
Les Blacks n’enterrent pas les Bleus

Yannick Jauzion face aux Blacks lors de la Coupe du monde 2007 - -
Les baffes de l’histoire, les All Blacks en ont tellement pris face au XV de France, qu’ils se méfient toujours avant de tendre la joue. Les hommes de Graham Henry dominent la planète rugby à un an de leur Coupe du monde (match d’ouverture le 9 septembre 2011). Ils n’ont concédé aucune défaite lors du Tri-Nations et ont fini invaincus leur tournée d’automne face aux nations britanniques et irlandaise. La France, elle, s’est faite découper en rondelles par l’Australie samedi dernier au Stade de France (59-16). Ces poulets sans tête n’ont pas la carrure d’un champion du monde. Tout le monde le dit. Sauf… les Blacks.
Les Néo-Zélandais n’oublient pas le quart de finale de 2007 (20-18) et la demi-finale de 1999 (43-31) perdus contre les Bleus alors que le trophée leur semblait promis. « On a appris par le passé à toujours devoir se méfier de l'équipe de France. J'étais surpris de leur résultat contre l'Australie samedi soir. Mais dans un an contre nous, lors de la Coupe du monde, ils peuvent montrer un visage différent. Cela est déjà arrivé », résume Daniel Carter, l’ancien Perpignanais. Présent à Paris pour des opérations marketing, le meilleur buteur du monde en test-match pense que la France reste une équipe dangereuse. Il était de la défaite de Cardiff en 2007 face à Dusautoir et ses hommes. Sans le nommer, il évoque ce french flair qu’on retrouve par magie lorsqu’il s’agit de renvoyer les Blacks chez eux, aux antipodes. « En 2006, on ne pouvait pas présager de la défaite qu’ils nous infligeraient en 2007. Il ne faut jamais prendre la France à la légère », ajoute Carter.
« On va vous observer pendant le Tournoi »
Les confrontations entre les deux sélections penchent largement en faveur des hommes à la Fougère avec 37 succès contre seulement 12 pour les Bleus. Comme souvent, les Blacks sont déjà champions du monde un an avant la compétition. Souvent, ils perdent, puisqu’ils n’ont remporté que le Mondial 1987 (face à la France en finale). Devant leur public, ils auront le droit de ne pas perdre et le devoir de ramener ce deuxième titre planétaire. Sur leur route, ils trouveront les Bleus le 24 septembre à l’Eden Park d’Auckland pour le troisième match de poule avant d’éventuelles retrouvailles… en finale. « Après des temps difficiles on s’améliore. L’histoire peut être totalement différente dans un an. On va vous observer pendant le Tournoi des VI nations. Mais ne croyez pas que cela va être facile pour nous pendant la coupe du monde », prévient Richie McCaw, désigné meilleur joueur du monde pour la troisième fois. Oui monsieur McCaw, mais pour les Français, c’est déjà difficile à un an du Mondial.