour la première partie, difficile de juger tant il n’a pas existé offensivement, notamment à cause de la défense rigoureuse des Ecossais dans sa zone et sur sa personne. En revanche, pour la seconde partie, on peut émettre de grosses réserves, en tout cas sur son match ce dimanche. L’ailier a été inexistant dans le jeu, autant à cause des difficultés de ses partenaires à le trouver que par ses propres… difficultés, face à une surveillance rapprochée, à trouver des espaces. Et que dire de sa défense, aux abonnés absentes, notamment sur les deux essais adverses. Trop naïf ? Pas assez concerné ? Son remplacement par Huget (54e) a sonné comme une sanction. Et si elle venait à être confirmée, elle était on ne peut plus logique.

Un succès qui fait du bien… mais qui est sans marge

A lire aussi: l'actu du Tournoi des VI Nations

Pour résumer… les Bleus de Guy Novès ont ouvert leur compteur de succès dans ce Tournoi 2017 et mis fin à la vilaine série de trois défaites consécutives. Oui, les Français se sont épargnés le scénario bien connu, vu et revu ces derniers mois et pas plus tard que la semaine dernière contre l’Angleterre (19-16), de la défaite encourageante. En revanche, ils ont signé ce dimanche un succès tout sauf probant, la faute aux mêmes erreurs, la faute à cette même incapacité à faire nettement la différence en phases offensives. Pis, on a même eu l’impression désagréable de revoir certains maux bleus oubliés ces derniers temps, comme ces ballons cafouillés, ces grosses incompréhensions dans le jeu ou ces incroyables erreurs individuelles, comme cette mauvaise appréciation de Spedding sur le deuxième essai adverse (44e, Swinson). En clair ? Malgré une possession de balle à son avantage, c’est grâce à sa puissance, qui a régulièrement poussé les Ecossais à la faute, et au pied quasi mécanique de Camille Lopez (6/7 face aux perches) que par le jeu que les Français ont triomphé aujourd’hui. « C’est peut-être moins joli comme succès mais on a la fierté d’avoir gagné, savoure Camille Lopez. Ce dimanche, c‘était une équipe de France très moyenne. Mais ce groupe, qui travaille dur depuis des mois, avait besoin de cette victoire. »