Moscato : "Notre culture de la mêlée s’est évanouie"

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L’Argentine a désormais pour spécialité de doucher l’enthousiasme du XV de France. Les Pumas ont poursuivi cette tradition rugbystique en s’imposant au Stade de France face aux Bleus (13-18). Vincent Moscato revient sur la relation difficile du rugby français avec son homologue argentin.
« Je me suis régalé, j’ai été impressionné. On est passé à la bétonnière, ce n’est pas la première fois face aux Argentins. Inconsciemment, on pense toujours être meilleurs qu’eux. Peut-être car c’est le cas depuis la nuit des temps. On a du mal à se l’enlever de la tête.
Mais tous ceux qui jouent contre les Pumas savent que ça pique, que c’est costaud en mêlée, rappelle le membre de la Dream Team RMC Sport. Avant, on avait une belle mêlée mais cette culture s’est évanouie. On est très influençable par les autres cultures. On s’inspire toujours des Blacks, des Anglais. C’est toujours mieux ailleurs. On joue trente-quarante matchs et on a le meilleur championnat du monde mais « eux » c’est mieux. »
« On est passé à la bétonnière »
Là où les Bleus ont pêché, c’est devant. Un domaine que connaît bien Vincent Moscato. Le membre de la Dream Team RMC Sport égratigne la mêlée bleue. « Les Argentins, ce sont des pauvres du rugby mais ils gagnent. Ils font 20 000 km pour faire des matchs contre les Australiens ou les Boks. Ils ne sont que quarante à pouvoir être sélectionnés. Mais quand il faut être courageux, ils le sont à l’image du talonneur Creevy. Eux, leur culture, ils l’ont tout le temps. N’importe quelle génération argentine a une bonne mêlée. Je ne les ai jamais vus chavirer en mêlée. Nous, on essaye. Maintenant, on a « Atonio Banderas ». Notre cinq de devant est passé à la salade. Ça peut arriver mais arrêtons de donner des raisons. On est passé à la bétonnière car on a été moins combattants devant. J’en ai marre des explications, ça fait 25 ans que je les entends ! »