Stade Français : silence, on coule

Michael Cheika - -
Le classement a de quoi faire pâlir les plus fidèles supporters du Stade Français. Actuels dixièmes du championnat, les Parisiens ne se qualifieront pas pour les phases finales du Top 14. Pour la deuxième fois de suite. « C’est terrible ce qui arrive au Stade Français mais c’était probablement prévisible », glisse Thomas Lombard, au club entre 1997 et 2004 et quadruple champion de France sous les couleurs parisiennes. L’ancien trois-quarts poursuit : « Trop de choses se sont passées ces dernières saisons dans ce club. Il faut désormais de sacrées structures pour qu’un club puisse rester ambitieux. Le Stade Français a pris un peu de retard. »
En cause notamment, le nouveau stade Jean-Bouin. Même si le projet est désormais lancé, les Parisiens ont trop longtemps jonglé entre les stades pour leurs séances d’entraînement. Comment ne pas évoquer non plus les erreurs de recrutement ? Chaque saison, des joueurs cadres sont partis et n’ont pas été remplacés. « Aujourd’hui, l’énergie de Max Guazzini semble s’épuiser et c’est vrai qu’il paraît un peu seul pour pouvoir résister aux grosses écuries telles que le Racing, le Stade Toulousain ou encore Clermont », ajoute Thomas Lombard.
Parisse : « Ne pas lâcher »
A moins de trouver de nouveaux investisseurs rapidement, la situation ne pourra plus évoluer favorablement pour le Stade Français. D’autant que le club accuse un trou financier d’environ 1,5M€ que seule une qualification pour la H-Cup, via une victoire en finale du Challenge européen, pourra combler. En partie. Un constat amer quand on constate avec quelle réussite, Max Guazzini parvient à remplir le Stade de France à chacune des sorties de son club dans l’enceinte de Saint-Denis. « Il ne faut pas lâcher. Il ne faut pas que les joueurs écoutent ce qu’il se dit autour d’eux, rameute le capitaine Sergio Parisse au lendemain de la défaite contre Perpignan (21-9). Nous devons nous accrocher, même si cette défaite fait mal. Ce n’est pas la fin du monde. »
Privé notamment de Southwell, Bergamasco et Szarsewski blessés, mais également de Palmer et Haskell, l’entraîneur Michael Cheika peine à confirmer les espoirs entrevus en début de saison. Sans doute parce que le mal était bien plus profond. Et ce ne sont pas Lionel Beauxis et Mathieu Bastareaud qui porteront à eux seuls l’équipe. Alors forcément, quand on évoque le futur, on avance avec prudence. « On n’est pas dans la position d’espérer la sixième place, conclut Parisse. Je ne dis pas que nous fermons la porte du championnat, mais nous devons d’abord penser à Agen (ndlr : le prochain match) et à montrer un autre visage. » Le Stade Français arrive aujourd’hui à la croisée des chemins.