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Italie-France : les Bleus sortent du trou

Yoann Maestri et Gaël Fickou

Yoann Maestri et Gaël Fickou - AFP

Après deux défaites consécutives dans le Tournoi des VI Nations, les Bleus ont parfaitement réagi en punissant l’Italie à Rome (0-29) ce dimanche. Une victoire à confirmer samedi prochain (17h) face à l’Angleterre, à Twickenham.

Ça va (beaucoup) mieux. Dans un monde bleu où la victoire n’est plus si fréquente, ne boudons pas notre plaisir à la lecture d’un tableau affichage enfin largement favorable à l’équipe de France. En s’imposant 29-0 devant les 62 000 spectateurs stade olympique de Rome, les hommes de Philippe Saint-André ont repris des couleurs dans le Tournoi après la double gifle irlando-galloise. Qu’ils aient acquit ce « clean-sheet » sur une terre italienne devenue hostile depuis 2011 ne fait qu’en renforcer le crédit. A six mois de la Coupe du monde, il était devenu urgent d’inverser la dynamique d’une équipe sans confiance et sans idées depuis des semaines. C’est un début.

Le déplacement à Twickenham la semaine prochaine dira s’il s’agissait d’un renouveau durable ou d’un simple sursaut. Mais la bouffée d’oxygène est réelle, tant les Bleus ont dominé leur sujet face des Italiens qui sortaient d’une belle victoire en Ecosse (19-22). Parce qu’il fallait tout de même chatouiller la frustration des suiveurs, les Bleus ont pris la bouillie dans le premier quart d’heure, sans gros dommage, par la grâce d’une défense intransigeante et d’une étonnante maladresse italienne au pied. Le temps pour Camille Lopez et sa bande de régaler le public d’une flopée d’en-avants et de mauvais choix dans la lignée de ses précédentes sorties. On se disait alors que le discours musclé de Saint-André lors de l’entrainement du capitaine de la veille n’avait pas eu plus d’effet que le court passage de Zlatan sur la pelouse de Stamford Bridge mercredi. On avait tort.

Plisson met la pression sur Lopez

Supérieurs physiquement, les Bleus, dominateurs à l’impact en défense, ont peu à peu commencé à avancer. Malheureux en début de match, Lopez s’est moins trompé. Et l’ouvreur tricolore n’a pas manqué les deux premières occasions qui lui ont été données d’ouvrir le score (29e, 35e). Grisé, le joueur de Clermont s’est même offert une folle cavalcade à la demi-heure de jeu, avant de quitter ses partenaires à la pause, légèrement touché. Au retour des vestiaires, son suppléant Jules Plisson enchainait avec une nouvelle pénalité dès la 42e (0-12). La bête italienne était à terre. Et la suite fut un déroulé de ce que l’on attendait depuis le début du Tournoi avec de la confiance, du jeu, des essais (Maestri 46e, Bastareaud 80e), et de l’efficacité (cinq pénalités réussies au total).

Au cours de ces quarante minutes les plus abouties pour les Bleus depuis longtemps, Plisson aura sans doute instillé le doute dans l’esprit du comité de sélection. Dusautoir, élu homme du match, a confirmé qu’il est bien le boss de cette équipe. Scott Spedding aura enfin avancé, le troisième-ligne bizut Loann Goujon séduit et imposé sa puissance au duel, tout comme l’ailier Nakaitaci plein de jus. 29-0, les Bleus n’avaient pas affiché un tel écart face à leurs adversaires transalpins depuis 2005. Mais n’oublions pas que c’est un peu moins bien que le +30 (47-17) infligé par les Anglais à ces mêmes Italiens lors de la 2e journée de ce Tournoi. De quoi rappeler à ces Bleus qu’il leur reste du chemin à parcourir avant de retrouver une vraie tête de cador.

Sylvain Reignault