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Laporte : "Mermoz ? Je croyais que c’était un mauvais garçon…"

Bernard Laporte

Bernard Laporte - AFP

Invité à réagir sur le retour au sein du XV de France de son trois-quart centre Maxime Mermoz, pour le match du Tournoi des VI Nations dimanche 15 face à l’Italie (16h), Bernard Laporte n’a pas caché sa joie pour son joueur… tout en égratignant volontiers le staff tricolore, qui avait écarté, sans raison selon lui, l’ancien Perpignanais.

Bernard, comment accueillez-vous le retour au sein du XV de France de Maxime Mermoz ?

Je croyais que c’était un mauvais garçon... On m’avait dit que c’était un mauvais garçon et de suite, je suis monté au créneau. Ce que je n’accepterai pas, c’est que l’on critique mes joueurs. Jamais on ne critiquera mes joueurs et notamment sur la place publique. Quand je veux les critiquer, c’est dans une salle. Je leur dis ce que je pense et vous ne le saurez jamais. Quand on me dit qu’on ne prend pas Maxime Mermoz parce qu’il a un mauvais état d’esprit, parce que ceci, parce que cela… je pense qu’il a dû changer en trois semaines. Son état d’esprit a changé. Il est passé à la machine à laver. Son état d’esprit est meilleur. Il a été remplaçant de Giteau et de Bastareaud pendant deux ans et il a toujours eu un excellent état d’esprit. Moi, je l’ai vécu ça. Alors quand on me dit le contraire, je dis ‘non, ce n’est pas vrai’. Je suis content qu’il revienne en équipe de France. Il a été clean, il a accepté sa non-sélection. Je lui ai dit ‘je l’ai fait pendant 8 ans. J’en ai pris des mecs, j’en ai viré. Mais ce que je regardais, c’est l’attitude de ceux qui partaient.’ Il faut une bonne attitude à ce moment-là. Il a eu une bonne attitude. Il revient, tant mieux pour lui. Il le mérite. Il fait des bons matches, il fait des efforts. Même si c’est contraignant pour nous pour le prochain match, c’est une bonne chose pour lui.

Quel regard portez-vous sur les problèmes actuellement rencontrés par le XV de France ?

Je ne répondrai pas. Je n’ai pas à parler de l’équipe de France. Je ne lis pas, je ne sais pas… J’ai occupé ce poste pendant 8 ans. Je connais la complexité. N’attendez pas de moi de réagir, de surréagir sur l’équipe de France. Je n’ai rien à dire. Si ce n’est que quand l’équipe de France perd, comme tous Français qui aiment le rugby, je suis déçu. Et peu importe qui l’entraîne, peu importe qui joue. Je l’ai toujours aimé l’équipe de France. Avant, quand je l’ai entrainé, après… J’aime même toutes les équipes de France car quand le hand gagne, je suis content. J’ai eu le privilège d’être secrétaire d’Etat pendant deux ans, de vivre aux côtés de toutes les équipes de France. J’ai appris à toutes les aimer. C’est un concours de circonstances qui fait que l’équipe de France ne va pas bien. Ce n’est pas la faute de Pierre, de Paul ou de Jacques. Ce serait trop facile et trop simple.

Un mot pour finir sur le livre de Pierre Ballester, « Rugby à charges »…

Je trouve que c’est lamentable. Je connais Pierre Ballester, pour l’avoir côtoyé au ministère des Sports, notamment sur l’affaire Armstrong. Je vais lui dire demain ‘vous êtes une prostituée, je vais l’écrire et après vous allez vous démerder avec ça en me disant’ non, mais prouvez-le’. C’est facile de dire ça. Quand on dit que Jean-Pierre Rives prenait 6 Captagon par match, c’est d’un ridicule… Mais ce n’est pas lui qui le dit, c’est un médecin qui le dit. On ne sait pas qui ça. Ah si, que c’est un mec malheureux, soi-disant. Mais bon, on s’en fout qu’il soit malheureux. Quand on dit des choses comme ça, c’est grave. C’est un livre à charges. Je pense que ça va faire pschiiit, un livre comme ça. Il n’y a aucune preuve… c’est facile de dire untel est untel. Tillous-Borde a fait la une des journaux. Mais Tillous-Borde, il pèse les carottes, il pèse tout, lui. Vous me parlez de quoi ? De dopage ? Soyons sérieux. Quant à Jean-Pierre Darnaud, c’est pareil. Comment voulez-vous qu’un osthéo pourrait faire des choses sans que les autres, le président, le médecin qui accompagne les joueurs, ne soient au courant. Et comment voulez-vous faire du dopage organisé dans une équipe de rugby ? Le jour où ceux qui ne jouent pas s’en vont, la première chose qu’ils vont dire c’est ‘vous savez ce qu’ils nous ont fait prendre’… Ça n’existe pas ça. Après je ne dis pas qu’individuellement il n’y a pas eu des cas. Il faut faire attention. Il y en a eu des cas. Il peut y en avoir d’autres. Il faut être très vigilant là-dessus. Quand j’étais secrétaire d’Etat, on avait accentué la loi sur le dopage. On était même allé plus loin. Ils peuvent nous contrôler toutes les semaines. Au moins, c’est un gage de sécurité pour nous. Que ce soit le président ou moi, on ne sait pas ce que les joueurs font chez eux. Si demain, ça nous tombe dessus, on ne sera pas content. Plus il y a de contrôles, mieux je porte.

la rédaction