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"Moi le premier je savais que j’étais loin de mon meilleur niveau", les confessions de Romain Ntamack, débarrassé de ses pépins physiques

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Après avoir passé une saison à être handicapé par des douleurs à un genou et une opération cet été, le demi d’ouverture du Quinze de France et du Stade Toulousain se sent libéré et prêt à retrouver son niveau. Il revient pour RMC Sport sur ces mois passés à serrer les dents, sur sa soif toujours intacte de titres avec ses coéquipiers à Toulouse pour égaler et dépasser les anciennes générations et sur la coupe du monde en Australie à l’horizon 2027.

Il a beaucoup été question de votre santé ces derniers mois. Vous deviez vous faire opérer à l’intersaison. Pouvez-vous nous dire en quoi ça a consisté et comment ça s’est passé?

Je me suis fait opérer même pas 48 heures après la finale. Donc c'était une volonté de ma part pour vraiment faire ça au plus vite pour ne pas que ça me handicape sur la reprise de la saison d'après. Après, je savais que ce n'était pas une grosse opération. C'était un nettoyage de genou, une arthroscopie parce que j'avais beaucoup de petits morceaux de cartilages qui traînaient, ce qui m'a quand même pas mal embêté toute la saison dernière. Ça m'a fait gonfler le genou très souvent. Je n'arrivais pas à enchaîner. J'avais une flexion assez limitée, d'où le "strap", donc c'était quand même embêtant. Et c'est vrai que c'était une année assez frustrante pour moi au niveau physique parce que j'ai eu pas mal de pépins et ça m'a empêché de pouvoir enchaîner et d'être à 100%. Donc finalement, ça se termine bien avec un Bouclier, mais c'est vrai que ce n'est pas l'année que je retiendrais forcément de toute ma carrière. Mais voilà, j'espère que tout ça, c'est derrière moi maintenant. J'ai un genou qui est plutôt bien réparé, je pense. En tout cas, depuis trois semaines, un mois, il ne m'embête pas. Donc j'espère que ça continuera et j'espère retrouver 100% de mon plein potentiel physique. Mais je pense que c'est sur la bonne voie.

Quand avez-vous repris et est-ce que c’était un retour aménagé?

Ça a été légèrement aménagé. J'ai repris une semaine après tout le monde. Après l'opération, je suis allé au CERS à Cabreton pour faire ma petite rééducation du genou. Donc j'ai coupé sans trop couper non plus parce que j'ai vite attaqué la rééducation, un peu de prépa physique, même si c'était assez léger au CERS. Donc ils m'ont aménagé une semaine de plus par rapport au groupe. Mais sinon, dans l'ensemble, j'ai tout fait pour reprendre correctement et comme il faut, sans être aménagé à ma reprise.

L'entretien de Romain Ntamack est à écouter dans le podcast Entre les Potos, le podcast rugby de RMC:

L'entretien des Potos : Romain Ntamack, "je sais que j’étais loin de mon meilleur niveau"
L'entretien des Potos : Romain Ntamack, "je sais que j’étais loin de mon meilleur niveau"
19:03
Je n'ai plus les craquements permanents que j'avais dès que je courais

Qu’est-ce qui a changé pour vous physiquement par rapport à la saison dernière ? Tout on imagine ?

Beaucoup de choses. Déjà, mon genou ne m'embête plus. Je n'ai plus les craquements permanents que j'avais dès que je courais. Je n'ai plus les gonflements dès que je faisais une séance un peu trop intense. Que ce soit physiquement mais surtout mentalement, ça m'a beaucoup pesé l'année dernière. Et ça, j’ai l’impression que c'est quand même un poids qui est parti de mes épaules. Donc ça fait vraiment beaucoup de bien. Sur le terrain, j'ai de bonnes sensations, je me sens bien. Je me sens vraiment plus libéré. J’espère que maintenant, les performances vont suivre. En tout cas, physiquement, j'ai l'impression d'être revenu à mon meilleur niveau.

Plus ce gros "strap" noir sur le genou ?

C'est vrai que faire systématiquement un gros "strap", ça fait gamberger à chaque fois. Ce n'est pas l'idéal pour attaquer des matchs de rugby de haut niveau. Donc il me tardait vraiment cette fin de saison, l'opération, pour être tranquille au niveau de mon genou.

