Top 14: "On met les meilleurs sur le terrain", lâche le manager de Castres pour expliquer l’absence de Kockott

Cette décision a interpellé beaucoup de monde au stade Pierre Fabre ce dimanche soir. Après onze saisons passées sous le maillot castrais, ponctuées de deux titres de champion de France (2013, 2018) et un de meilleur joueur du Top 14 (2013), le demi de mêlée sud-africain Rory Kockott n’était pas sur la feuille de match pour la dernière de la saison. Pourtant, même sa famille avait fait le déplacement, en espérant apercevoir les dernières minutes de l’emblématique neuf du CO dans son antre. Mais, comme souvent ces dernières semaines, ce sont Jérémy Fernandez (titulaire) et Santiago Arata (remplaçant) qui officiaient à la mêlée.
Pas de Kockott, au grand dam de certains supporters. Après la rencontre, la question de ce choix était posée au manager Pierre Henry Broncan. Lequel commençait par expliquer qu’il restait encore des matchs : "La saison n’est pas finie. Ce n’est pas le dernier match de la saison. Rory va postuler pour les autres rencontres. Et la saison prochaine, il va rester dans l’entourage du club. Et si on a un problème à la mêlée, on n’ira pas chercher de joker médical trop loin. Il va continuer à s’entretenir un peu."
Mais interrogé sur "l’affect" mis de côté en l’occasion, il rappelait que ce genre de décisions avait pu coûter cher par le passé : "Je n’ai pas connu cette défaite contre Toulon (16-25, en 2019 lors du dernier match de la saison, ndlr). Mais c’était le dernier match de Yannick Caballero. Le club lui avait rendu hommage, il avait joué et on avait laissé Anthony Jelonch sur le bord, même pas remplaçant. Est-ce que Yannick aurait préféré l’hommage ou se qualifier ? Donc voilà, je ne voulais vraiment pas mettre l‘accent sur ce dernier match, parce que d’abord on peut revenir ici sur un barrage et qu’on a une saison à enjeu."
"Fernandez et Arata sont passés devant lui dans la hiérarchie"
Broncan fait référence au dernier match de Christophe Urios à la tête de Castres, où il fallait une victoire pour se qualifier face à un RC Toulon qui ne jouait plus rien, et lors duquel le CO s’était incliné 16-25), entraînant une fin de saison prématurée. Le manager a pu en discuter avec Caballero, qui a intégré son staff l’été dernier. Puis le manager a voulu souligner l’enjeu sportif pour son équipe, qui avec sa victoire bonifiée hier face à l’USAP, est d’ores et déjà assurée de se qualifier, de recevoir en barrage et peut même rêver de chiper une des deux premières places qualificatives pour les demi-finales à Montpellier ou l’UBB. "On a deux demis de mêlées aujourd’hui, Jérémy Fernandez et Santiago Arata, qui sont d’excellents demis de mêlée et qui sont passés devant Rory dans la hiérarchie."
Même s’il avoue être conscient de la situation délicate à gérer avec ce monument qu’est Rory Kockott au Castres Olympique. "Bon après, je regrette bien sûr, parce qu’il a passé onze saisons au club, qu’il a énormément apporté et qu’il va continuer à apporter au club. Mais aujourd’hui, sportivement, c’est un championnat tellement dur, qu’on met sur le terrain les meilleurs. Pour gagner les matchs". Reste à savoir si, au jeu des matchs à enjeu et fort engagement et des éventuelles blessures, Rory Kockott portera encore une dernière fois le maillot castrais. Ou si c’est sur les écrans géants que les supporters ont aperçu une dernière fois, ce dimanche soir, leur joueur fétiche.