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Mort d’Aramburu: le monde du rugby dénonce un assassinat "d'idéologie d'extrême droite"

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Plus de 300 personnalités du monde du rugby se sont jointes à une tribune publiée dans le journal L’Equipe pour dénoncer les circonstances de la mort de Federico Martin Aramburu, le 19 mars dernier, par des militants d’extrême droite, présumés innocents en attente de leurs procès.

Un mois après les faits tragiques, plus de 300 personnalités du monde du rugby (joueurs, anciens joueurs, dirigeants, journalistes) et du sport ont accolé leur dans une tribune publiée dans L’Equipe, pleurant la mort de Federico Martin Aramburu, ancien joueur de Biarritz. Une tribune "publiée en accord avec la famille de Federico Martin Aramburu et le soutien de son cousin Raúl Alconada Sempé, secrétaire des Affaires Spéciales du ministère des Relations extérieures et du Culte Argentin". Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France, Antoine Dupont, meilleur joueur du monde ou Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR) y figurent. L’ancien trois quart centre a été tué de plusieurs balles en pleine rue le 19 mars dernier par des militants d’extrême droite, présumés innocents en attente de leur procès.

"Assassiné parce qu'il s'est opposé à des idées extrémistes et fascistes, dénonce le texte. Non, la mort de Federico n'est pas un fait divers, une affaire de droit commun comme certains veulent le laisser entendre. C'est l'expression ‘d'un état de violence qui existe, que nous ne pouvons ignorer, que nous ne pouvons intégrer dans la vie quotidienne’ (Emmanuel Mounier, philosophe français). 'Fede' avait en lui les valeurs du rugby, d'humanisme."

La tribune rappelle les valeurs qui guident le rugby: l’intégrité, la passion et le respect. "On ne peut accepter qu'un des nôtres soit assassiné en 2022 au coeur de la capitale française, parce qu'il respectait et appliquait ces valeurs, auxquelles nous ajoutons en mémoire de Federico la générosité, la bienveillance, le combat pour une justice sociale et par-dessus tout l'amour de la famille et du partage amical, indique la tribune. (…) Plus jamais un être humain ne doit mourir dans ces conditions, plus jamais une famille ne doit être endeuillée au motif d'idéologie d'extrême droite, nous continuerons à combattre pour nos valeurs, nos idées, nous lutterons toujours contre ceux qui veulent laisser entrer la haine dans notre pays. Nos différences sont notre richesse. Nous sommes une Nation."

Le drame de ce 19 mars se serait déroulé en trois actes. Selon les informations du Journal du Dimanche, tout a commencé vers 6h du matin sur la terrasse d’une brasserie lorsqu’un SDF a demandé une cigarette aux clients. Il aurait été traité en des termes méprisants par Loïk Le Priol et Romain Bouvier, deux figures du syndicat d’extrême droite du GUD (Groupe Union Défense) attablées avec la petite amie de Le Priol sur la terrasse. Aramburu et Shaun Hegarty, situés à proximité, auraient demandé à leur voisin de table plus de respect. Le Priol aurait alors noté leurs accents en lançant: "On est chez nous, on fait ce qu'on veut. T'as pas à nous dire ce qu'on a à faire."

En quittant les lieux, Aramburu aurait tiré sur la capuche de Le Priol, le déséquilibrant. Le militant d’extrême-droite se serait alors jeté sur lui pour le frapper à plusieurs reprises au sol. Quelques minutes plus tard, Bouvier aurait retrouvé les deux anciens joueurs et leur aurait tiré dans leur direction sans les atteindre. Le Priol aurait alors dégainé à son tour, touchant mortellement de six balles Federico Martin Aramburu, mort à 42 ans.

NC