Une mêlée de leaders: le pack du Stade Français fait forte impression face à La Rochelle

Une dernière mêlée à négocier pour La Rochelle. Nolan Le Garrec jette un coup d’œil au chrono du stade Jean-Bouin avant d’introduire: 79’11… "Flexion, Liez et Jeu", annonce l’arbitre Evan Urruzmendi. La première ligne rochelaise explose, se relève et offre une pénalité de la gagne à Louis Carbonel et son pied droit. Le numéro 10 parisien ne tremble pas, félicité en grandes pompes par ses coéquipiers quand Paul Alo-Emile exulte en se tournant vers un public chauffé à blanc. Une séquence comme un symbole d’une victoire à mettre à l’actif des avants franciliens.
"Ce qu’il a manqué? Une mêlée à la fin. On encore du travail, ç’a été très compliqué dans ce secteur du jeu", reconnait le capitaine rochelais Pierre Bourgarit "La mêlée du Stade Français fait un beau travail depuis le début de la saison, elle a réussi à nous mettre à mal aujourd’hui."
Des Rochelais aux abois en mêlée
Dès le début de rencontre, les Soldats roses ont montré les muscles sur ces phases de jeu: 15 minutes de jeu et voilà La Rochelle déjà pénalisée à quatre reprises. Titularisé à droite de la première ligne des Maritimes, le jeune Alexandre Kuntelia a plié face à l’expérimenté Thierry Paiva, ex-Rochelais, écopant d’un carton jaune pour une accumulation de faute en mêlée (23’). Et à force de faire la différence, les avants parisiens ont été récompensés lorsque le pilier droit Giorgi Melikidze vient inscrire le premier essai de la rencontre (36e, 5-6) avant de recevoir les hommages les distinctions de son demi de mêlée Tawera Kerr-Barlow. "Il faut saluer les avants aujourd’hui ils ont été énormes", puis de son remplaçant Paul Alo-Emile.
"Le boulot qu’on fait depuis le début de saison commence à payer. On a créé une culture de la mêlée avec l’arrivée de joueurs comme Thierry (Paiva) qui est très impliqué mais je ressens une fierté pour Giorgi. Je vois comment il grandit, son attitude. C’est compliqué de venir de loin mais depuis la fin de la saison dernière, il apprend, travaille et ça commence à payer, c’est un bon exemple. Il y a des années, on avait qu’un pilier droit et gauche de performant. Désormais, on peut tourner et ça fait du bien."
"Un travail collectif", salué par Freshwater
Casquette vissée sur la tête, l’entraineur de la mêlée parisienne souffle, lui, un bon coup avant de lâcher "il ne faut pas être cardiaque". Car après avoir vécu une fin de match tendue, c’est soulagé que Perry Freshwater résume la nouvelle performance de ses avants. "On a deux droitiers de classe mondiale et à gauche Thierry (Paiva) et Moses (Alo-Emile) nous apportent leur expérience mais regardez les deuxièmes ligne, troisième ligne, numéro 8. Sekou (Macalou) ou Yoan (Tanga), ils ont beaucoup d’énergie avant chaque mêlée. A chaque fois, on sent cette vague qu’ils envoient. Et quand vous êtes première ligne et que vous sentez des mecs comme Gabrillagues, Pesenti, Azagoh qui poussent derrière vous, c’est beaucoup plus facile. C’est aussi eux qui font la différence, un travail collectif."
Au point de se positionner comme la meilleure mêlée du championnat? "La mêlée est une épreuve d’humilité", coupe Freshwater. Au classement en revanche, le Stade Français est bien tout en haut du Top 14.