Christophe Urios : "On prend tellement de bonheur"

Christophe Urios, manager du Castres Olympique - AFP
On a présenté Castres toute la semaine comme un outsider, mais avez-vous conscience d’être la grosse cote de ces demi-finales, notamment du fait que vous revenez de loin avec cette qualification en sixième position au classement?
Effectivement, si on prend en compte notre sixième place et l’écart de points au classement de la saison régulière, on revient de loin. Maintenant, je n’oublie pas qu’on a passé 80% du temps dans le top 6, et parfois même dans le top 4. Donc, finalement, la qualification est extrêmement méritée même si elle a été dure. Mais c’est un championnat qui est dur. Il faut donc le remettre dans le contexte. Après, sur les derniers matchs, ça a été le cas contre Toulouse et maintenant dans le dernier carré, il n’y a plus de favori. Il y a quatre équipes qui s’affrontent et qui sont de très belles équipes. Elles ont toutes des profils différents et on a tous envie d’être champions de France. A partir de là, c’est des chocs, des matchs spéciaux et on est prêt à ça.
On a le sentiment que votre vie d’équipe est en pleine ascension ces dernières semaines et que c’est un ingrédient à prendre en compte en phases finales.
Après, c’est notre philosophie de saison. On est dans le bien-être donc on ne va pas changer maintenant. On est tellement content d’être là, on prend tellement de bonheur… parce que vous savez, le soir de Pau, quand on a perdu à la maison, on était inquiet. On n’arrivait pas à rebondir, à trouver notre fil conducteur et on avait peur que ça nous échappe. Donc voilà, on est tellement content qu’on continue à bien vivre. Mais plus le temps passe, plus on se rapproche de l’échéance et plus on se concentre.
Vous avez dit cette semaine connaître par cœur les entraîneurs du Racing 92. Laurent Travers a dit lors de cette veille de match vous connaître par cœur. Donc tout le monde se connaît par cœur. Comment cela se passe alors?
Oui on se connaît par cœur. Mais je pense qu’il y aura quand même des surprises sur ce match.
(on le coupe) De leur côté, du vôtre?
Des deux! Evidemment. Non pas sur le plan général, parce qu’on va avoir deux équipes fortes sur les bases, qui cherchent à gagner la bataille de l’occupation, deux grosses défenses. Mais je pense que le talent peut faire la différence, l’organisation peut faire la différence, la dureté sur un match peut faire la différence. L’état d’esprit aussi. Il y aura beaucoup de choses qui peuvent rentrer en ligne de compte, après il faudra vraiment s’adapter.
La faculté du Racing 92 à se remettre de leur défaite en finale de Coupe d’Europe face au Leinster peut-elle être un paramètre du match?
Forcément. On ne sait pas trop comment ils vont être. Après, il y a des blessures chez eux (Szarzewski, Machenaud, Lambie, Carter notamment, NDLR). Mais après j’ai la faiblesse de penser que les grands joueurs savent se remettre en cause. Ils sont passés très, très proche de leur sacre, de leur grand objectif et je sais très bien que si on avait joué contre eux la semaine d’après, l’incidence aurait pu être forte. Mais là, il y a eu quinze jours. Après un ou deux barbecues, ils ont dû se remettre la tête à l’endroit (sourire) et ils seront déterminés pour attaquer ce match. Après, les faits de jeux, les phénomènes du match, l’histoire du match peut rappeler certaines déceptions. Mais les faire douter sera notre grand chantier.
La question de votre avenir a été sur le devant de la scène en début de semaine. Avec quelle conséquence sur la préparation de ce match?
Ce n’est pas un moteur. Aujourd’hui, protégez-moi de ça, protégez l’équipe de ça. On prépare une demi-finale, c’est suffisamment bien et on doit prendre suffisamment de plaisir pour parler collectif. J’ai fait une énorme connerie mardi* de dire ce que je dis depuis un mois. Ça a été repris parfois justement, parfois injustement. La seule chose que je peux vous dire, c’est que je suis sous contrat (jusqu’en juin 2019), que je suis extrêmement bien à Castres et que j’ai de très bonnes relations avec mon président.
* il avait déclaré : « si je n’ai pas certaines garanties, je quitterai Castres ». Mais il avait aussi dit juste avant : « ma priorité est de rester à Castres »