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Top 14: comment Montpellier veut enrayer la crise

Vern Cotter

Vern Cotter - ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Trois mois après sa défaite en finale de Top 14 face à Castres (13-29), Montpellier ne parvient pas à se relever et enchaîne les déconvenues depuis le début de cette nouvelle saison (11e du classement). Le derby face au Stade Toulousain dimanche s'annonce déjà décisif.

Montpellier connait sa première véritable crise depuis la prise de fonction de Vern Cotter en septembre 2016. Le club de l'Hérault vit un début de saison très compliqué: une défaite inaugurale contre Castres à domicile (20-25), une victoire poussive contre La Rochelle (36-14), un match nul assommant à Bordeaux (9-9) et une humiliation à Lyon (55-13). Le MHR n’avait plus encaissé 55 points dans un match depuis 2006, signe du malaise.

Une réunion organisée par Picamoles mardi

Pour essayer de lancer la saison, Louis Picamoles, en accord avec Vern Cotter, a organisé une réunion mardi matin, sans les coachs, après la séance vidéo. Avec pour objectif d'entamer un dialogue approfondi, d'essayer de retrouver un esprit d’équipe évaporé depuis le début de saison, de la solidarité, et surtout pour crever l’abcès de la finale perdue contre Castres en juin dernier (13-29).

Cette réunion a été constructive et a permis de délier les langues. Certains joueurs qui s'expriment rarement ont pris la parole, notamment Jannie Du Plessis, qui a tenu un discours marquant. Après cette réunion, les avants de l'équipe ont organisé un barbecue dans la soirée pour se retrouver.

Le président du club Mohed Altrad, qui avait débriefé la finale de manière incisive en début de saison, est par ailleurs allé à la rencontre des joueurs mardi matin. Il a eu une discussion avec Louis Picamoles et Vern Cotter.

Une défaite en finale difficile à digérer

Des tensions ont commencé à émerger dans le vestiaire le 2 juin dernier, date de la finale de Top 14 perdue contre Castres. Une défaite qui n'est toujours pas digérée par le staff et les joueurs. Vern Cotter a toujours de la rancune contre Ruan Pienaar, qui a déménagé la semaine de la finale sans l'en informer... alors que c'était prévu depuis janvier.

Le match chaotique du joueur sud-africain face à Castres est toujours dans un coin de la tête du Néo-Zélandais. Ce dernier estime qu'il n'aurait pas fait buter son joueur, s'il avait eu connaissance de ce changement de situation personnelle. Tom Whitford, en provenance de Toulon, a intégré le staff de l'équipe cet été pour éviter de nouveaux couacs du même type.

Et le début de saison de Ruan Pienaar est aussi compliqué. Pour lui redonner de l'allant, Vern Cotter lui a accordé sept jours de vacances la semaine dernière, afin qu'il puisse aller voir sa famille en Irlande. Mais le Sud-Africain, dont la reconversion dans la province de l’Ulster est actée, a pour le moment la tête ailleurs, comme le confirme son match à Bordeaux. 

Conséquence de la finale perdue, une facture s'est créée entre certains Sud-Africains du groupe et Vern Cotter. L'arrivée de Yohan Goosen cet été ne semble pas avoir calmé la situation. Une tension règne même entre certains Sud-Africains à l'heure actuelle. 

"Nous avons à coeur de montrer un autre visage"

Et dimanche (16h50), c’est l'invaincu Toulouse qui débarque à l’Altrad Stadium. La défaite est interdite pour le MHR, au risque de s’offrir un derby volcanique à Perpignan le week-end suivant et de devoir d'ores et déjà faire une croix sur la qualification directe en demi-finales du Top 14, l'objectif fixé par Mohed Altrad.

Pour Benjamin Fall, ce match face à Toulouse est l'occasion de "redorer le blason".

"Prendre soixante points à l’extérieur, ça fait toujours mal. On ne peut pas être satisfait, ni ne pas être blessé. On est tous des compétiteurs, il y a des manières de perdre et le week-end dernier on est passé totalement à côté", reconnaît-il.
"Nous avons à cœur de montrer un autre visage, on est compétiteur, on a envie de faire mieux, de redorer ce blason. Il ne faut pas qu’on le rate ce match car on se mettrait dans une position défavorable", alarme-t-il.

"On ne pense qu'à gagner contre Toulouse"

Une alerte également relayée par l'entraîneur Vern Cotter.

"Certainement que c’est une grosse alerte. La remise en question est totale par tout le monde", prévient-il. 
"On peut trouver plein de raisons. J’ai connu trois défaites à Clermont et après la défaite en finale normalement, ça repart avec une grosse envie de revenir. On doit se reconcentrer et se dire que le match est fini, c’est derrière nous. On ne pense qu’à gagner contre Toulouse, on travaille pour ça", conclut-il.
C. P. avec Julien Landry