Top 14: le président de Castres demande à son public de "rester rugby" avant le derby face à Toulouse

Ces dernières années, les derbys entre le Castres Olympique et le Stade Toulousain ont tous été très "chauds". Il faut dire qu’entre les matchs de phases finales du début des années 2010 époque Travers-Labit où Castres est venu troubler l’hégémonie toulousaine, l’épisode de la rivalité Urios-Mola et les cinq victoires de rang du CO jusqu’au titre de 2018, la vengeance des Toulousains vainqueurs à Pierre Fabre en 2019 et champions dans la foulée, cette affiche a vu sa passion être exacerbée. Ce sera encore le cas ce samedi, puisque les deux équipes sont au coude à coude (Toulouse est 3e avec 57 points, Castres, 5e avec 54 points). Et le résultat du match aller (41 à 0 pour les Toulousains à Ernest Wallon) a eu un côté vexatoire pour les Tarnais.
"L’engouement avant ce match est certainement un peu plus fort que d’habitude, en convient le président du CO Pierre-Yves Revol. Preuve en est le stade affiche complet. Rares sont les matchs que nous disputons à guichets fermés. Donc de ce côté-là il est particulier." Lequel n’ignore pas l’enjeu, à cinq matchs de la fin de la phase régulière, du résultat. "Oui, c’est quasiment un match de phases finales. Il est très important pour la suite de la saison pour le Castres Olympique. Et on affronte un Stade Toulousain qui a retrouvé tout son effectif, dont on sait à quel point il est talentueux. Il vient de réaliser une performance incroyable au niveau international puisque les deux tiers de cette équipe a réalisé le Grand Chelem. Donc on sait très bien que c’est un match très compliqué à aborder pour nous et nous devrons nous montrer à la hauteur de l’évènement."
"Il y a des choses que je n’accepterai jamais dans un stade"
Mais il faut aussi souligner qu’à cause du bouillonnement des supporters, les alentours des stades respectifs ont parfois vu quelques débordements. Des noms d’oiseaux, des intimidations, loin du respect dont le rugby se vante. Chacun a ses torts, mais c’est récemment lors d’un match face à Montpellier que, de son côté, une partie du public castrais a été pointé du doigt. Après l’expulsion du centre Botitu par Tual Trainini, en fin de match, les "l’arbitre enc... " ont fusé. De quoi valoir au club une convocation devant la commission de discipline et mettre hors de lui le président. "Bien sûr qu’on en parle au sein du club. On a un public fidèle, de passionné. Et puis il y a eu un dérapage lors d’un match, je n’ai pas peur d’en parler. Des insultes. Des insultes qu’on entend dans un stade de football, pas dans un stade de rugby. Mais je crois que le club a réagi avec beaucoup de virulence."
Sur injonction présidentielle, le speaker a immédiatement demandé à ce que ces slogans cessent. Ce qui a évité au CO une sanction (en cas de récidive, le club s’expose tout de même à une suspension de son terrain et une amende pouvant aller jusqu’à 50. 000 euros). Mais on ne veut surtout pas que cela se reproduise. "Et le club sensibilisera à nouveau ses spectateurs ce samedi, ajoute Revol. Moi, il y a des choses que je n’accepterai jamais dans un stade. Et vous pouvez compter sur moi pour que le club respecte cette position." Dans une colère aujourd’hui rentrée mais toujours présente, le président s’imagine même prendre personnellement le micro et arrêter le match en cas de récidive. Il veut que le public garde sa ferveur, mais reste "rugby". Du coup, pour le derby, un message sur papier, signé des associations de supporters et des joueurs, sera distribué aux supporters avant la rencontre.