Laporte: "Il faut que l’équipe de France redevienne notre priorité"

Bernard Laporte - AFP
Le rugby français veut se relever. Au lendemain de la deuxième défaite des Bleus dans l'édition 2017 du tournoi des Six Nations, en Irlande samedi (19-9), Bernard Laporte a donc décidé de lancer quelques chantiers.
S'inspirer de l'Irlande
Pour le président de la Fédération française de rugby, la nécessité est de "l'intérêt de l'équipe de France". Au micro de RMC Sport, il compare la situation actuelle des Bleus à celles de certains voisins : "On ne peut pas regarder les trains passer et ne pas monter dedans. Ce n’est plus possible. On a entre 160 000 et 180 000 licenciés adultes hommes. L’Ecosse en a 13 000 et l’Irlande 15 000, ou le contraire. On en a 15 fois plus, pratiquement ! Eux ont mis des réformes en place : ils regagnent. Et nous, nous sommes à la peine."
Des joueurs sous contrat avec la Fédération
L'idée de Bernard Laporte est de nouer des contrats entre la Fédération française de rugby et certains joueurs. "Ça me semble être une mesure importante. Et les résultats - je dis bien LES résultats - me confortent dans cette idée", déclare l'ancien sélectionneur.
Il y va aussi de l'intérêt des clubs français, qui perdraient certains joueurs internationaux pour plusieurs semaines mais seraient dédommagés. "Certains présidents de Top 14 me disent 'On ne les a pas pendant quatre moi et demi mais on les paye pendant quatre mois et demi. Donc si vous les prenez et les payez six mois, ça nous enlève une contrainte financière", reprend Bernard Laporte, selon qui "une quarantaine de joueurs" seraient concernés. Il ajoute que chaque joueur serait "en moyenne" six mois avec les Bleus, avec un travail prioritaire sur la récupération, puis sur le développement du joueur "pour qu'il soit performant quand il va intégrer les semaines avec l'équipe de France".
Les joueurs disent oui
Les projets de Bernard Laporte ont été élaborés avec les présidents des clubs du Top 14, mais aussi avec les joueurs eux-mêmes. En début de semaine, le président de la FFR les a rencontrés justement à Nice pour aborder la question de la convention financière. Le syndicat des joueurs a aussi pris part aux discussions et les leaders des Bleus - le capitaine Guilhem Guirado, Louis Picamoles, Yoann Maestri - ont été consultés. Résultat ? "Ils ont signé à l'unanimité", assure Bernard Laporte.
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Un chantier à douze millions d'euros
Le successeur de Pierre Camou à la présidence de la FFR annonce à RMC Sport que ce projet "va coûter dans les douze millions d'euros". "Il faut savoir qu'on donne pratiquement cinq millions d'euros à la Ligue déjà. Donc, il en manquerait sept", précise-t-il.
Trouver les fonds nécessaires à ce financement ne serait pas une mission impossible d'après lui : "Un match supplémentaire contre une nation majeure - All Blacks, Afrique du Sud, Australie - en novembre, c'est entre six et huit millions d'euros de recettes. Je crois que le jeu en vaut la chandelle. Il y a moyen de rémunérer ces contrats. Tout ça est planifié, a été étudié, a été écrit. Bien sûr qu'on ne part pas dans le vide, sans quoi ce serait un manque de sérieux de notre part. Je peux vous garantir que c'est tout le contraire".