"Un des plus mauvais matchs qu'on ait pu faire ici": Pierre-Louis Barassi déçu malgré le succès de Toulouse contre Perpignan

Le Stade Toulousain a battu Perpignan avec le bonus offensif (31-13), sa deuxième victoire en autant de journées, mais à l’image du trois quart centre international Pierre-Louis Barassi, ses joueurs sont sortis frustrés de la rencontre. Ce dernier était même sans concession au moment de faire le bilan.

Que ressortez-vous de ce match? Que sur le plan comptable la mission est réussie mais qu’il y a à redire sur le plan du contenu?

Oui, on reste sur notre faim. C'est, on va dire, un des plus mauvais matchs qu'on ait pu faire ici depuis un très bon moment. Donc, forcément, sur le plan comptable, on est satisfait, on va dire. C'est un avertissement sans frais, voilà. On sait à quoi s'attendre maintenant tout le reste de la saison, si on attaque des matchs de la manière.

Avez-vous craint de perdre le bonus offensif en fin de match?

Forcément, mais après, quand on ne met pas les ingrédients, on peut s'en prendre qu'à nous-mêmes. La peur est justifiée. Franchement, il va falloir qu'on débriefe le match parce que je pense qu'il y a eu quand même des choses positives, mais trop de choses négatives. Si on veut rivaliser avec les grosses écuries cette année en top 14… Perpignan est venu avec une grosse équipe aujourd'hui, on s'y attendait. Franchement, une fois de plus, ils font un combat à leur image, très agressif, ils ne lâchent pas les coups. Et nous, on fait tout l'inverse. On ne met pas les ingrédients qu'il faut pour remporter un match de la meilleure manière.

"On a été suffisants"

Vous n’avez pas eu assez "peur" de votre adversaire?

Franchement, il va falloir qu'on regarde le match. Moi, à chaud là, je ne sais pas trop quoi en penser. En tout cas, le fait est qu'on a été suffisants aujourd'hui, je pense. On a manqué d'agressivité, on a fait les mauvais choix. Franchement, pas grand-chose qui allait dans le bon sens. Après, c'est un avertissement sans frais. Il faut qu'on aille de l'avant et qu'on construise là-dessus aussi pour aborder les prochains matchs.

Manquez-vous d’automatismes en ce début de saison?

Je ne pense pas que ce soit un manque d'automatismes puisque la semaine dernière, on a quand même fait une bonne prestation. Non, je pense qu'on n'a pas abordé le match de la bonne manière. On s'est peut-être vu un peu beaux parfois. Maintenant, on va retourner au travail. Une fois de plus, je le redis, c'est un avertissement sans frais. On a le point de bonus. Sur le plan comptable, on est bien. Heureusement que ça ne nous juge pas, mais au moins, ça va pouvoir nous faire réagir.

Avez-vous voulu trop jouer?

En fait, j'aimerais dire qu'on a voulu jouer trop vers l'extérieur. Mais parfois, on a gardé les ballons on va dire trop devant. Enfin je pense qu'on a fait trop de mauvais choix. On n'était pas connectés aujourd'hui. En défense, à l'image de l'essai que l’on prend, on n'est pas connectés. Je pense qu'on n'a pas mis assez d'énergie partout, dans les zones de rucks aussi. On a perdu des ballons dans ces zones. Ils nous ont bien embêtés. Ils nous ont "chacaillé". C'est une équipe très agressive et ça, on était prévenus ! Malheureusement, on n'a pas répondu présent sur ce secteur.

"Il en manque"

En parlant d'énergie, comment jugez-vous votre performance?

Je me sens bien. Après, il en manque encore. Je sais ce que je suis capable de faire, on va dire. Donc, il en manque. J'essaie d'aborder les matchs les uns après les autres. On a une grosse concurrence au club. Le but est de montrer la meilleure version de soi-même à chaque match. Le meilleur visage. C'est ce que j'essaie de faire. Je sais que tout n'est pas parfait, mais j'essaie de me jeter dans la bataille. Après, on verra sur les matchs qui arrivent comment ça se passera. Je me sens plutôt bien.

Vous formez une nouvelle paire de centres avec le jeune Kalvin Gourgues. Vous pouvez nous en dire un mot?

En fait, ici à Toulouse nous, je ne sais pas combien on a d'associations par an, au centre, à l'aile ou à l'arrière. De charnières différentes. On sait très bien qu'il y a beaucoup de mecs qui jouent à beaucoup de postes. Comme Kalvin joue aussi beaucoup de postes. Il peut jouer 10, 12, 15 aussi. Je ne suis pas étonné puisqu'on tourne régulièrement à l'entraînement. Mais c'est un mec qui a l'ADN du jeu toulousain. Donc c’est toujours agréable de jouer avec lui.

Wilfried Templier