Montpellier: "J’ai perdu entre 3 et 4 kilos de muscles", reconnaît Guirado

Guilhem, cela fait maintenant 10 jours que vous avez repris le chemin du stade, ça fait plaisir de pouvoir tous se retrouver?
Malheureusement, par rapport aux restrictions et aux mesures de sécurité, on s’est retrouvé seulement par petits groupes de 5 ou 6. Donc il fallait avoir un peu de chances pour tomber avec des joueurs proches (rires). Mais ça fait quand même du bien, même si c’est par étapes, de retrouver notre lieu de travail et de pouvoir travailler ensemble dans la bonne humeur.
Quel a été le programme depuis votre retour au club?
On a fait des tests médicaux, viraux et sérologiques afin de pouvoir réaliser des groupes. La préparation va crescendo et là ça commence à monter d’un cran. C’est en fait la présaison de la présaison. Les semaines qui viennent vont être fortes, intenses mais le plus dur ça sera sûrement en juillet et en août. Là ça risque d’être long, difficile et dense. On a trois mois pour se préparer et je pense que nos corps en ont besoin.
On a pu lire que certains joueurs étaient désentraînés suite au confinement, vous en êtes où physiquement?
J’étais équipé à la maison pour pouvoir travailler au niveau cardio, de la course ou avec le wattbike. C’était donc bien mais il m’a manqué pendant cette période les exercices de musculation. J’ai perdu entre 3 et 4 kilos de muscles donc je me sens moi aussi un peu désentraîné. Donc heureusement que la compétition ne reprend pas trop vite car au niveau de l’ossature et de la musculature, on n’est pas prêt à tenir toute la saison pour le moment.
Ils vont être difficiles à reprendre ces kilos de muscles?
A un certain âge c’est plus difficile de prendre du muscle car le corps répond moins facilement. La récupération est plus longue que pour un jeune qui peut enchaîner les séances même avec trois heures de sommeil. Je vais être très assidu sur les trois mois qui viennent pour essayer de rattraper un peu mon retard. Le bon côté, c’est que j’ai consolidé certains points faibles et soigner certains petits bobos que je pouvais avoir.
Pour le moment on parle physique, et le ballon il est prévu pour quand?
On espère que d’ici la fin juin, nos séances vont ressembler à notre quotidien d’avant: des placages, des prises d’intervalles avec ballon, des passes. Et si on peut ajouter aussi toutes les phases de combat, ça sera de bon augure pour la suite et l’étape suivante avec les matchs et le rugby qui nous manque tant.
Le club a officialisé la signature d’Enzo Forletta, catalan comme vous. Vous allez le prendre sous votre aile pour faciliter son intégration?
J’espère qu’il va me ramener des escargots pour commencer (rires). Je suis en contact avec lui depuis pas mal de temps déjà. C’est un sacré joueur, je ne le connais pas personnellement car il est arrivé à l’Usap quand moi je partais à Toulon. Mais Pedro (Jean-Pierre Perez) et Zaza (David Marty) m’ont parlé de lui et m’ont donné des recommandations sur le phénomène car ils l’ont entraîné. J’espère qu’il va vite s’imprégner des valeurs du club, qu’il va toujours être ce joueur remarquable et qu’il apportera son panache sur la vie de groupe car je sais qu’il a la joie de vivre.
Le club a annoncé qu’un accord salarial avait été trouvé entre les joueurs et la direction pour la saison suivante après de longues semaines de négociation. C’était important de faire un geste dans cette période?
En effet, ça été des moments délicats à gérer car il a fallu tenir compte de plusieurs paramètres. C’est un petit groupe de joueurs qui avaient de l’expérience qui a pris en charge les discussions. Je pense que tout le monde s’est rendu compte de la situation et que cela pouvait bien évoluer ou empirer et que le club pouvait perdre énormément d’argent. Tout le monde s’est responsabilisé. Après il y a toujours des discussions sur les moyens, les conditions ou la vitesse où cela devait aller. Puis, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne donc c’était difficile aussi de trouver quelque chose de collectif. On n’a peut-être pas trouvé la meilleure solution mais c’est une solution collective qui montre que le club a de l’importance pour nous. C’est un geste solidaire.
Pour finir, on a appris la retraite internationale de Jefferson Poirot, votre vice-capitaine au Japon. Vous êtes surpris par sa décision?
C’est en effet quelque chose de surprenant surtout à l’âge de 27 ans. C’est un âge important pour les premières lignes. Pour ma part, c’est à cet âge-là que j’ai commencé à être titulaire que l’on m’a fait vraiment confiance. Ça été difficile à mes débuts pour intégrer l’équipe de France, pour avoir une place de titulaire. Et à chaque fois que j’y suis revenu, j’ai toujours tout donné. J’ai fait une carrière de 10 ans en Bleu, c’était difficile, c’était délicat. Et même si les résultats n’ont pas toujours été là, c’est une fierté et un honneur de représenter l’équipe de France et de jouer avec ce maillot. Après je respecte sa décision. Je lui ai envoyé un message, on a échangé par la suite.