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La Rochelle-Castres. Urios:"Ça va être l’enfer"

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Pour participer à nouveau aux phases finales, le Castres Olympique, actuel 8e à un point de la 6e place, va devoir s’imposer au moins une fois à l’extérieur lors du sprint final. Or, ses deux prochains matchs se dérouleront à La Rochelle (dimanche, 12h30) et Toulon. Deux montagnes à gravir. Et le manager Christophe Urios prévient d’ores et déjà ses joueurs sur ce qui les attend ce week-end.

Christophe Urios, avez-vous retrouvé un peu de joie et de sérénité après votre victoire sur Toulouse (28-23) ?

De la sérénité, je ne sais pas. De la joie et de l’entrain, ouais (il fait la moue)… mais après, si c’est pour avoir de la joie et de l’entrain et d’en prendre quarante à La Rochelle, je m’en branle (sic) ! Franchement ! On a fait un bon match contre Toulouse. Les joueurs ont montré que ce qui s’était passé pendant un mois, ce n’était pas le fruit du hasard (trois défaites en quatre matchs, ndlr). C’est qu’on n’était pas une équipe pendant un mois et qu’on s’est relâché. Quand je dis ça depuis le début, c’est la vérité. Parce que le match qu’on a fait contre Toulouse, ce n’est pas une vue de l’esprit. Ce n’est pas un problème physique, ce n’est pas un problème mental. Quand on déconne pendant un mois, c’est que le groupe ne vivait pas bien, que ça ne marchait pas bien. On n’était pas ensemble. Alors après, si c’est juste rire et passer du bon temps sur le terrain parce qu’on a gagné un bon match contre Toulouse, ça ne m’intéresse pas. Je m’en fous. Moi, ce que je veux, c’est me préparer pour La Rochelle.

Les acteurs du Top 14 n’aiment pas déclarer qu’ils veulent aller gagner ici ou là. Mais dans votre situation, vous êtes "condamnés" à vous imposer au moins une fois à l’extérieur.

Oui. Ou alors il faut compter sur les autres. Mais si on ne le fait pas, mettre deux clubs derrière nous sera compliqué. On le sait. On s’est foutu dans la merde contre Pau et maintenant il faut s’en sortir. Après, on sait qu’on va dans un endroit qui ne sera pas facile quand même ! Ça va être extrêmement dur et si on n’est pas prêt à souffrir ensemble, à s’accrocher ensemble, à faire les choses ensemble de manière dure pendant quatre-vingt minutes, on n’existera pas dans le match. C’est aussi simple que ça. Je comprends qu’il y ait une forme de décompression après le match du Stade Toulousain. Parce que c’était important, parce que le scénario du match était compliqué et que finalement, il y a une espèce de très grand soulagement à la fin. Mais il faut très vite basculer vers La Rochelle. Alors on sait qu’on doit gagner ou tout du moins prendre le plus de points à l’extérieur. On va se préparer pour ça. Après, inch’allah…

Qu’avez-vous observé du jeu de La Rochelle ?

C’est une équipe assez particulière, qui n’a pas l’habitude de jouer comme les autres. J’ai le sentiment qu’ils s’en foutent un peu de ce qui est lié à l’occupation par exemple. C’est une équipe qui aime avoir la possession, qui joue beaucoup. J’ai vu une équipe qui, c’est étonnant, a 45% d’occupation. Nous, nous en avons 55. Par contre, ils jouent plus au pied que nous sur du jeu au pied court, de pression. Plein de choses montrent aussi qu’ils aiment tenir le ballon, s’appuyer sur des joueurs qui sont des gros porteurs de balle. La Rochelle est dangereuse parce qu’elle a des trois quarts qui vont très vite et sont très agressifs. Et également, c’est une équipe qui a une très, très belle conquête. Donc elle n’est pas facile à manœuvrer.

Quel sera l’objectif pour vous dans ce match ?

Dans un premier temps, faire face. Parce que ça va être l’enfer ! Je pense que les joueurs ne se rendent pas compte. Mais ça va être l’enfer. Parce que tu as 20 000 mecs au stade, parce que c'est dur, parce qu’ils viennent d’en prendre 40… c’est eux ou nous. C’est un vrai match de phases finales, un 8e de finale quoi. Donc ça va être très, très dur. On va être en enfer donc si on n’est pas capable de se serrer, de jouer en équipe et de vouloir s’en sortir ensemble ça ne marchera pas, on va prendre une raclée. Ça c’est un premier point. Le deuxième, c’est d’avoir nos ballons, une conquête propre, appliquer les systèmes qu’on a mis en place. Et prier…

Wilfried Templier