La liste de vos désagréments a été longue (blessure au mollet en novembre, le rouge dans le Tournoi, la commotion à Toulon). Ça peut faire gamberger au moment où on parle beaucoup de la santé mentale des joueurs ?

Oui, c'est dur. C'est dur mentalement parce que je n'avais jamais la sensation de pouvoir enchaîner. Je n'avais jamais la sensation d'être à mon meilleur niveau. Donc c'était très frustrant pour moi. J'essayais de ne rien montrer. J'essayais de toujours serrer les dents pour être au contact du groupe, pour être présent sur les matchs qui comptent. Mais je savais très bien que j'étais loin d'être à 100%. C'était embêtant. Donc oui, c'est vrai que j'ai enchaîné beaucoup de pépins. C'est vraiment la seule saison où j'ai enchaîné les pépins physiques comme ça. Voilà, j'espère que ça a été la première et dernière année comme ça. J'espère que ça ira mieux cette année. Mais déjà, le genou ne m'embête pas comme il m'embêtait l'année dernière. Donc j'espère que c'est déjà un grand pas de fait.

Il y a eu des critiques sur votre jeu. Dans ce contexte vous ont-elles touché ? Ou les comprenez-vous ?

Non, honnêtement, des critiques, il y en aura toujours, à juste titre l'année dernière. Parce qu'encore une fois, moi le premier, je savais que j'étais loin de mon meilleur niveau, pour tout un tas de raisons. Mais j'espère vraiment que tout ça est derrière moi. J'espère repartir sur une saison correcte, avec un esprit libéré sur le terrain. Et plus penser à tous les petits pépins que j'ai eu l'année dernière. Parce que ça m'a encore une fois beaucoup miné dans mon jeu. Et ça m'a pris beaucoup la tête. Donc j'espère que tout ça, c'est du passé, que je vais pouvoir me concentrer sur mon jeu tout l'année.

Après, si on fait le bilan, une saison avec un Tournoi des 6 Nations victorieux et un Bouclier de Brennus, certains auraient signé de suite pour vivre une telle année…

Non, mais c'est sûr que quand on fait le compte à la fin, ça va. Mais je savais très bien que sur les performances, je n'étais pas toujours très satisfait de moi. Dans la globalité, je n'ai pas été satisfait de ma saison. Après, si on regarde juste le palmarès, c'est sûr que ça fait deux titres en plus. Mais je sais tout ce que je pouvais faire de plus l'année dernière, que je ne pouvais pas à cause de pas mal de choses. Donc j'espère que cette année, ça ira mieux avec au moins ces deux titres-là et peut-être un troisième de plus. Mais c'est vrai que des saisons comme ça, avec deux titres au bout, c'est quand même plus agréable d'avoir des titres à la fin.

C’est votre 5e Bouclier de Brennus. A 26 ans. On attache de l’importance aux records ? On le précise, le record c’est 10 Boucliers pour le Biterrois Armand Vaquerin et 7 au Stade Toulousain pour Jérôme Cazalbou et Hugues Miorin…

On attache de l'importance à gagner des titres au Stade Toulousain. C'est vrai que c'est le maître mot et l'objectif chaque année depuis pas mal d'années. Depuis que cette génération a pris un peu le "lead" du club, on est quand même pas mal à avoir le même palmarès, quasiment. Donc oui, c'est vrai qu'on se charrie, on se taquine à la fin de la saison quand on met un petit coup d'épaule à Jérôme Cazalbou (le manager du haut niveau, ndlr), on lui dit "bon, on commence à se rapprocher". Mais deux Boucliers encore derrière, ce n’est quand même pas rien. On sait ô combien c'est dur de les gagner. Donc déjà, c'est sûr qu'on est très content de ce palmarès-là. Après, on sait le potentiel de notre génération. Il y a encore quand même des mecs qui sont relativement jeunes, donc il y a encore pas mal d'années à faire et à vivre de belles choses et belles expériences. C'est vrai qu'on s'attache à garder cette flamme, à garder cette envie de toujours gagner, de toujours prouver qu'on peut aller chercher des titres chaque année. Et je n'ai pas l'impression que ça se soit atténué, en tout cas sur l'inter-saison ou sur le début de saison-là. Donc je pense que ça va être encore une saison intéressante et on verra à la fin de l'année. Rien n'est écrit à l'avance, mais je pense que tous les mecs sont déjà préparés à essayer d'aller décrocher un Bouclier de plus.

