"Ma femme m’a dit qu’elle voulait que nos enfant arrêtent le rugby": le cri du coeur de Magne après le décès du joueur d'Aurillac

Ce vendredi s’est éteint Louis Fajfrowski (21 ans), joueur d’Aurillac (Pro D2) après un match au cours duquel il a été victime d’un choc, puis de plusieurs malaises cardiaques. Au lendemain de ce drame, Olivier Magne, ancien troisième ligne aile du XV de France et ex-sélectionneur des U20, formé à Aurillac, a fait part de sa tristesse.
"C’est un tout un club, une ville, un département et tout le rugby français qui sont touchés, qui sont endeuillés, c’est un membre de la famille qui s’en est allé. C’est très triste pour le rugby français", a lancé Magne dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC.
"On va vers plus de violence"
Magne, qui estime que le rugby est de plus en plus violent, a ensuite demandé aux instances de prendre des mesures: "Il faut attendre l’autopsie, ne pas tirer de conclusion hâtive. Mais il y a une évolution du sport professionnel en général. On va vers plus de vitesse, d’intensité, de violence. Il y a des contacts de plus en plus durs et ils pourraient être évités. Il va falloir rapidement apporter des réponses. Peut-être par la formation, il faut aller vers un rugby plus d’évitement avec des plaquages moins violents."
"La règle stipule qu’on doit plaquer au niveau du bassin et de plus en plus de plaquages sont effectués sur le haut du corps avec l’épaule, au niveau de la tête, des cervicales. Ça provoque énormément de KO, lance-t-il. Aussi, même quand il y a de l’espace, des joueurs qui ont la balle choisissent d’aller sur le défenseur. Quand des joueurs arrivent lancés sur un joueur arrêté, vous imaginez le choc."
"Il y a des décisions à prendre"
"Il y a des décisions à prendre à court terme, juge le joueur passé par Dax, Brive, Montferrand et les London Irish. Il faut faire preuve de courage. Il faut prendre des décisions strictes quant aux règles pour la sécurité des joueurs. Il faut trouver une solution pour enrayer cette violence, cette brutalité, parce que c’est de plus en plus présent dans le rugby."
"Les nombreuses images de KO qui passent en boucle à la télé n’incitent pas les gens à mettre leurs enfants au rugby. J’ai des enfants qui jouent au rugby, ils ont 8 et 12 ans et mon épouse m’a dit : « Je pense qu’ils ne vont plus y aller », alors qu’on aime ça, que c’est une formidable école", raconte également le joueur aux 90 sélections avec les Bleus.