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Top 14-Pro D2: à quoi devrait ressembler la reprise des joueurs

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Il faudra 13 semaines a minima aux rugbymen professionnels, sans compter d’éventuels congés, pour être prêts à retrouver la compétition. C’est ce qu’a établi la commission médicale de la Ligue nationale de rugby, dans un rapport qui a été présenté aux présidents de clubs de Top 14et Pro D2 il y a deux semaines. RMC Sport vous détaille les modalités et le planning éventuel.

A l’heure du déconfinement du pays, les sportifs professionnels ont des fourmis dans les jambes et lorgnent vers les terrains d’entraînement dont ils ont pu, avec le temps, oublier l’ambiance. Mais le retour des groupes d’une quarantaine d’éléments sur les vertes esplanades n’est pas pour tout de suite. Surtout en rugby.

Alors que les dirigeants de la Ligue nationale de rugby et les présidents de clubs tablent sur des matchs à la fin du mois d’août, voire au début du mois de septembre, le temps est maintenant compté. Car les modalités de reprise de l’entraînement, telles qu’un rapport les a détaillées, sont "lourdes et fastidieuses", avoue un président de club de Top 14.

Une période qui s'étale sur 13 semaines minimum

Ce rapport a été élaboré par la commission médicale de la LNR et mené en binôme par son président Bernard Dusfour et le médecin du Racing 92 Sylvain Blanchard, avec la collaboration d’autres spécialistes de santé, qu’ils soient neurologues, cardiologues, préparateurs physiques ou physiologistes.

Après avoir présenté les dangers de la contamination au Covid-19 et d’une activité physique de haut niveau, ceux-ci préconisent une reprise en quatre étapes distinctes, qui vont d’un pré-bilan médical à la reprise de la compétition. Cette période s’étale sur 13 semaines minimum, mais ne tient pas compte des congés des joueurs. La marge est étroite en ce sens et comme cela a été évoqué en commission paritaire, ces derniers devraient se résoudre à faire cadeau d’une partie au club ou bien à les décaler.

Car certains clubs eux-mêmes semblent ne pas imaginer faire débuter ce processus de reprise avant le début du mois de juin, pour continuer à garder l’effectif sous chômage partiel en mai. C’est ce qui a été précisé lors de la dernière réunion paritaire où ces clubs ont proposé de donner aux joueurs une semaine de congés en juillet et une autre en août. Mais devant la situation inédite, chacun s’adaptera certainement, notamment pour faire souffler si besoin, physiquement et mentalement les joueurs. Et les 13 semaines devraient mener le monde professionnel rugbystique à la première journée du Top 14, prévue pour le moment le samedi 5 septembre. Voici le détail de ces phases, telles qu’elles sont préconisées.

Le début des tests lors de la phase 1

Phase 0: elle dure une semaine mais pourrait avoir déjà été anticipée. Pilotée par le service médical des clubs, elle consiste simplement à faire parvenir un questionnaire multiple aux joueurs, d’ordre médical, psychologique et athlétique. Une "prise de pouls" pour faire un tout premier bilan, mais aussi pour récupérer le cas échéant le compte rendu des joueurs ayant été hospitalisés ou ayant bénéficié de traitements spécifiques à l’hôpital depuis le début de l’épidémie. Ce moment ne nécessite pas de retour dans les structures du club. Chacun reste chez soi.

Phase 1: une semaine au minimum. C’est le début des tests. Mais leur disponibilité conditionne la durée de la phase. Le rugby pourra-t-il tester tous les joueurs? C’est la question. Car des prises de sang doivent avoir lieu. Pour les joueurs qui sont négatifs, une deuxième sera prévue trois semaines plus tard. A partir du début de cette phase 1, une fois par semaine, les joueurs seront également soumis à des tests naso-pharyngien, au club. En plus, à la réception de leurs tests sanguins, ils auront droit à un test clinique (prise de température, tension, poids, masse grasse et un électrocardiogramme). A l’issue de celui-ci, si tout est normal, le joueur effectuera un test d’effort sur vélo. Enfin, cette phase sera conclue par un IRM cardiaque.

La phase la plus longue au cœur de l’été

Phase 2: elle va durer quatre semaines (entre juin et juillet). Pour la première fois, il y aura un travail physique par petits groupes. Des bilans cardiologiques sont prévus pour les joueurs ayant contracté le Covid-19. Mais pour tous, le travail physique ne sera pas maximal (85% de la fréquence cardiaque maximale), afin de limiter le risque de blessure et le risque cardiaque (chaque joueur devra être équipé d’une ceinture pectorale et surveillé pendant l’effort). L’objectif est de retrouver un socle athlétique, se réadapter à la technique de course, mais aussi se remettre à un travail rugbystique par atelier, les fameux skills, en petit nombre et sans contact direct. Même dans l’effort, les rugbymen devront respecter les mesures de distanciation sociale.

Phase 3 et 4: la phase la plus longue. Elle va durer huit semaines, au cœur de l’été. Même si les tests sont toujours de mise, c’est la reprise progressive des entraînements collectifs. Il faut donc réorganiser les locaux d’entraînement pour respecter toutes les mesures de sécurité, car les effectifs seront plus importants. Juste avant le début de cette phase, les clubs seront sommés de soumettre les joueurs aux mêmes épreuves physiques d’avant le confinement, afin de comparer les résultats. Ils pourront à ce moment-là s’entraîner normalement et progressivement avec contacts. On va travailler à charge maximale. A la fin de cette période, un ou deux matchs amicaux pourront se tenir. Et la conclusion sera marquée par le retour à la compétition.

WT avec JFP et LD