Au Stade Toulousain, gagner est viscéral

De l’extérieur cet enchaînement de titre paraît parfois fou. Mais est-ce votre façon de vivre, votre façon de faire en interne ?

Oui, je pense que c'est notre façon de faire, notre façon de vivre. L'environnement du club qui est toujours en train de se renouveler, de chercher de nouvelles choses. Le groupe, les joueurs aussi qui sont affamés de titres, avec toujours l’envie de gagner, vraiment la haine de perdre. De voir les autres gagner à notre place, c'est des choses vraiment qui nous frustrent, qui nous rendent tristes. Et c'est maladif, je pense, chez nous de voir les autres gagner à notre place ! Je pense que vraiment, c'est viscéral tout ça. Que de le vivre comme ça, ça nous fait redoubler d'efforts, de toujours envie de gagner, de gagner, de gagner. Et le jour où on ne gagnera plus, on ne gagnera plus. Mais tant qu'on se sent capable de gagner des choses, de faire des grandes saisons, il faut en profiter. Parce qu'on ne sait pas quand ça va s'arrêter. Et le jour où ça s'arrêtera, on passera à autre chose. Tant qu'on aptes à le faire, il faut en profiter à fond.

On parle beaucoup des 4 titres d’affilée des années 90 (de 1994 à 1997). C’est votre moteur d’égaler cette performance ? de la battre ?

Évidemment qu'on en a parlé comme ça, on a discuté parce que ce n’est pas neutre. Déjà, faire un triplé, c'était quelque chose de fort. Évidemment que si on gagnait ce triplé, on savait très bien qu'on allait être titillés sur le quadruplé, évidemment. Après, là, on en discute comme ça, mais on est en début de saison. Je pense que ça deviendra vraiment sérieux quand la saison va avancer, quand les phases finales arriveront en fin d'année. Et si on est en lice pour un quadruplé, là, on pourra vraiment y penser. Mais là, on en rigole, on se taquine avec les joueurs et les anciens qui étaient de cette génération-là. Mais on espère évidemment atteindre ce qu'eux ont réalisé. Évidemment que c'est l'objectif.

Avez-vous déjà calculé qu’une telle performance, à savoir encore être champion deux années de suite, vous ferait gagner un Bouclier de plus que votre père, Emile ?

Il en a 6, non? 6, donc ouais. C'est sûr qu'il y a plein de choses, il y a tout un tas d'histoires.

Vous n'en avez pas parlé ? Vous ne l’avez pas imaginé ?

Il en a 6, donc c'est énorme. C'est vrai que quand j'ai eu mon premier, il me disait, "ça va, j'ai encore un peu de marge". Et au final, il y a 2 ans, il me disait, "tu es à la moitié". Puis l'année dernière, "tu en as 4". Et puis cette année, 5. Et je lui disais "ça commence à se rapprocher fortement" (sourire). Donc évidemment que ce serait un plaisir de pouvoir égaler le nombre de Boucliers qu'il a. Mais ce sont des petites anecdotes comme ça. Ça reste anodin par rapport aux objectifs qu'on se fixe.

De remporter deux titres supplémentaires ferait-il de vous la plus grande génération de l’histoire du club ?

En tout cas, on donne le meilleur de nous-mêmes. On donne le maximum pour rendre fier ce club, pour rendre fiers les générations qui sont passées avant nous, pour rendre fiers nos proches, tout le monde, pour qu'on soit fiers de nous-mêmes aussi et qu'on n'ait aucun regret à la fin de nos carrières. Pour ne pas qu'on se dise qu'on avait une génération incroyable et qu'on ait passé à côté telle année parce qu'on n'a pas fait les petits efforts qu'il fallait. Je pense qu'il y a ça aussi qui fait que ça nous motive profondément, c'est qu'on n'a pas envie d'avoir de regrets à la fin de nos carrières, je pense. On sait qu'on a des super-mecs, on a une super génération. Tant qu'on a le potentiel, l'envie de ça, il faut qu'on y aille à fond. Je pense que ça fait partie des leviers de motivation. Après, dire la génération ultime, c'est un point de vue. Chacun fera son avis et puis on fera les comptes à la fin de nos carrières. Mais je pense que chaque génération du Stade Toulousain a été particulière, a été légendaire et si on peut s'inscrire là-dedans, ça sera avec plaisir. Mais je ne pense pas qu'on puisse comparer une génération à une autre. Les années n'étaient pas les mêmes, les époques non plus. Il y a eu des joueurs extraordinaires dans chaque génération. Chez nous, il y en a encore des joueurs extraordinaires. Je ne me permettrai pas de dire qu'on est meilleurs qu'une telle ou telle génération. Je pense que chaque génération a été exceptionnelle au Stade Toulousain et je pense qu'elles nous ont forgés aussi pour qu'on devienne ce qu'on est aujourd'hui.

