
Toulouse-Stade Français : plus vraiment classique…

Vincent Clerc - -
Il fut un temps où les rencontres entre le Stade Toulousain et le Stade Français étaient synonymes de Bouclier de Brennus. Quand les Parisiens contestaient encore la suprématie des Rouge et Noir et qu’ils étaient encore en mesure de ravir le titre à leurs rivaux toulousains. Sauf que le dernier trophée national du Stade Français remonte à 2007. Soit six ans. Un de moins que la dernière confrontation entre les deux stades en phases finales du Top 14 (demi-finales 2008, victoire de Toulouse 31-13). Trois de moins que le quart de finale de H Cup perdu par le Stade Français (42-16). Bref, le classico du rugby, si passionnant il y a encore quelques années, a perdu de sa superbe. La faute à un club parisien en constante perte de vitesse depuis 2009 et sa dernière apparition en phases finales du Top 14.
Mais aussi depuis le retrait d’emblèmes comme Marconnet, Auradou, Pichot et, surtout, de son président tout aussi emblématique, Max Guazzini, qui avait fait des chocs Toulouse-Paris un événement hors-normes dans le rugby français. « Aujourd’hui, le Stade Français n’est pas l’équipe qui trustait un titre sur deux il y a 10 ans, et qui arrivait régulièrement à nous battre, renchérit Jean-Baptiste Elissalde. Il y avait beaucoup de charisme des deux côtés. Max Guazzini se faisait un point d’honneur à communiquer sur ce match pour remplir le Stade de France par exemple, ce qu’il faisait très bien. Je me souviens de David Auradou, Christophe Dominici, Pieter de Villiers… Avec Corleto, Hernandez, c’était ce qui se faisait de mieux à l’époque. » L’usage du passé n’est pas fortuit.
Novès compte sur ses Bleus
Neuvième de Top 14, largué dans la course aux barrages, le Stade Français ne fait plus peur. Ni rêver, encore moins avec le forfait de son pilier international David Attoub, victime d’une fracture à un pied à la suite d’un grave accident de la circulation sur le périphérique. Tout juste fait-il parler de lui en raison de la rumeur de l’arrivée la saison prochaine comme manager de l’actuel Racingman Gonzalo Quesada, rumeur démentie depuis par Jacky Lorenzetti… Clive Woodward, le guide des champions du monde anglais (2003), serait également de la partie. Tandis que le Stade Français en est au stade de l’après, Toulouse est bel et bien ancré au présent. D’autant qu’avec le retour des internationaux (sept Bleus sur la feuille de match), les Rouge et Noir peuvent aborder avec force le sprint final. Un luxe sur lequel compte bien s’appuyer Guy Novès.
« Quelque part, pour nous, c’est le début de la saison, assure l’entraîneur toulousain. On a enfin l’impression de vivre une saison normale puisqu’on a les joueurs à disposition au moins jusqu’à leur départ en Nouvelle-Zélande. » S’il ne prendra pas de risques (Millo-Chluski et Fritz forfait, Dusautoir au repos) à cinq matches de la saison régulière, Guy Novès ne bradera pas ce choc, surtout pas au moment où les siens ont besoin d’être rassurés. Et d’assurer leur 3e place. « La seconde place est inaccessible donc il faudra déjà conserver cette place pour le quart de finale à domicile, martèle Vincent Clerc. C’est important pour nous, on a besoin de prendre des points et de tous se retrouver. » Même son de cloche pour Patricio Albacete : « Cela va être un match très difficile. Même si Paris est un peu plus irrégulier cette saison, ils ont un grand effectif et l’on sait qu’ils vont venir ici avec de belles intentions. Pour notre confiance en vue des prochains matchs, il va falloir que l’on fasse un grand match. » Belle promesse.