Mort de Medhi Narjissi: l'ex-préparateur physique révoqué de la fonction publique, l'ex-manager suspendu

Près d’un an après le drame de Dias Beach, les sanctions administratives sont tombées pour les deux encadrants mis en cause. D'après Le Parisien, information confirmée par l'AFP, Robin Ladauge, ex-préparateur physique de l’équipe de France U18, a été révoqué de la fonction publique, soit la sanction disciplinaire la plus lourde. L’homme de 47 ans, qui avait organisé la séance de récupération dans une zone réputée dangereuse, perd ainsi définitivement son statut de fonctionnaire.
L'ex-manager de la sélection, Stéphane Cambos, 54 ans, s’en sort avec une peine plus clémente avec deux ans de suspension, dont un avec sursis. Concrètement, il pourra retrouver ses fonctions après un an d’écartement effectif.
Une famille indignée par les sanctions
Pour les parents de Medhi Narjissi, cette décision ne passe pas. Dans une lettre adressée à la ministre des Sports Marie Barsacq et relayée par Le Parisien, Valérie et Jalil Narjissi ont dénoncé des sanctions en deçà de la gravité des faits.
"Quelle honte ! Cette sanction n’est en rien à la hauteur des fautes commises, ni de la tragédie irréparable que nous vivons. Elle traduit un manque total de respect pour la mémoire de notre fils", écrivent-ils avec colère.
Leur sentiment d’injustice s’explique aussi par le fait que seuls deux membres du staff ont été sanctionnés, alors que neuf adultes étaient présents sur la plage au moment du drame.
Le deuil impossible de la famille Narjissi
Au-delà des procédures, la douleur des proches reste intacte. "Quand Medhi a été en difficulté, pas un adulte n’a bougé. Mon fils a été abandonné", accuse Jalil Narjissi. La famille, qui pointe également la responsabilité du voyagiste, s’est rendue début août sur le lieu du drame pour y ériger une stèle en hommage à Medhi. Sur cette pierre, posée face à l’océan qui l’a emporté, une inscription résume le sentiment de ses parents et de sa sœur Ines: "Tu n’es plus là où tu étais mais tu es partout là où on est. On t’aime."
Une procédure pénale toujours en cours à Agen
Ces sanctions ne sont pour l’heure que disciplinaires. Sur le plan judiciaire, une instruction pour homicide involontaire est toujours ouverte au tribunal d’Agen. Robin Ladauge et Stéphane Cambos, les deux seuls mis en examen à ce stade, encourent jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende selon l'article 221-6 du Code pénal.
La justice doit encore trancher sur un point central : Cambos a-t-il validé la séance en mer ou, comme il l’affirme, s’y est-il opposé avant que Ladauge n’impose sa décision? Une confrontation organisée en juin n’a pas permis de lever les contradictions entre leurs versions.