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Le XV de France peut-il gagner le Tournoi ?

Le XV de France

Le XV de France - AFP

Jamais mieux classé que quatrième lors des trois dernières éditions, le XV de France entame le Tournoi des VI Nations 2015, ce samedi (18h) contre l’Ecosse, sans certitudes. Mais avec la volonté de montrer un meilleur visage à quelques mois de la Coupe du monde.

Le dernier succès remonte à 2010, une année de Grand Chelem. Depuis la Coupe du monde 2011, sous l’ère Philippe Saint-André, ils n’ont jamais fait mieux que le quatrième rang (2014 et 2012 avec une indigne sixième et dernière place dans l’intervalle). Le staff tricolore a beau en appeler à Coué et sa méthode, chargeant tout le poids de la pression des résultats sur la Coupe du monde, difficile d’imaginer le XV de France enchaîner un quatrième mauvais Tournoi des VI Nations avant de renverser la planète à l’automne. Question de logique. Pour accumuler confiance et certitudes, désormais, il faut gagner. Conquérir l’Europe avant de s’attaquer au reste. « On ne peut pas arriver à la Coupe du monde sans avoir fait un bon Tournoi, clame Vincent Moscato, membre de la Dream Team RMC Sport. Tout peut arriver, bien sûr, tu peux tout perdre et gagner la Coupe du monde ensuite. Mais les choses logiques font que si tu travailles toute l’année, à la fin tu as ton bac… En général, c’est comme ça. Les surprises sont rares. Il faudrait qu’on puisse voir quelle équipe va jouer la Coupe du monde. Il faudrait nous faire rêver. Rien n’a avancé depuis quatre ans. »

Manager de Toulon et ancien sélectionneur tricolore, Bernard Laporte appuie dans le même sens : « En année de Coupe du monde, il est important de faire quelque chose d’intéressant dans le Tournoi. Cette équipe n’a rien gagné depuis trois ans. C’est comme quand tu joues à la pétanque. Si tu dis que tu vas faire carreau et que tu ne le fais pas, ce n’est pas très grave, c’est tellement rare… Donc là, dire qu’on va faire une bonne Coupe du monde et la gagner, si tu ne le fais pas, ce n’est pas grave car on ne l’a jamais gagné. C’est ce qui m’agace dans le discours : ‘‘On verra à la Coupe du monde’’. Le hand, ils n’attendent pas le championnat du monde pour prendre le dessus. Tous les ans, ils gagnent un truc et on parle d’eux. Si nous on dit qu’on verra seulement à la Coupe du monde, on va morfler. Rendez-vous dans 20 ans et je crois que le rugby sera très loin derrière le hand et d’autres sports. L’équipe de France doit toujours gagner. »

Moscato : « Les grandes phrases, ça suffit »

Un discours clair et conquérant. Avec « des Anglais très diminués » et « des Irlandais un peu reconstruction », toujours dixit Laporte, les forces paraissent assez équilibrées pour espérer voir les Bleus briller. La situation n’échappe pas à PSA. Et le sélectionneur ne cache pas ses ambitions : « On a envie de faire un grand Tournoi ». Avec les conséquences positives que cela impliquerait. « C’est la dernière ligne droite, rappelle Saint-André. On a l’impression d’avoir un groupe avec plus de maturité, des joueurs qui commencent à avoir plus d’expérience et de vécu, qui ont pris confiance et conscience qu’ils sont capables de battre les meilleures nations. L’année dernière, on bat les Anglais, les Australiens… A nous d’être bon sur la durée, sur toute une compétition et ne pas faire que des coups. »

Cela commence dès samedi (18h) au Stade de France avec la réception de l’Ecosse. « On sait l’importance du premier match, rappelle le sélectionneur. On joue à domicile contre une équipe en confiance. Mais nous aussi on est en confiance. On a deux matches à domicile, trois à l’extérieur, on va les jouer à fond. » Sans sa cacher mais sans flamber. « On n’est pas favori ! Les Irlandais le sont, ils sont troisièmes au classement mondial », insiste PSA. Avis divergent du côté de Bernard Laporte : « Les plus dangereux seront les Gallois ». Autre objectif du Tournoi pour le sélectionneur : resserrer les liens du groupe et bien vivre ensemble à quelques mois de la Coupe du monde. « C’est important qu’on ne se tire pas dans les pattes, c’est sûr », confirme Frédéric Michalak. Et Moscato de balayer la chose pour revenir à l’essentiel : « Ce qu’on veut, ce n’est pas bien vivre ensemble, c’est gagner ensemble. Les grandes phrases, ça suffit. » Place aux grands actes.

La rédaction avec L.D. et le Super Moscato Show