A l’évocation d’un nouveau titre, vous nous disiez "on verra ça en fin de saison". Que faut-il faire avant ? Aller "à la mine" ?

Oui, il faut aller à la mine! Les saisons, elles se construisent. Ce n'est pas parce qu'on est le Stade Toulousain qu'on va se dire qu'on pense aux phases finales. Non, ça se construit. Chaque année, le championnat est très relevé. Encore cette année, ça ne va pas déroger à la règle. Ça cogne fort très vite, dès le début. Les équipes sont préparées et on sait très bien qu'à chaque fois qu'on va se déplacer ou qu'on va recevoir, quand on joue des équipes qui jouent au Stade Toulousain, on sait que c'est particulier. On ne sera épargné par personne. Il y a une Coupe d'Europe aussi entre-temps. Il y a pas mal de choses avant de penser à un Bouclier ou à une Coupe d'Europe. Ça se construit, dès le début de saison. Il faut bien partir pour ne pas être à la rue et pour ne pas courir après les points, ce qui a été plutôt bien géré sur les deux-trois dernières années, où on a réussi à gérer les fins de saison parce qu'on avait bien démarré à chaque fois. C'est très important. On est vraiment concentré sur le premier gros bloc de Top 14 avant de penser à la suite.

Vous êtes arrivé assez jeune à ce niveau-là. On n’est jamais lassé ? Aimeriez-vous un jour découvrir un autre univers ? Un autre championnat, un autre pays ? Il y a-t-il des endroits qui vous attirent, comme les Etats-Unis, le Japon ou l’Océanie ?

Oui, on peut y penser. J'y pense souvent. Je l'évoque avec mes proches de temps en temps. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est compliqué de quitter le Stade Toulousain, quand on est dans le plus grand club au monde, dans l'environnement qui est le nôtre. Moi, je suis né à deux pas d'ici. Donc c'est compliqué de partir. Après, une expérience à l'étranger, oui, ce serait intéressant. Mais je pense que ce n'est pas forcément d'actualité encore aujourd'hui. Et comme je l'ai dit, ça m'embêterait de partir une année et de voir le club gagner alors que je ne suis pas là. Je me dirais, "merde, je suis parti et j'ai raté un Bouclier". Donc je pense qu'aujourd'hui, j'ai envie de prendre le plus de choses possibles avec le club. Et puis on verra plus tard. Si ça ne se fait pas de suite, ça se fera plus tard ou à la fin de la carrière. Ce n'est pas très important. Mais j'ai encore envie de donner beaucoup à ce club.

2027 va être la dernière chance de Coupe du monde pour pas mal de joueurs de cette génération-là qui a évolué ensemble depuis quasiment 2020. Donc évidemment que ça va être un objectif à ne pas manquer

Et le timing fait que nous sommes à deux ans de la Coupe du monde en Australie. Quand vous observez la Nouvelle Zélande et l’Afrique du Sud, pour parler des meilleurs, comment placez-vous l’équipe de France sur l’échiquier mondial ?

L'équipe de France, elle est à sa place. Je pense qu'elle est à sa place. On va encore s'affronter avec de belles nations en novembre. Je pense que c'est très serré, le classement mondial est ce qu'il. Mais je pense que ça ne se joue à rien à chaque fois. On le voit encore sur les matchs de Rugby Championship à quoi ça se tient les matchs. Que ce soit la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Argentine, qui est aussi extraordinaire. L'Australie qui revient fort aussi. Les Anglais qui ont fait une grosse tournée en Argentine. Je pense que le niveau reste quand même très élevé, mais malgré tout très serré. Je pense que de la première à la 6e, 7e, 8e place du classement, c'est quand même assez proche. On a hâte aussi de s'étalonner face aux meilleures nations mondiales.

