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Laporte : "Je serai plus un protecteur, un paravent, pour Novès"

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Président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte était l’invité de Direct Rugby ce lundi sur RMC. Le nouveau patron du rugby tricolore est notamment revenu sur sa rencontre avec le sélectionneur des Bleus Guy Novès dimanche au stade Mayol.

Bernard Laporte, étiez-vous au courant que Guy Novès assisterait comme vous au match Toulon-Racing 92 dimanche ?

Quand j’ai décidé d’y aller, Mourad Boudjellal m’a dit que Guy Novès assisterait au match. J’ai répondu "c’est marrant, très bien, comme ça je le croiserai, je le rencontrerai". C’était vraiment le fruit du hasard.

Vous vous étiez vus depuis votre entrée en fonction ?

Non, on ne s’était pas vu. On a pris acte pour une réunion la semaine prochaine. C’était bien déjà de se saluer et de se voir. Aucun souci, avec plaisir.

On a beaucoup évoqué depuis quelques semaines vos relations contrastées…

J’ai tellement entendu de bêtises. C’est incroyable. Je me suis battu contre ce principe : tu arrives, tu es le roi, tu vires untel, tu mets untel à sa place. De quel droit je virerais un entraineur de l’équipe de France ? Que ce soit Guy Novès ou un autre. Je suis le président. La Fédération ne m’appartient pas. Je ne suis pas une boite privée. Je respecte les compétences de Guy Novès, son palmarès. Je lui disais hier, il faut qu’on gagne, on va travailler ensemble. La grande chance pour lui, c’est qu’il aura un président qui connait parfaitement son métier. Je serai plus un protecteur, un paravent pour lui. Je connais la difficulté de ce poste. J’ai une confiance totale. Mais je veux qu’on soit ambitieux. On a trois ans pour être champion du monde. Si on n’a pas cette envie, il ne faut pas aller à la tête de la Fédération. Qu’il n’y ait pas un joueur français dans l’équipe mondiale, ça m’agace profondément.

Guy Novès est-il assuré d’aller au bout de son cycle de quatre ans, soit jusqu’à la Coupe du monde 2019 ?

Un sélectionneur devrait avoir deux ans, plus deux. Si ça ne se passe pas bien, tu peux dire "on arrête". C’est plus prudent. Aujourd’hui, l’équipe de France est en progression mais ce n’est pas suffisant parce qu’elle ne gagne pas. Il faut que l’on soit clair là-dessus. Il y a de réels progrès. Dans l’année où il va y avoir 10-11 matches, si on n’en gagne aucun, ça interpellerait tout le monde. Je suis convaincu du contraire. Je suis convaincu que l’équipe de France va avoir des résultats. Je n’imagine que le positif. Une très bonne année 2017. Et continuer avec Guy et tout son staff jusqu’en 2019. Je n’envisage pas d’autre solution.

Etes-vous toujours résolu à mettre en place des contrats fédéraux avec les internationaux ?

Aujourd’hui, si on ne prend pas la résolution de prendre les joueurs sous contrat, on fera fausse route. C’est un de mes engagements forts. La FFR doit avoir pendant six mois les joueurs à disposition, si on veut qu’ils soient compétitifs. L’intensité dans les clubs va s’accentuer. Il faut protéger les joueurs. Six mois avec la Fédé, six mois avec les clubs, c’est une très bonne chose. Ce n’est pas pour léser les clubs. C’est pour l’intérêt général. Il ne peut y avoir de bagarre. Si on décide demain, il n’y a pas de bagarre. Les joueurs sont demandeurs d’avoir un double contrat. Ce sont eux qui sont au milieu de l’arène. Dimitri Szarzewski, qui n’est plus international, me disait hier, ça cogne de plus en plus, ça fait mal de plus en plus, c’est trop difficile aujourd’hui. C’est une obligation que ça intéresse les joueurs. Ne joueront en équipe de France que ceux qui auront un double contrat. Ça prendra un mandat à mettre en place. Ne rêvons pas. Il y a un droit du travail. Il y a des contrats signés qu’il faut respecter. On n’aura pas 35 joueurs sous contrat au 1er janvier 2018. Ce n’est pas possible.

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