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Italie-France : ce qui a marché… ou pas

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L’équipe de France s’est donné de l’air, ce dimanche, après sa victoire à Rome face à l’Italie (0-29). Le sélectionneur Philippe Saint-André pourra s’appuyer sur de nombreux motifs de satisfaction, à commencer par une remarquable efficacité défensive et offensive, en vue du déplacement en Angleterre samedi prochain. Même si ces Bleus concèdent toujours beaucoup de fautes et restent absents en début de match.

Ce qui a marché :

La victoire
Avant le coup d’envoi, les chiffres étaient cruels pour les Bleus. Il fallait ainsi remonter à 2009 pour trouver trace d’un succès français à Rome. Des Français qui restaient par ailleurs sur deux défaites consécutives, en Irlande (18-11) et à domicile contre le pays de Galles (20-13). Indigne d’un candidat à la victoire en Coupe du monde dans six mois. Par les temps qui courent, un succès des Bleus (le 2e dans le tournoi), net de surcroit, se savoure.

La défense
S’il y a un point sur lequel le sélectionneur Philippe Saint-André peut raisonnablement s’appuyer, c’est sa défense. Seul axe du jeu tricolore à tenir son rang depuis le début du tournoi, elle a encore permis aux Bleus de résister à la belle entame transalpine. Plus que le ‘clean-sheet’, les hommes de PSA n’auront concédé aucune occasion d’essai italienne. Une statistique témoigne de cette efficacité défensive : sur 79 plaquages, les Bleus en auront réussi… 78.

L’efficacité offensive
Hormis un premier raté de Spedding (21e) à plus de 45m des poteaux, les Français ont passé leurs cinq tentatives de pénalités suivantes (Lopez 2, Spedding 1, Plisson 2), ainsi que leurs deux transformations, soit un joli 7 sur 8 aux tirs. Une adresse au pied complétée de deux essais, soit autant que sur l’ensemble de leurs trois premiers matches du tournoi.

Des intentions
Plus que les défaites, c’est l’inhibition tricolore qui avait été pointée lors des deux derniers matches, constat que l’on peut prolonger à la victoire inaugurale face à l’Ecosse (15-8). Cette fois, les Bleus ont appliqué un crescendo dévastateur à la rencontre, conclu par l’essai de Bastareaud au buzzer. Malgré les maladresses du début de match, ils n’ont pas paniqué, se sont appuyés sur leur impact défensif, avant de se libérer offensivement. Pas de pêché de motivation cette fois. A prolonger.

Des joueurs en vue
L’œuvre collective aboutie n’empêche pas certains joueurs d’avoir tiré leur épingle du jeu. Découpeur intransigeant d’un pack dominateur, Thierry Dusautoir a été élu homme du match. Au centre de la troisième ligne, le débutant Loann Goujon a épaté, ne perdant pas un ballon tout en les bonifiant. Arrière incisif, Scott Spedding a beaucoup avancé balle en main. Totalement à la rue en début de match, Camille Lopez, auteur d’une magnifique percée (36e) a peut-être réussi l’action qui va enfin le libérer sous le maillot bleu.

Ce qui n’a pas marché :

L’entame de match
Après un quart d’heure de jeu, il fallait beaucoup d’imagination pour oser prédire un écart de +29 en fin de match. Mauvais choix, ballons rendus à quasiment chaque possession, bouts d’action conclus par des en-avant encore une fois trop nombreux… La pluie de Rome n’explique pas tout. PSA avait pourtant insisté pour ne pas reproduire un phénomène récurrent depuis le début du tournoi. Peine perdue. Ça ne pardonnera pas à Twickenham.

Discipline
Onze pénalités concédées par les Bleus, c’est encore trop au plus haut niveau. Généreux, les buteurs transalpins n’en ont pas profité. S’il n’a pas encore le pedigree de Sir Jonny Wilkinson, l’Anglais George Ford tourne à plus de 12 points de moyenne avec Bath depuis 2013. Plus qu’un avertissement pour le prochain match.

Sylvain Reignault