Après ce qu’il s’est passé en 2023, votre blessure au genou, attachez-vous encore plus d’importance au cheminement vers cette Coupe du monde ?

Là non, je n'y pense pas parce que c'est encore loin. Il y a deux ans devant nous. J'ai encore une fois passé un Tournoi des 6 Nations compliqué avec mon carton rouge reçu. J'ai envie de retrouver une histoire avec l'équipe de France stable, sans pépins physiques, sans problème sur le terrain. J'ai encore une fois beaucoup de choses à travailler pour faire partie de cette tournée de novembre. Mais évidemment que ça reste un objectif pour y participer et pour retrouver cette équipe de France avec mon plein potentiel.

Pensez-vous que Thomas Ramos est le meilleur arrière que le quinze de France peut avoir ? On aborde cette question de la concurrence de manière détournée pour parler aussi de la concurrence à l’ouverture…

Oui, c'est compliqué de dire que Thomas n'est pas le meilleur arrière en France, au moins en France. Thomas, avec le 10 ou le 15, c'est un joueur extraordinaire. Il sait tout faire. Il s'adapte très facilement. C'est un leader né, donc évidemment que le numéro qu'il a dans le dos, j'ai envie de dire, peu importe. Il est extraordinaire. Il l’a encore montré ce week-end à Clermont. C'est un joueur essentiel aujourd'hui à Toulouse et en équipe de France.

Romain Ntamack et Thomas Ramos avec le XV de France en août 2023
Romain Ntamack et Thomas Ramos avec le XV de France en août 2023 © Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

Ça n’a pas empêché le staff des Bleus de vous montrer une grande confiance et de pouvoir, malgré tous les soucis évoqués, de gagner le Tournoi. Est-ce rassurant ?

Oui, j'ai fait partie de l'équipe qui a gagné ce tournoi. C'est sûr que c'est toujours mieux, c'est gratifiant quand même de revenir dans une équipe et de pouvoir gagner le Tournoi à la fin. C'est sûr que c'est plus agréable malgré mon carton reçu. On va dire que ça a un peu mis de la pommade sur ce moment pas évident pour moi. Encore une fois, j'ai envie de retrouver l'équipe de France au meilleur de ma forme, au meilleur de mon rugby, avec mon plein potentiel physique, ce qui n'était pas le cas l'année dernière. J'ai encore ce petit goût amer malgré la victoire dans le Tournoi, du fait que je n'ai pas été forcément à 100 %. J'ai hâte d'être à la tournée, mais encore une fois, il y a beaucoup de choses à faire.

Sur la route de la Coupe du monde, affronter l'Afrique du Sud au mois de novembre, c'est symbolique et important aussi ?

Oui, c'est important. De croiser toutes les grosses nations, c'est important avant la Coupe du monde. Pour se mesurer, pour s'étalonner. Je ne sais pas s'il y aura un air de revanche derrière, mais évidemment que ce sera dans la tête des mecs qui ont joué ce quart de finale. Donc oui, ça va être un gros test, évidemment. Mais ce sera un gros test contre l'Australie aussi et contre les Fidji aussi.

De par l’âge de ceux qui la composent, cette génération va-t-elle arriver à une sorte de sommet en 2027 qui doit se traduire par un titre de champion du monde?

Ce qui est sûr, c'est que ça va être la dernière chance de Coupe du Monde pour pas mal de joueurs de cette génération-là qui a évolué ensemble depuis quasiment 2020. Donc évidemment que ça va être un objectif à ne pas manquer. Je pense que les mecs l'ont tous dans un coin de leur tête et évidemment que ça sera un objectif. Forcément, avec la déception de Paris en 2023, évidemment que je pense que pour les mecs qui feront celle en Australie, ça sera évidemment une revanche, je pense. Mais encore une fois, il y a beaucoup de choses à faire avant ça. Deux ans, c'est long dans le rugby. Ça fait deux saisons de top 14 et de Coupe d'Europe, plus des des Six Nations. Donc ça fait beaucoup de choses avant de penser à ça. Mais évidemment que ça va aller crescendo et plus les semaines vont passer, plus on va s'en rapprocher.

Wilfried Templier