Novès: "On sent une vraie évolution"

Le bilan du Tournoi des VI Nations
"Je ne suis pas du style à tirer des bilans. Nous sommes là pour bâtir une équipe avec des systèmes de jeu qui ont encore besoin d’être peaufinés. Mais on sent une vraie évolution match après match. On sent que nous sommes une équipe difficile à battre en marquant des essais. On a une défense bien en place. On a amélioré notre comportement sur les rucks mais aussi dans les airs. Hier (samedi), on a vu enfin que lorsqu’on le voulait, nous étions capables de marquer un essai après vingt minutes sans perdre le ballon. Avec insistance, pragmatisme et une volonté démesurée qui nous rend tous fiers. Mais nous ne sommes pas aveugles sur nos lacunes, ces ballons trop vite relâchés, ces ballons gagnés dans les rucks mais immédiatement reperdus, un jeu au pied parfois trop approximatif. Mais globalement, on sent qu’on s’est installé, au moins en Europe déjà. Nous sommes très près de toutes les autres nations. Le niveau s’est densifié, à nous de continuer à avancer."
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Un match fondateur contre le pays de Galles ?
"Les joueurs étaient déjà conscients de leur qualité. Etaient-ils conscients qu’ils pouvaient tenir vingt minutes après le temps additionnel pour marquer un essai ? Sûrement pas. Moi non plus, car il ne m’était jamais arrivé ce scénario durant de nombreuses années. Les joueurs en sont capables. Ce n’est pas une critique des médias, mais il y a un harcèlement médiatique important. On attend beaucoup de l’équipe de France. Et qu’elle gagne immédiatement, qu’elle ne perde plus. C’est parfois harassant pour les joueurs qui sont jeunes. On a l’impression qu’on les rend encore plus fragiles. C’est parfois comparable à ce qui se passe en politique. On essaie de protéger les joueurs par rapport à ce harcèlement. Mais ils doivent prendre conscience que chaque faute est quelque chose d’impardonnable, car il faut essayer de ne plus la refaire. Ils sont attentifs et progressent vraiment dans un certain nombre de secteurs. Les joueurs ont démontré en Argentine, contre l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre, que l’équipe de France va au bout du bout du bout. Ça sera toujours comme ça. Mais personne ne peut vous affirmer qu’on gagnera tous nos matchs."
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Des progrès mais pas dans tous les domaines
"Nous avons fait un petit pas en avant en Italie et nous en avons fait un autre contre le pays de Galles. Ce n’est pas une grande foulée mais chaque pas est important. Nous avons continué à progresser en mêlée, elle a encore été déterminante hier. Yannick (Bru) fait un travail admirable avec un coup de main de Brad Poux (Jean-Baptiste Poux). La touche est de plus en plus impressionnante de régularité. Mais nous restons fragiles sur la gestion des ballons et cette facilité avec laquelle on les perd. On ne peut pas relâcher aussi vite les ballons. Il faut prendre conscience qu’on ne peut pas relâcher les ballons aussi vite. Quand on arrive sur les extérieurs, on ne peut pas se permettre de sortir en touche comme cela a été le cas hier. Jeff (Dubois) et Yannick (Bru) sont conscients de nos qualités et de nos lacunes. Il faut réfléchir aussi à la gestion du jeu, notamment quand on joue une pénalité à la main alors qu’on ne mène que d’un point, surtout en faisant une passe qui tombe par terre. C’est un peu dommage. Il y a des choses à dire sur l’ensemble de notre jeu."
Prime à la stabilité
"Nous avions dit que la première année, nous étions là pour découvrir certains des joueurs. La deuxième année, on essaie d’aller vite. On sait qu’il nous reste très peu de temps dans notre mandat. En quatre ans, on doit avoir une bonne équipe capable de rivaliser. Et pour y parvenir, il faut des automatismes. L’intérêt de tous, c’est que les joueurs soient toujours les mêmes, sauf blessure ou méforme. Deux ans de maturité, c’est pas mal. C’est indispensable pour d’autres. Cette équipe apprend. La leçon d’hier est positive et même capitale. J’espère qu’elle a marqué l’esprit des supporters et surtout de nos joueurs. On doit aussi rester fort sur les fondamentaux, nos points forts, mais sans s’endormir dessus. Et surtout, effacer les pertes de balles. C’est dans ce secteur que nous devons vraiment évoluer."
Et maintenant l’Afrique du Sud
"La tournée en Argentine nous avait servi l’an passé. Et cela sera encore le cas cette année en Afrique du Sud. On ne pourra pas dire que les joueurs sont fatigués car, grâce à la convention, les joueurs ont été gérés. Ils ont pu se reposer certains week-ends. Et nous n’avons pas encore rencontré l’Afrique du Sud. C’est intéressant de s’évaluer face à ces nations du sud avant la Coupe du monde. Cela pourrait aussi nous permettre d’évaluer aussi un ou deux joueurs supplémentaires pour densifier ce groupe."